Québec a déposé jeudi matin un projet de loi pour agir contre le fléau que représente le partage d’images intimes sans consentement, une situation qui a explosé depuis la pandémie et qui implique également les organisations criminelles.
«Nous sommes en présence d’une situation qui est assez grave», a expliqué René Morin, porte-parole du Centre canadien de protection de l’enfance, à propos de l’explosion de ce phénomène depuis la pandémie.
Selon Statistique Canada, 1 168 diffusions non consensuelles d’images intimes ont eu lieu en 2023, soit une augmentation par rapport aux 726 partages de ce type en 2019.
«Nous recevons des signalements de sextorsion à raison de sept à dix par jour depuis plusieurs mois», a confirmé M. Morin en entrevue à LCN jeudi.
Même si le partage sans consentement constitue bel et bien un délit criminel, certaines provinces ont néanmoins décidé de mettre en place des recours supplémentaires, parfois civils, pour les personnes menacées de diffusion d’images intimes ou dont les images ont été partagées.
« Ce sont des recours qui ne sont pas forcément prévus par les lois fédérales », a-t-il précisé.
Organisations étrangères impliquées
La diffusion d’images intimes sur internet va bien plus loin que le simple partage entre jeunes par exemple.
« Le problème de la sextorsion est qu’elle est de plus en plus soutenue par des organisations criminelles, souvent basées à l’étranger, dans des pays comme les Philippines par exemple, ou dans des pays d’Afrique de l’Est. , qui font justement cela, parcourent les médias sociaux à la recherche de cibles potentielles », a souligné M. Morin.
“Ce qu’ils recherchent au fond, surtout lorsqu’il s’agit de jeunes garçons, c’est d’obtenir des rançons en échange de la possibilité de ne pas diffuser les images intimes qu’ils ont réussi à obtenir”, a-t-il expliqué.
