des oliviers pour remplacer les vignes arrachées dans l’Entre-deux-Mers

des oliviers pour remplacer les vignes arrachées dans l’Entre-deux-Mers
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UUne nouvelle page de l’agriculture girondine s’écrit dans l’Entre-deux-Mers et le -Gironde. Des îlots d’oliviers apparaîtront au milieu d’un océan de vignes. Une filière oléicole est en train d’émerger en grâce à la société Oil’ive Green. PDG Yannick Masmondet a cultivé 40 hectares de vignes à Daubèze, entre Frontenac et Sauveterre-de-Guyenne avant de se convertir à la production d’olives.

« J’ai aussi travaillé au Maroc et dans une ferme près de Carcassonne », présente l’ancien vigneron girondin qui a arraché ses vignes pour planter des hectares d’oliviers. L’agriculteur-entrepreneur voit grand. Il souhaite lancer une production d’huile d’olive à grande échelle en France en s’appuyant sur un réseau de producteurs indépendants. Les planètes semblent alignées : « Les Français consomment 130 000 tonnes d’huile d’olive par an. La production française n’est que de 5 500 tonnes. La consommation mondiale est en forte croissance. Et les rendements des principaux producteurs (Espagne, Italie, Grèce, Portugal) diminuent à cause du réchauffement climatique. »

Un projet boosté par la crise du vin

Yannick Masmondet est convaincu que la Nouvelle-Aquitaine a une carte à jouer dans cette compétition agricole mondiale. « L’arbre, qui nécessite peu d’irrigation, nécessite en moyenne 500 mm d’eau par an. » La crise du vin risque d’accélérer cette évolution. « Personnellement, j’ai arraché des vignes pour planter des oliviers à Daubèze. D’autres producteurs feront de même à Frontenac et à Preignac dans les prochaines semaines. »

Planter des oliviers et transformer les fruits en huile ne sont pas les seuls objectifs d’Oil’ive Green. « Nous souhaitons sécuriser toute une filière pour offrir aux producteurs des opportunités et des rémunérations attractives. » Achats groupés d’usines en Espagne (Arbosana, Koroneiki…), formation aux opérations d’exploitation, recherche de subventions, unité de transformation, valorisation des déchets (noyau et pâte) dans une unité de méthanisation, commercialisation.


Comme pour la vigne, la récolte des olives est mécanisée. Ce sont des machines agricoles différentes.

“DONC”

Le marché français n’est pas la cible principale à ce jour. Les points de vente sont à l’étranger. L’huile d’olive extra vierge, issue de première pression à froid, est très demandée : « L’Inde, le Moyen-Orient et l’Asie recherchent des produits de qualité. » Comme pour une vigne, l’entrée en production d’un olivier est rapide : « Environ trois ans », chiffre le dirigeant. Les arbres sont plantés de manière dense en rangées pour une production intensive : 1 500 plants par hectare. L’entretien est mécanisé : « On ne peut pas utiliser les mêmes machines qu’à la vigne », explique Yannick Masmondet.

Toute une filière à créer

« Nous avons créé une association, Olives Avenir, composée d’agriculteurs adhérents, dont l’objectif est de récolter les aides de l’Europe. Nous nous inscrivons également dans le cadre des lois 2030 pour les industries nouvelles, qui nous permettront de bénéficier d’aides et de subventions. » A terme, Oil’ive Green espère atteindre 80 000 hectares d’oliviers en France. « Il y en a 18 000 dans le Sud… On est encore loin des 2,7 millions en Espagne », relativise le dirigeant. 25 usines industrielles pourraient voir le jour dans les années à venir. « L’oléiculture peut se développer jusqu’en Bretagne, le climat s’y prête parfaitement. »

Les partisans de la filière oléicole ont pu défendre leur projet ambitieux à Matignon et au ministère de l’Agriculture. « Les collectivités sont très intéressées. C’est le cas du Lot-et-Garonne et du Gers”, complète Yannick Masmondet.

Une unité de concassage près de Sauveterre

L’entreprise Oil’ive Green souhaite implanter un broyeur de concassage à Prayssas dans le Lot-et-Garonne et une seconde unité de transformation de 1 000 mètres carrés « aux portes de Sauveterre-de-Guyenne ». Objectif de mise en service : 2028. Yannick Masmondet ne précise pas le nom de la commune de l’Entre-deux-Mers. De nombreux obstacles restent encore à surmonter dans un secteur qui n’a pas encore adhéré au modèle du « 100 % vin ». Un partenariat a été scellé avec le groupe agriphotovoltaïque Iberdrola. Pour le projet du Sauveterrois, des ombrières photovoltaïques seraient installées dans les champs d’oliviers. Ils limiteraient la consommation d’eau des arbres et alimenteraient l’unité de broyage. Coût d’investissement pour un moulin : 5 millions d’euros. Les unités de traitement sont calibrées pour produire 4,5 millions de litres d’huile par an.

 
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