un épisode pluvieux trop bref qui ne changera rien au terrible déficit pluviométrique

un épisode pluvieux trop bref qui ne changera rien au terrible déficit pluviométrique
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Une dégradation doit affecter le département jusqu’au mercredi 1er mai. Mais les cumuls de précipitations attendus, jusqu’à 42 mm sur Narbonne, ne changeront rien à une situation très dégradée : dans l’Aude, la saison de recharge, entre le 1er septembre 2023 et le 31 mars 2024, présente un déficit de 40 % par rapport à la normale pour la période 1991-2020.

La pluie, oui. Mais peu, beaucoup trop peu pour compenser un retard accumulé ces derniers mois. Depuis lundi 29 avril, le département de l’Aude est au cœur d’une dégradation, avec des pluies prévues jusqu’au mercredi 1euh peut. Mais les projections avancées par Météo dans son bulletin publié ce lundi 29 avril à 6 heures disent tout sur la modestie de l’épisode pluvieux attendu : à Carcassonne, les trois jours concernés devraient se traduire par un cumul de 17 mm, tandis que Narbonne devrait bénéfice avec une prise de 42 mm. Des accumulations réelles, mais bien trop faibles pour redresser une situation une fois de plus très dégradée.

Trop tard pour recharger

Dès vendredi 26 avril, la préfecture de l’Aude rappelait le maigre bénéfice de l’évolution météorologique récente : « Malgré les températures hivernales de ces derniers jours, la sécheresse des sols reste marquée et le débit des cours d’eau est très faible pour la saison. Les pluies tombées au début du mois ont profité à la reprise de la végétation printanière, mais non « n’ont pas été suffisantes pour charger les sols et atteindre les cours d’eau ». Un constat livré en rappelant que, « Avec l’arrivée du printemps, la saison de recharge des nappes phréatiques est désormais terminée ». Une saison qui, chaque année, débute le 1euh septembre et se termine le 31 mars : au-delà de cette date, avec la hausse des températures, on considère que les éventuelles précipitations sont alors captées par les plantes, vont directement vers les cours d’eau ou s’échappent, victimes de l’évapotranspiration. Impossible donc d’espérer renouveler les nappes.

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Le 16 avril, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans son point mensuel consacré à l’état des nappes phréatiques, rappelait qu’à l’échelle nationale, seules les nappes phréatiques de la plaine du Roussillon (concernant P.-O.) et le massif des Corbières (pour l’Aude) reste déficitaire. Etat des lieux confirmé par la préfecture le 26 avril, rappelant que rien n’était à prévoir au niveau de la contribution pyrénéenne : «Les chutes de neige très faibles, voire inexistantes dans certaines zones, n’alimenteront pas les cours d’eau en fonte des neiges. Les niveaux de la nappe phréatique restent donc proches des minimums historiques et aucune amélioration n’est attendue.

Déficit de précipitations de 42%

Sollicitée par la direction départementale des territoires et de la mer de l’Aude (DDTM 11) pour une évaluation de la saison de recharge, Météo France a récemment livré le triste constat : « Nous avons eu un déficit global dans le département de l’ordre de 40 % pour la période du 1er septembre 2023 au 31 mars 2024. (par rapport à la normale 1991-2020, NDLR), a résumé ce lundi 29 avril Eric Pioch, ingénieur météo à la direction interrégionale Sud-Est de Météo France. Pour information, seul février a été légèrement au-dessus de la normale (+8%). Si l’on zoome sur la période du 1euh De janvier au 28 avril 2024, nous sommes à – 36 % (183 mm pour 284 attendus). Concernant le mois d’avril et compte tenu des précipitations en cours et prévues jusqu’à demain (mardi 30 avril, NDLR), il est un peu tôt pour un bilan précis ; mais avec les données validées d’aujourd’hui, nous sommes actuellement à -42 %. Et de préciser : “Pour l’instant, les Corbières Maritimes et la Plaine de Lézignan sont les plus sèches.” Double constat, en matière d’approvisionnement en eau potable, de la nécessité d’alimenter les communes du Mas-des-Cours, Coustouge et Jonquières via des citernes.

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A l’échelle de Carcassonne, selon les données Infoclimat, le déficit pluviométrique cumulé entre 1euh Janvier et 28 avril était ainsi de 31% (166,1 mm), quand Narbonne affichait un déficit sur la même période de 27% (161,2 mm, avec 58,5 mm manquants). De quoi expliquer en grande partie le rapport rendu par la préfecture : « Les niveaux de remplissage des barrages sont également faibles pour la saison dans les Pyrénées et le Lauragais et ne pourront pas répondre à tous les besoins d’irrigation cet été. Les débits de la plupart des rivières du département restent très faibles pour la saison, en dessous de la sécheresse centenaire pour Orbieu, Rébenty et Aude à Moussoulens. La dernière campagne de relevés de l’Observatoire national des étiages, réalisée le 25 avril dans l’Aude, a révélé cinq rivières asséchées : La Berre, à Villeneuve et Portel-des-Corbières, le Tarassac à Tuchan, La Nielle à Fabrezan et La Jourre à Fontcouverte. . Petit motif de satisfaction, signalé par la préfecture : “Seul le secteur du Fresquel et de la Montagne Noire présente une situation moins critique, avec des débits proches des normales saisonnières début avril, actuellement en baisse.”

La promesse de restrictions plus strictes

Après avoir livré l’inventaire, la préfecture de l’Aude anticipe. Et il n’y a pas de place pour l’optimisme : « Les prévisions météorologiques pour les deux prochains mois n’annoncent aucun signe de précipitations significatives et mettent en avant une probabilité de températures plus chaudes que la normale. L’arrivée du printemps et des températures plus douces entraîneront à court terme des besoins plus importants pour les plantes et une reprise de l’irrigation. La situation risque donc de se détériorer rapidement.»

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Première conséquence : la préfecture prolonge les mesures de restriction en vigueur ces derniers mois, avec l’aval Aude, le secteur de Berre et Rieu en « crise », et le secteur de l’Orbieu et les affluents rive droite de l’Aude en « alerte renforcée ». Et la préfecture prévient, en rappelant « la question cruciale » de la « des économies d’eau pour la préservation des milieux aquatiques et pour permettre de satisfaire durablement les usages prioritaires » : “Avec l’arrivée du printemps et l’augmentation attendue des usages dans les semaines à venir, il est probable que ces restrictions soient renforcées prochainement.”

Températures : encore des records et des anomalies

Peu ou pas assez de pluie, mais températures anormales. La combinaison déjà observée en 2022 et 2023 se répète donc en 2024. Eric Pioch, de Météo France, a ainsi souligné « toujours l’observation d’anomalies positives sur toute la période du 1er septembre 2023 au 31 mars 2024, jusqu’à +3,23°C en octobre 2023 et +3,03° en février 2024 ». Et si l’ingénieur météo précise que« Avril est un peu moins chaud »le mois qui est sur le point de se terminer reste “dessus de la normale”. Un constat d’ensemble ponctué de quelques records, comme le 6 avril dernier, à Carcassonne, avec un nouveau record mensuel de 31,3° (battant celui de 1949), ou encore 31,7° à Durban-Corbières. Serge Zaka, agroclimatologue et fondateur d’Infoclimat, n’a pas manqué de pointer le phénomène : “Il n’avait jamais fait aussi chaud avant le 15 avril depuis plus d’un siècle de mesures.” Information complétée le 13 avril où 151 enregistrements mensuels ont été enregistrés à l’échelle nationale, avec un “anomalie de +11,14° sur les minima”. Effrayant, et inquiétant, car la végétation a progressé très en avant : et est donc vulnérable aux menaces d’épisodes de gel encore possibles.

 
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