Faut-il s’inquiéter de la sécurité dans les crèches suisses ?

Faut-il s’inquiéter de la sécurité dans les crèches suisses ?
Faut-il s’inquiéter de la sécurité dans les crèches suisses ?

Un Chinois de 23 ans, armé d’un couteau, a blessé trois enfants dans une garderie de Zurich. L’un des jeunes enfants est grièvement blessé. Ce drame soulève des questions sur la sécurité dans les structures d’accueil en Suisse.

02.10.2024, 18:4902.10.2024, 19:10

Même si l’attaque a eu lieu dans la rue, l’attentat de Zurich a révélé la fragilité de la sécurité dans les crèches suisses. Le ressortissant chinois qui s’en est pris à des bambins a suscité de nombreuses polémiques en Suisse.

Mardi, les forces de police arrivées dans ce quartier de Zurich-Oerlikon ont découvert un homme, immobilisé par le directeur de la crèche. Il n’a opposé aucune résistance lorsqu’il a été arrêté par la police zurichoise. Au-delà de la tristesse du drame, la question se pose : Faut-il intensifier les mesures de sécurité dans les crèches ?

Au téléphone, les structures francophones contactées disent se sentir en sécurité. Directrice de la garderie le p’tit flon, Ana Rita Perez assure que son établissement bénéficie d’un excellent encadrement :

« Lorsque nous avons ouvert la garderie en 2015, nous avons appelé les commissariats pour annoncer notre ouverture. Nous pouvons compter sur un système renforcé.

“La police arrive dans quelques minutes”

Le directeur des lieux nous explique une situation réelle : « Il y a déjà eu dans le quartier une personne armée qui a eu un comportement dangereux. » Mais la police est intervenue très vite, se postant devant la crèche. Elle nous raconte une autre anecdote d’un homme au comportement étrange, à proximité de la garderie.

« Si un individu se comporte de manière suspecte, la police arrive en quelques minutes »

De plus, la police vient régulièrement faire des rondes et la garderie peut également compter sur une entreprise spécialisée en sécurité, dont les bureaux sont situés juste en face des locaux de la garderie.

La directrice précise que son jardin d’enfants est une crèche privée, qu’elle gère seule. Elle ajoute : « À notre échelle, ça marche très bien. »

Directeur de l’Observatoire de la sécurité à l’Université de Genève, Frédéric Esposito explique que «des processus cantonaux sont mis en place. A Berne, par exemple, il existe le système Amok dans différentes écoles. Le politologue souligne toutefois qu’il est actuellement « extrêmement difficile » de tirer des conclusions sur le drame zurichois.

Une réception pour assurer une meilleure sécurité ?

Patrick Carruzzo, spécialiste et fondateur de l’Académie suisse de sécurité, reconnaît qu’il est facile de jeter des pierres après un drame. Si l’accident à Zurich a eu lieu en dehors de la crèche, il rappelle que “dans un établissement où les parents confient leur enfant, on peut s’attendre à une sécurité accrue”.

« Dans les crèches, on constate beaucoup de problèmes de sécurité à différents niveaux »

Patrick Carruzzo

Le spécialiste prend l’exemple de la garderie de sa petite-fille, où il faut saisir un code pour accéder à la garderie. Malgré cette mesure de sécurité, il est facile de s’introduire dans la structure, précise Patrick Carruzzo. L’expert suggère de « mettre en place un accueil » pour éviter les intrusions indésirables.

Sans accabler le personnel, elle envisage également la possibilité d’une sensibilisation pour préparer les encadrants à une hypothétique attaque.

« Nous savons que le risque existe. Il y a 30 ans, lorsque ma fille était à la garderie, la sécurité me faisait peur. Aujourd’hui, il reste encore fragile »

“Il faut savoir rebondir sur les événements et se poser la question : qu’est-ce qu’on fait ?”, ajoute-t-il. Car si le drame de Zurich risque d’entraîner temporairement une vigilance accrue, Patrick Carruzzo craint que le temps ne fasse oublier l’accident. Il souligne que des alarmes anti-agression (un système de surveillance par exemple) peuvent être mises en place sans que les coûts soient exorbitants.

Pour conclure, le spécialiste s’interroge :

« La pression des parents après ce drame peut-elle changer les choses ?

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