deux candidats en lice

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Demain soir, l’Ordre des Avocats de Genève élira son président ainsi que son vice-président. Si la nomination de Sandrine Giroud ne fait aucun doute, le poste de vice-présidente est convoité par deux avocats aux profils très différents : Me Simon Ntah d’un côté et Me Daniel Kinzer de l’autre : un affrontement entre le moderne et l’ancien.

Détente et enthousiasme d’une part. Tradition, finesse et sang-froid de l’autre. C’est le feu et la glace pour occuper le fauteuil du vice-président. Un combat entre modernes et anciens.

Simon Ntah est arrivé premier à l’âge de 24 ans au Concours Michel Nançoz, ainsi qu’au Concours international d’éloquence Paris-Montréal. Fils d’un père camerounais et d’une mère biennoise, il plaide au tribunal en baskets sans cravate sous la toge d’avocat. Cet avocat pénaliste de presque 44 ans représentait notamment la famille d’Adeline, la sociothérapeute assassinée en 2013.

Fougueux à ses débuts, Simon Ntah a toujours le feu qui brûle en lui

Situé dans les locaux des nouveaux bâtiments du Pont à Lancy, son bureau lui ressemble : moderne, sans bureaux dédiés. Fougueux depuis le début, Simon Ntah a toujours le feu qui brûle en lui. « Il faut toujours avoir du courage et s’élever contre les choses injustes. Je n’ai pas perdu cette passion et je n’ai pas l’intention de la perdre. C’est important si nous voulons faire bouger les choses », dit-il.

Daniel Kinzer, 52 ans, est né en Autriche. Après des études de physique et de philosophie, il devient comptable avant de se tourner vers le droit. Cet avocat pénaliste expérimenté a plaidé de gros dossiers : le procès Benny Steinmetz notamment et récemment celui de la riche famille indienne accusée de trafic d’êtres humains.

Kinzer, une approche quasi scientifique de ces dossiers

Reconnu pour sa finesse, l’avocat déploie une approche quasi scientifique de ces dossiers. Daniel Kinzer est surtout connu comme un formidable plaideur, mais pas seulement, affirme-t-il. « Il ne faut pas oublier que la défense est une question de cœur. La fougue, la verve, l’art oratoire, ce sont pour moi des éléments qui ont une part de démonstration. Et qui dit démonstration, fait une petite opposition. J’essaie d’entrer en relation avec le juge pour l’emmener vers une autre façon de voir les choses », argumente l’avocat, attentif à peser chaque mot.

“Nous n’avons pas le luxe d’attendre.”

Les deux candidats s’accordent sur les grandes lignes de leur programme. Les enjeux de la profession tournent autour de la défense du secret professionnel, de la digitalisation de la profession, du recours à l’intelligence artificielle. Mais ils diffèrent dans l’exécution de ces défis. Pour M. Simon Nath, il faut aller vite. « Nous avons déjà identifié les problèmes, maintenant nous devons les mettre en œuvre. Parce que nous n’avons pas le luxe d’attendre. Il faut moderniser notre métier, déclare l’avocat pénaliste en candidat qui décline le cœur de son programme.»

“Le Barreau n’est pas une entreprise”

De son côté, M. Daniel Kinzer prône la consultation la plus large possible. “Le barreau n’est pas une entreprise”, rétorque-t-il. Vous ne pouvez pas imposer quelque chose à nos membres. Notre vocation est d’inspirer et surtout de gagner leur adhésion. Sans cela, nous ne faisons rien. Nous les volons», explique Daniel Kinzer.

Un vote qui s’annonce serré demain : l’ordre des avocats compte un peu plus de 2000 membres avec d’un côté un millier d’aînés qui pourraient soutenir Me Daniel Kinzer et de l’autre un autre millier de jeunes avocats tentés de voter pour Me Simon Nath. La mobilisation sera décisive.

 
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