Les enjeux de la lutte contre la précarité énergétique dans le département des Yvelines

Les enjeux de la lutte contre la précarité énergétique dans le département des Yvelines
Les enjeux de la lutte contre la précarité énergétique dans le département des Yvelines
Bits et fractionnements/AdobeStock

La précarité énergétique n’épargne pas le département des Yvelines, où une partie du parc immobilier est ancien et construit avant la mise en place de la réglementation thermique. La rénovation énergétique des logements, qui s’inscrit dans la lutte contre la transition climatique, permet d’améliorer le confort de vie des habitants et de baisser leur facture énergétique.

Le secteur du bâtiment a un rôle central à jouer pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. En France, il constitue le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. Il représente à lui seul 27% des émissions de CO2 et près de 45 % de la consommation finale d’énergie selon les chiffres du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. La rénovation énergétique des logements est donc une priorité nationale. La rénovation de l’ensemble du parc résidentiel au niveau BBC à l’horizon 2050 correspond à un effort de massification de grande ampleur. « Or, les ménages n’ont pas tous la même capacité financière pour entreprendre des travaux, et certains sont tombés dans la précarité énergétique », souligne une récente étude de L’Institut Paris Région (L’Institut Paris Région, Rénovation énergétique des logements : pourquoi est-ce glissant ? avril 2023).

La vulnérabilité énergétique en France

En France, environ 3,4 millions de foyers, soit 11,7 % des foyers, sont touchés par la précarité énergétique selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). Prêts et aides financières pour réaliser des travaux améliorant la performance énergétique de ces logements : afin d’enrayer ce phénomène, les pouvoirs publics se mobilisent. Tout en agissant concrètement pour le climat, réaliser des travaux de rénovation énergétique permet d’améliorer le confort des logements et de réduire la facture énergétique de leurs habitants. Selon les chiffres de l’Insee, pour 7,5 % des ménages franciliens, la facture de chauffage représente plus de 8 % des revenus. Cette vulnérabilité énergétique touche deux fois moins de ménages qu’à l’échelle nationale en raison de revenus plus élevés et de logements plus petits en Île-de-France. Cependant, le parc immobilier y est particulièrement énergivore. Les ménages vulnérables vivent pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté et occupent le plus souvent des logements considérés comme une passoire thermique. Rappelons que deux résidences franciliennes sur trois sont énergivores (label E) ou très énergivores (label F ou G) selon les chiffres de l’Insee. Les deux tiers des logements les plus énergivores se situent à Paris et en petite couronne. Il s’agit le plus généralement de maisons anciennes construites avant 1974, avant les premières réglementations thermiques.

Un défi pour le département des Yvelines

La grande couronne n’est pas épargnée par ces difficultés. Pour le département des Yvelines, le sujet est stratégique. Le parc immobilier y est relativement contrasté. Au nord-est, le département est très urbanisé. Au sud-ouest, c’est plus rural et boisé. Selon les chiffres de la plateforme de rénovation énergétique HEERO, le parc immobilier est composé à 22% de logements économes en énergie, contre 12% de logements économes en énergie. Ces dernières sont davantage concentrées sur la partie rurale du département. La présence d’entreprises certifiées RGE habilitées à réaliser des travaux de rénovation énergétique est plus rare. Ces derniers, qui ne représentent que 3 % de l’ensemble des artisans du département, sont en fait plutôt localisés dans le nord-est du département (Saint-Germain-en-Laye, Versailles, Sartrouville, etc.). Les communes comptant de nombreux logements énergivores (Lommoye, Favrieux, Orsonville, etc.) sont situées plus à l’ouest du département. Et même dans le nord-est du département, certaines villes dont les bâtiments sont très anciens et difficiles à rénover en raison de leurs caractéristiques architecturales et patrimoniales peuvent comporter de nombreux passoires thermiques. C’est notamment le cas de la ville de Versailles. Selon une étude réalisée par la plateforme Hello Watt, start-up spécialisée dans l’accompagnement à la rénovation énergétique réalisée avec les données ADEME 2021, c’est-à-dire post-réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE), cette dernière affiche un taux de 32% de passoires thermiques, ce qui la place dans le classement des dix villes avec le plus grand nombre de passoires thermiques en France, derrière des villes comme Vincennes (44%), Colombes (43%), Paris (42%), Saint- Maur-des-Fossés (41%), Asnières (35%), Levallois Perret (35%).

Agir contre la précarité énergétique

Un ménage est généralement considéré comme en précarité énergétique lorsque la part du budget qu’il consacre à l’énergie représente au moins 10 % de ses revenus. De son côté, le législateur considère que la situation de précarité énergétique se caractérise lorsqu’une personne qui éprouve des difficultés particulières dans son logement à disposer de l’approvisionnement énergétique nécessaire pour satisfaire ses besoins fondamentaux en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat. On estime que dans les Yvelines, plus de 60 000 ménages seraient en précarité énergétique. Avec une part de logements très anciens, en milieu rural, et en milieu urbain né des programmes de construction d’après-guerre, non soumis à la réglementation thermique, les difficultés à assurer ses besoins en chauffage augmentent, à mesure qu’une part des bâtiments est vieillissante et que les coûts (fioul) sont contraints , nourriture, etc.) sont en augmentation. La récente augmentation des coûts de l’énergie au cours des deux dernières années a encore exacerbé ce phénomène.

Un service d’assistance dédié

Le département des Yvelines se mobilise pour y faire face. Depuis plus de 10 ans, le département s’implique dans le programme Habiter Mieux, aux côtés de l’Anah, l’Agence Nationale de l’Habitat, afin de lutter contre la précarité énergétique en accompagnant les ménages modestes et très modestes dans la rénovation. rénovation de leur maison. Plus de 5 000 propriétaires yvelinois en ont bénéficié. Avec le Service d’Aide à la Rénovation Energétique (SARE), elle propose désormais un accompagnement à tous les ménages yvelinois, quelle que soit leur condition de ressources.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Voici les régions qui connaîtront de la pluie dans les prochaines heures
NEXT EN IMAGES | Incendie majeur dans une église à Trois-Rivières