La démission d’Émilise Lessard-Therrien lundi a fait l’effet d’une bombe au sein de Québec solidaire, selon Mario Dumont qui soulève par ailleurs une forme de redondance avec les arguments contre le co-porte-parole masculin rédigés par Catherine Dorion.
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«Quand Catherine Dorion a critiqué Gabriel Nadeau-Dubois, nous l’avons pris avec des pincettes en disant: ‘Catherine Dorion ne doit pas être facile à travailler’», raconte le chroniqueur de l’émission. 100% Actualités.
Ce sont les nombreuses attaques de l’ancienne députée solidaire envers « le Parlement, le système politique, Québec solidaire et le chef » qui ont noyé son argument, souligne M. Dumont.
Ce ne serait toutefois pas le cas d’Émilise Lessard-Therrien.
« Ce que nous avons vu de l’extérieur, c’est un député efficace qui semblait bien travailler en équipe », dit-il.
« Tout d’un coup, elle claque la porte pour quelques mois [après avoir été élue comme co-porte-parole féminine], ce qui s’est passé?” il demande.
Selon lui, soit Mme Lessard-Therrien a manqué de résilience et aurait pu attendre d’occuper le poste de co-porte-parole pendant une année complète avant de prendre cette décision, soit «[il n’a] sans tenir compte de l’ampleur » de la situation.
« Tirer une conclusion aussi drastique en si peu de temps, c’est comme si vous aviez vécu un traumatisme », affirme-t-il. J’ai l’impression qu’on passe à côté d’un morceau de ce qui s’est passé en interne, mais disons que la conséquence est grande.
Réviser la formule du co-porte-parole ?
Mario Dumont ne s’en cache pas : il n’adhère pas à la formule du co-porte-parole.
«Ça m’énerve, je ne trouve pas que ce soit bien», dit-il sans détour.
Il explique d’abord que la notion de co-porte-parole complique l’application de la loi électorale puisqu’aucun de ces représentants n’est le chef du parti.
“Chaque parti nomme un chef, puis le chef a de lourdes responsabilités si les choses tournent mal ou s’il y a des fraudes”, estime l’analyste. Les co-porte-parole ne se mettent pas en charge. C’est Nicolas Chatel-Launey – un inconnu que le public n’a quasiment jamais vu à la télévision – qui en est le leader inscrit. Au sens de la loi électorale québécoise, celui qui porte toutes les responsabilités de leader est quelqu’un à qui on ne peut pas poser de questions en entrevue.»
«Je trouve donc que leur structure ne fonctionne pas», dit-il. C’est un monstre à deux têtes.
Par ailleurs, un autre problème se pose si le parti se retrouve au pouvoir.
« Si Québec solidaire gouverne un jour, il lui faudra un premier ministre », rappelle-t-il. Nous devrons prendre la décision la plus difficile de l’histoire du mandat. Vous avez deux options, vous avez deux mauvais choix. À un moment donné, il faut un patron, ça peut être un homme ou une femme, mais il faut quelqu’un qui décide.