production laitière à la Réunion

C’est à 10 000 km de la , et pourtant c’est en France. À la Réunion, les éleveurs laitiers doivent faire face aux contraintes spécifiques de leur situation : tropicale et insulaire. Malgré tout, une filière s’organise peu à peu. Elle produit aujourd’hui 20 % des besoins des Réunionnais et n’a pas dit son dernier mot.

On l’appelle ” L’île intense « . Et c’est vrai qu’il se passe des choses sur ce « petit rocher volcanique » trois fois et demie plus petit que la Corse : population densedes paysages particulièrement variés, une diversité faunistique et floristique exceptionnelle, des cyclones réguliers… et un agriculture spécifiqueinfluencée par son climat et son histoire.

L’île de La réunion, le plus occidental de l’archipel des Mascareignes, dans l’océan Indien, est situé à 600 km à l’est de l’île de Madagascar. Il est né d’un volcan point chaud, qui est encore aujourd’hui l’un des plus actifs au monde : le Piton de la Fournaise.

LE climat tropical à laquelle il est exposé est tempéré par les vents alizés, qui souffle d’est en ouest. Les différences d’altitude (le sommet de l’île culmine à 3 600 mètres) et l’exposition à ces vents sont à l’origine d’une grande variété de climats et de paysages. Ceci explique la diversité exceptionnelle des espèces endémiques, tant végétales qu’animales. Il existe par exemple une quarantaine d’espèces d’arbres différentes par hectare, là où il n’y en a généralement pas plus de cinq dans les milieux tempérés.

L’amplitude thermique au cours de l’année est cependant assez faible : environ 10 degrés. Entre novembre et avril, l’île peut être frappée par des cyclones. Des vents de plus de 200 km/h et des pluies torrentielles peuvent alors provoquer des dégâts importants.

La population de l’île est dense : trois fois celle du continent. C’est surtout depuis les années 1950 qu’elle a augmenté, passant de 274 000 personnes en 1954 à 871 000 au recensement de 2021.

21 350 ha de canne à sucre

Ces caractéristiques territoriales et climatiques façonnent l’agriculture réunionnaise. La culture principale reste canne à sucre. Pilier de l’économie agricole de l’île de par son importance territoriale, en termes de superficie (21 350 ha), elle représente plus de 2 700 planteurs. Au total, près de 14 000 emplois sont liés à cette production : production de sucre, de rhum et d’énergie (Agreste, recensement 2020). La bagasse, résidu fibreux issu du broyage de la canne et de l’extraction du sucre, est couramment utilisée pour la litière des animaux.

La filière fruits et légumes représente un peu plus du tiers de la valeur de la production agricole. La production annuelle est estimée à 52 300 tonnes de légumes et 34 400 tonnes de fruits. La production locale couvre 68 % des besoins en légumes frais et 58 % en fruits frais. Le marché local constitue le débouché naturel et prédominant de ces productions végétales mais certains produits comme l’ananas Victoria ou le litchi sont exportés.

Les secteurs de l’élevage représentent le dernier tiers de la valeur de la production agricole. Chaque année, plus de 33 000 tonnes de viande sont produites localement ainsi que 130 millions d’œufs et plus de 17 millions de litres de lait. L’élevage est une activité essentielle au maintien des équilibres territoriaux car il permet de valoriser les Hauts de La Réunion.

6 ou 7 coupes par an

production de lait se concentre sur le plaine des Cafres (commune du Tampon) et, dans une moindre mesure, sur la plaine des Palmistes et la commune de Saint-Joseph.

Situé au sud de l’île, ce plateau se situe entre 1300 et 1500 mètres d’altitude. Le climat est particulièrement humide, avec des pluies régulières et abondantes (1 592 mm par an en moyenne ; plus du double de celles qui tombent à Paris) et des températures fraîches : entre 10 et 20 degrés. Ils peuvent aussi, à l’occasion, être négatifs.

Dans ces conditions, la production fourragère est abondante. Il est possible de réaliser six à sept coupes par an, pour un rendement de 15 à 20 tonnes par hectare. Mais il est impossible de faire du foin. Tout le fourrage stocké est donc emballé. La culture du maïs y est également impossible. Le foin est cependant produit sur le littoral et vendu aux éleveurs. Parallèlement, des essais de maïs sont actuellement menés à basse altitude dans l’ouest de l’île. Il est coupé, haché et emballé, avant d’être vendu aux éleveurs.

Une filière laitière très jeune

secteur laitier, sur l’île de la Réunion, ne date que du début des années 1960. Avant cette période, c’est anecdotique et une part importante de la production de l’île est consacrée à l’huile essentielle de géranium. Une crise entraîne la réduction drastique de cette activité et de nombreuses exploitations se convertissent au lait. Ceci explique pourquoi les exploitations travaillent sur de très petites SAU : environ 15 hectares en moyenne.

Sicalait a été créée en 1962. Unique coopérative laitière de l’île, elle est chargée de la collecte du lait, de l’installation et de l’entretien des machines à traire et de la fourniture d’intrants spécifiques (produits de trempage). trayons, nettoyage de la machine à traire, etc.) mais aussi l’élevage de génisses. 100% des exploitations sont adhérentes.

Les vaches sont principalement des Prim’holstein, plus occasionnellement des Montbéliardes et des Brunes des Alpes. Ils ont été importés au début de l’activité du secteur.

Spécificité de la production laitière réunionnaise : L’IBR a malheureusement été importée avec les animaux. De plus, la leucose bovine est présente dans le cheptel de l’île, même si son origine n’a pas pu être déterminée. Il fait actuellement l’objet d’un plan d’assainissement énergétique, qui influence les pratiques des éleveurs et celles de la coopérative.

 
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