Pourquoi un permis de tuer des chiens a-t-il été autorisé en Aveyron ? – .

Pourquoi un permis de tuer des chiens a-t-il été autorisé en Aveyron ? – .
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Peut-on officiellement tirer sur des chiens avec des armes à feu en ? Un arrêté pris le 10 avril par le préfet de l’Aveyron autorise, sous certaines conditions, la mise à mort de chiens « errants, errants ou malveillants » dans cinq communes du du département, sur les plateaux du Larzac où se produisent des attaques de prédateurs. se multiplient sur les troupeaux de moutons.

Cette décision rare suscite une incompréhension totale parmi les associations de protection des animaux. Un appel sera également examiné mardi 7 mai devant le tribunal administratif de Toulouse.

20 minutes revient sur cette polémique qui fait grincer des dents et montrer les crocs, pour diverses raisons.

Que dit exactement l’arrêté préfectoral ?

La commande, signée le 10 avril, est valable un mois. Elle concerne cinq communes : La Couvertoirade, L’Hospitalet-du-Larzac, Nant, Sainte-Eulalie-de-Cernon et Saint-Jean-et-Saint-Paul. Il autorise « le massacre […] les chiens errants identifiés comme ayant causé des dégâts ou susceptibles de causer des dégâts et dont la capture s’avère impossible. Seuls les agents spécialisés de l’Office français de la biodiversité (OFB) et les lieutenants de la Louveterie sont habilités à procéder à ces « tirs de balle », pendant une fenêtre nocturne qui va de 20 heures à 8 heures.

Pourquoi les amoureux des animaux hallucinent-ils ?

Cet “arrêté est extravagant, il dépasse l’entendement”, juge l’avocat spécialiste Patrice Grillon qui, au nom de l’association Stéphane Lamart et de la Société nationale de défense des animaux (SNDA), alertées par des membres choqués, a déposé un recours en référé (en urgence). ) devant le tribunal administratif de Toulouse. Il sera jugé mardi 7 mai. L’ONG One Voice a également annoncé son intention de s’attaquer au décret.

Et les arguments des amis des animaux ont déjà été répétés. « Il est tout simplement interdit par la loi de tuer un animal domestique avec une arme à feu », explique l’avocat. La règle est que l’animal doit être capturé, emmené à la fourrière et s’il est dangereux et doit être euthanasié selon les règles de l’art, c’est à un vétérinaire de le dire. »

L’avocat s’étonne de cette volonté radicale d’abattre des chiens alors qu’il existe des « pistolets à téléanesthésie ». [à fléchettes notamment] qui permettent d’endormir des animaux dangereux afin de les capturer. Il pense aussi aux « chiens fugitifs » des cinq communes concernées – « un territoire de 28 000 hectares » selon ses calculs. « Ils peuvent tous se faire tirer dessus », fulmine-t-il. .

Quel est le contexte local ?

« Il ne s’agit évidemment pas de tuer tous les chiens », corrige Therry Cadenet, le maire de Sainte-Eulalie-de-Cernon, pas vraiment inquiet pour son Cavalier King-Charles. L’édile, qui constate que la polémique excite les médias plus qu’elle n’angoisse ses électeurs, approuve le décret “par solidarité avec les éleveurs qui soutiennent le pays et souffrent beaucoup des prédateurs”.

Mercredi dernier, soit deux semaines après l’arrêté, la préfecture a pris soin de décontextualiser le problème et de le lier à la présence du loup. Elle rappelle que « l’année 2023 est l’année [où l’Aveyron] a connu le plus grand nombre de dégâts de troupeaux imputables aux loups avec 66 attaques. Onze autres attaques ont eu lieu, « notamment dans le Sud Larzac », depuis le début de l’année.

Qu’est-ce qu’un Saarloos ?

Par ailleurs, le communiqué laisse entendre qu’un chien en particulier est visé par le décret : « Un chien de type Saarloos » qui pourrait errer « sur le territoire des attaques enregistrées ». Ces chiens d’origine hollandaise sont issus d’un croisement entre un berger allemand et une louve européenne de Sibérie, ils peuvent donc être confondus avec des loups.

Alors, loup ? Chien ? Chien loup ? Le maire de Sainte-Eulalie-de-Cernon – et les éleveurs locaux avec lui – est persuadé que l’arrêté concerne spécifiquement ce chien errant, plusieurs signes de sa présence ont été découverts et dont il est difficile d’approcher. Il a donc toute confiance dans « les gardes-chasse et leurs lunettes de vision nocturne pour ne pas le confondre avec un labrador ».

Pour Patrice Grillon, un chien, c’est déjà trop. “Les Saarloos sont des chiens domestiques, et si l’arrêté devait être édulcoré pour ne concerner qu’eux, le préfet nous trouverait quand même sur sa route”, prévient l’avocat. Il voit surtout dans le décret une solution de facilité qui montre « l’incapacité de l’Etat à fournir des moyens financiers pour aider les éleveurs à protéger leurs troupeaux des prédateurs ».

Existe-t-il des précédents ?

Dans un tout autre contexte, le préfet de Mayotte a autorisé en avril 2022 l’abattage de chiens de combat, dressés par des gangs puis abandonnés et semant la terreur au sein de la population. Saisi, cette fois également, par l’association Stéphane Lamart, le tribunal administratif a annulé l’arrêté préfectoral. Les juges ont considéré que la règle, même pour les chiens très dangereux, restait la capture.

 
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