Un grand projet de revitalisation du Grand Marais est en cours

Un grand projet de revitalisation du Grand Marais est en cours
Un grand projet de revitalisation du Grand Marais est en cours

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L’assemblée municipale du Mont-Vully est sceptique quant à un grand projet de protection contre les inondations. Un remaniement partiel doit avoir lieu.

Des travaux doivent être réalisés pour protéger le Grand Marais des inondations. © Aldo Ellena-archives

Des travaux doivent être réalisés pour protéger le Grand Marais des inondations. © Aldo Ellena-archives

Publié le 16/05/2024

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Le Grand Marais est connu pour ses cultures maraîchères. À plusieurs reprises dans le passé, il a été inondé lors de fortes pluies. Pour éviter ces dégâts, un important chantier est prévu sur plusieurs années, prévoyant des mesures de protection contre les inondations et de revitalisation.

Pour réaliser la première étape, un réaménagement foncier est nécessaire pour les communes de Kerzers, Mont-Vully, Ried bei Kerzers, Morat, ainsi que les établissements pénitentiaires de Bellechasse (qui appartiennent au canton de Fribourg). Pour ce faire, il faudra former un syndicat d’amélioration foncière et céder des terrains, pour un total de 20 hectares répartis sur les quatre municipalités et Bellechasse.

Mardi soir lors de l’assemblée municipale du Mont-Vully, les citoyens ont accepté la création du syndicat (43 oui et 41 non), mais ont refusé la mise à disposition de terrains (43 oui et 48 non), soit deux hectares pour le Mont-Vully. Les votes ont été très serrés et une partie de l’assemblée à laquelle ont participé 119 citoyens s’est abstenue. Kerzers et Bellechasse ont déjà accepté, tandis que Ried bei Kerzers et Morat n’ont pas encore pris de décision.

Signalement des problèmes

« Nous n’avons pas de problème d’inondations dans notre ville. Ce serait dommage de sacrifier deux hectares de terrain », a argumenté un citoyen. Le conseiller municipal Swen Rüegsegger a répondu : « Nous n’avons aucun problème aujourd’hui, mais si la revitalisation est réalisée ailleurs, elle nous sera transférée. »

« Si les autres communes disent oui, le projet pourra quand même se faire »
Guy Petter

Quelle est la conséquence de ce refus sur le projet ? Elle aurait peu selon l’administrateur Guy Petter. “C’est la majorité qui gagne, donc si les autres communes disent oui, le projet pourra quand même aller de l’avant”, souligne-t-il. Contacté, Beat Aeberhard, président de l’Association des communes pour l’aménagement des eaux du bassin versant de la Bibera (ACB) – qui gère le projet – confirme que c’est la majorité qui est aux commandes.

« Mais on ne sait pas encore ce qu’il adviendra des deux hectares refusés par le Mont-Vully. C’est une commission fiscale neutre qui décidera», explique-t-il, ajoutant que la loi cantonale sur l’eau impose de donner plus d’espace aux cours d’eau et qu’il faudra de toute façon trouver une solution pour ces deux hectares.

L’ACB est composé de dix communes de la région du Lac (Courtepin, Cressier, Cormondes, Ulmiz, Kleinbösingen, Morat, Ried bei Kerzers, Fräschels, Kerzers et Mont-Vully) et ses missions sont la protection contre les inondations, la revitalisation et l’entretien du Bibera, depuis sa Source à Courtepin jusqu’à l’embouchure de la Broye à Sugiez, ainsi que ses affluents. La première étape, pour laquelle un réaménagement du territoire est nécessaire, concerne les travaux le long de la Bibera, du Grand Canal et de la partie la plus en aval du canal de Galmiz.

54 millions

Le coût de la première étape du projet

Le territoire concerné couvre une superficie d’environ 823 hectares, soit 377 parcelles appartenant à 134 propriétaires. Environ un tiers appartient aux municipalités, un peu plus du tiers aux établissements pénitentiaires de Bellechasse et le reste est en propriété privée ou appartient à des syndicats d’amélioration foncière. Les communes ont décidé de mettre à disposition, contre compensation, les terrains nécessaires au projet, pour un total de 20 hectares. Cette décision doit être approuvée par l’assemblée ou le conseil général des communes. Le montant de l’indemnisation n’a pas encore été communiqué.

Quelques millions

Le coût global de cette première étape est estimé à 54 millions de francs, soit 16,9 millions pour l’aménagement du territoire et 37,1 millions pour les mesures de protection contre les inondations et de revitalisation. Une subvention de maximum 80% devrait être accordée par le canton de Fribourg et la Confédération.

Le projet n’en est qu’à ses débuts et devrait s’étendre sur de nombreuses années. “Nous en sommes encore au stade de la planification et je ne sais pas si j’en verrai la fin de mon vivant”, commente Beat Aeberhard. En même temps que les communes prennent position, le canton doit donner son feu vert à l’étude préliminaire. Une assemblée consultative devrait encore avoir lieu cette année, ainsi qu’une assemblée constitutive en vue de créer le syndicat. Des enquêtes publiques pour le réaménagement du territoire ainsi que pour les travaux d’aménagement pourraient avoir lieu dans le meilleur des cas en 2027.

Un accueil périscolaire provisoire contesté

L’accueil extrascolaire temporaire devrait être mis en place à proximité de l’école de Lugnorre. © Alain Wicht-archives

Face à une très forte croissance démographique, la commune du Mont-Vully doit revoir notamment ses infrastructures scolaires. Lors de l’assemblée municipale de mardi soir, un crédit d’investissement de 450’000 francs pour mettre en place des infrastructures temporaires d’accueil extrascolaire à Lugnorre a été discuté. Le Conseil municipal a en effet proposé d’installer dix conteneurs métalliques pour compenser au plus vite – l’objectif était qu’ils soient prêts pour la prochaine rentrée scolaire – le manque de place.

L’année dernière, il y avait en effet 72 enfants inscrits pour 60 places. « Nous travaillons sur une extension de l’école et de l’accueil, mais la mise en place d’un tel projet prend plusieurs années. On a besoin de places rapidement», a expliqué Diane Andorlini, conseillère municipale chargée notamment de l’éducation et de la formation. Plusieurs critiques ont été émises, notamment concernant les matériaux utilisés pour les structures provisoires. Après une interruption de la séance, le syndic Guy Petter propose à l’assemblée d’approuver le crédit de 450 000 francs, tout en s’engageant à étudier une variante pour une construction en bois, qui est approuvée. Il faudrait alors probablement présenter un nouveau projet et l’installation des infrastructures pourrait être retardée.

Les citoyens ont également approuvé les comptes 2023, qui se sont soldés par un bénéfice de 3,2 millions de francs pour des dépenses totales de 22,2 millions. Face à ce bon résultat, plusieurs citoyens ont demandé que soit étudiée une baisse du taux d’imposition, ce à quoi l’exécutif a promis de réfléchir.

 
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