Le gel survenu dans la nuit du 18 au 19 avril 2024 a causé des dégâts au vignoble, dégâts souvent difficiles à compenser pour les vignerons. Les pertes de récoltes ne suffisent pas à déclencher l’aide de solidarité nationale ni à obtenir une indemnisation par l’assurance.
Dans la nuit du jeudi 18 avril au vendredi 19 avril 2024, les températures ont baissé en France. L’Hérault n’a pas été épargné. Du gel a été constaté dans les vignobles des secteurs Montagnac et Cournensec. La cave coopérative Montagnac Domitienne, qui permet la vinification de 2 300 hectares de vignes, recense désormais les dégâts auprès des 120 vignerons professionnels adhérents.
Les dégâts de l’épisode de gel représentent en moyenne 10 à 15 % dans ce secteur, mais sur certaines parcelles, ils peuvent être supérieurs à 40 %.
Frédéric ClérissiResponsable amont de la cave coopérative Montagnac-Domitienne
Cet épisode de gel n’a pas impacté de la même manière tous les viticulteurs de l’Hérault. Fabien Castelbou, basé à Cournensec, a perdu 5% de sa récolte cette année. Seules deux parcelles de ses 30 hectares d’exploitation familiale ont été touchées par le gel.
Les gelées sont récurrentes depuis 5 ans, et cette année nous avons frôlé la catastrophe. Nous avons été épargnés grâce à l’adaptation de nos méthodes de culture pour limiter la sensibilité au gel.
Fabien CastelbouVigneron coopérateur
Les dommages causés par le gel représentent des pertes sèches, car les contrats d’assurance ne couvrent pas toujours ce type de sinistre. De plus, les viticulteurs doivent souvent payer une franchise élevée pour pouvoir prétendre à une indemnisation lorsqu’ils font valoir leurs droits à l’assurance. Frédéric Clerissi, responsable amont de la cave coopérative Montagnac-Dominitienne, souligne que « leLes agriculteurs ne pourront pas recevoir d’indemnisation de la part de l’État, car cet épisode n’a pas été déclaré calamité agricole.« . En viticulture, la solidarité nationale ne se déclenche que lorsqu’il y a 50 % de perte de récolte.
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