« Vide total » dans la mobilité dénoncé au Québec

« Vide total » dans la mobilité dénoncé au Québec
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Longtemps défenseur du gouvernement Legault pour son troisième projet de lien autoroutier, le maire de Lévis a changé de ton. Face au « vide total » en matière de mobilité dans la région, Gilles Lehouillier imite son homologue québécois en dénonçant le manque de vision de la Coalition Avenir Québec.

Bruno Marchand a critiqué jeudi la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, qu’il a accusée de n’avoir « aucune vision » en matière de mobilité durable, allant même jusqu’à retirer sa confiance en la matière.

Sans dire qu’il avait lui aussi perdu confiance, le maire Lehouillier s’est présenté lundi avec des airs d’élu trahi. Avec le même ressentiment que nous éprouvons depuis l’abandon du mégaprojet de lien autoroutier par le gouvernement du Québec.

«Depuis 2018, rien n’a changé et en plus, nous n’avons plus de plan», s’est-il indigné, aux côtés de ses collègues maires de la Communauté métropolitaine de Québec.

Dans un « dernier espoir », il compte sur les futures conclusions de la filiale infrastructures de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour finir par livrer un projet de transport dans la région. Et ainsi remédier aux enjeux de fluidité, « problème numéro 1 » dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, selon lui.

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Comme son homologue québécois, le maire de Lévis Gilles Lehouillier dénonce le manque de vision de la Coalition Avenir Québec. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

« L’équation est simple, on la connaît depuis au moins 15 ans : une structuration du transport est-ouest au Québec et un lien entre les deux rives. Cela me semble simple. Il est temps d’agir. Il ne faut pas prendre 20 ans comme le pont de l’Île d’Orléans», insiste l’élu lévisien.

Que faisaient-ils”?

Non seulement CDPQ Infra est un dernier recours « pas plus miraculeux que nécessaire » pour la région, mais il l’est aussi pour le gouvernement Legault, soutient Gilles Lehouillier.

« Depuis 2018, on nous fait croire que nous travaillons dans un bureau de projet de mobilité. Mais il y a quelques mois, on nous disait que nous n’avions pas l’expertise pour réaliser de tels projets. Pouvez-vous me dire ce que faisaient ces bureaux de projet s’ils n’avaient pas l’expertise ?

« La dernière ligne de salut, c’est la Caisse de dépôt. Enlevez la Caisse de dépôt et on ne fait plus rien au Québec.»

— Gilles Lehouillier, maire de Lévis

La pression sur CDPQ Infra monte, alors que son rapport est attendu de pied ferme pour juin.

«On ne veut pas trop de congés de maladie à la Caisse de dépôt, parce qu’après, il ne reste plus rien», a ironisé le maire de Lévis, avant de revenir sur l’accusation de «mendiance» servie la semaine dernière par le premier ministre François Legault aux maires. .

« Encore faut-il, avant de dire aux gens qu’ils mendient, d’avoir soi-même une vision des choses. En mobilité, on ne peut plus rien demander, on ne sait plus où l’on va. Nous mériterions une bonne discussion sur cette vision qui touche, entre autres, à la mobilité dans la région, car actuellement, c’est un vide total.»

Des ponts à reconstruire avec Guilbault

Plus nuancé, le maire de Québec, Bruno Marchand, a assuré que « la confiance est quelque chose qui peut se rétablir ».

Et il ne ferme pas la porte au rétablissement des ponts avec le ministre des Transports. « Je souhaite que la Caisse nous présente un projet passionnant. La région a besoin de ça», invite-t-il, non sans une pointe d’optimisme dirigée, entre-temps, vers le Premier ministre.

« Il a dit à M. Lehouillier et à moi : “Je veux un projet, je le veux vite, je veux qu’il englobe le territoire et j’y mettrai les moyens nécessaires.” Nous le croyons.

 
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