Loi sur la laïcité de l’État | La dispersion militante des FAE

Loi sur la laïcité de l’État | La dispersion militante des FAE
Loi sur la laïcité de l’État | La dispersion militante des FAE

J’ai souvent exprimé mon opposition à la loi 21. Je prends cependant note du consensus sur cette loi qui proclame la laïcité de l’État : un parti dûment élu a adopté une loi soutenue par une majorité de mes concitoyens, une loi qui a (jusqu’à présent) a largement passé le test des tribunaux.


Publié à 00h49

Mis à jour à 7h00

Le projet de loi 21 passera-t-il le test ultime, celui de la Cour suprême ?

Nous verrons.

J’ai donc souvent exprimé mon opposition à la loi 21. Désormais, moins : à cause de ce que j’évoquais plus haut, de ce large consensus, du test de légalité établi par les tribunaux.

La Fédération autonome de l’éducation (FAE) a annoncé hier qu’elle se joignait à la contestation judiciaire du Loi sur la laïcité de l’État du Québec devant la Cour Suprême… Le prétexte : la FAE est contre le recours à la disposition dérogatoire.

Puis-je exprimer mon opposition ?

Bien entendu, les enseignants peuvent être concernés par la loi 21, même si les enseignants en exercice qui portent des signes religieux bénéficient d’une clause de « grand-père ».

Mais la loi bénéficie d’un soutien populaire (entre 55% et 65% selon les sondages). On peut en déduire qu’une majorité des membres de la FAE soutiennent la loi 21.

Nous ne pouvons pas en être sûrs, bien sûr. Il faudrait consulter tous les membres de la FAE pour en être sûr.

Ce qui est absolument certain, c’est que la FAE n’a pas consulté les membres de la FAE sur cette contestation du projet de loi 21, sous prétexte d’une question plate concernant la disposition dérogatoire, une question constitutionnelle qui n’a qu’un lien lointain avec l’enseignement.

Non, les « instances » de la FAE ont plutôt été consultées en… 2013 !

Par… enquête.

J’insiste : ce ne sont pas tous les membres de la FAE qui ont été consultés, ce sont les instances syndicales. Et ces instances composées de délégués ont été sondées sur le principe de l’interdiction des symboles religieux, au moment de la Charte des valeurs du Parti québécois. Donc : rien à voir avec la loi 21 de la CAQ, rien à voir avec la disposition d’exonération : il n’en était pas question en 2013.

La FAE qui conteste la loi 21 est un excellent exemple de dispersion syndicale. Nous sommes loin des conditions de travail et d’exercice du métier d’enseignant. Nous sommes dans l’activisme cher non pas aux adhérents, mais aux délégués les plus militants, ceux qui font vivre les fameux « corps ».

Simon Landry est un enseignant très impliqué dans les débats publics. En septembre, il a publié un essai, L’éducation au Québec en ce 21e siècle, qui fait un constat lucide des défaillances du système. Il critique le ministère, les centres de services scolaires et… les syndicats.

« C’est très prétentieux de la part d’une fédération qui compte des dizaines de milliers de membres de dire qu’elle parle « au nom des enseignants » sur certains dossiers économiques et sociaux, comme si tous les enseignants du Québec avaient des convictions identiques, alors que les taux de participation dans leur corps, ils meurent parfois de faim. »

Simon Landry ajoute aussi qu’au fil du temps, les syndicats d’enseignants ont été « pris en charge » par des militants pour faire avancer des causes qui leur sont chères, des causes qui n’ont rien à voir avec les conditions de travail des enseignants. enseignants.

« Une fédération syndicale ne représente pas tous les enseignants, écrit Simon Landry, mais plutôt la majorité de ses plus ardents militants lorsqu’elle conteste un projet de loi. (comme celle de la loi 21 sur le port de signes religieux) ou lutter contre une mesure socio-économique (comme la tarification de divers services publics). Certains enseignants s’opposent à l’interdiction du port de symboles religieux dans les écoles, tandis que d’autres y sont entièrement favorables. Prendre position dans ce débat entièrement politique revient à s’aliéner une partie de son «adhésion», qui ne se sentira plus représentée par son syndicat. »

C’est très bien dit. Les syndiqués les plus militants utilisent l’argent de leurs membres et les ressources des « organismes » pour faire avancer des causes qui ne gagneraient jamais l’approbation d’une majorité d’enseignants, si leurs causes étaient soumises à un référendum.

Et n’oublions pas que la FAE a récemment envoyé ses membres en grève générale illimitée, sans fonds de grève, ce qui a considérablement coûté au portefeuille de plusieurs de ses membres. Dont certains ont dû faire la queue devant les banques alimentaires…

Il est donc un peu surprenant, dans ce contexte, de penser que la FAE a les moyens financiers de contester devant la Cour suprême une loi qui n’a que très peu à voir avec ce qui se passe en classe pour ses 66 000 camarades syndiqués.

J’ai une idée pour la FAE : demander aux membres de financer les avocats qui travailleront sur cet appel à travers une contribution spéciale et volontaire. Histoire de voir si la contestation du projet de loi 21 devant la Cour suprême est si importante pour la majorité des enseignants de la FAE qui ont autre chose à faire que de faire campagne dans les fameuses « instances »…

 
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