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L’Association du Parc d’Activités Moncor (APAM), à Villars-sur-Glâne, a organisé lundi 22 avril une collecte de sang. L’initiative était portée par la section fribourgeoise de la Croix-Rouge suisse, habituée des visites d’entreprises.
Les dons de sang des entreprises sont en augmentation. © Charly Rappo
Publié le 29/04/2024
Temps de lecture estimé : 3 minutes
«Je n’ai jamais trouvé le bon moment pour aller donner du sang, là je n’ai aucune excuse, c’est super accessible», raconte Cédric Douchez, employé chez Cartier. Au même moment, Alison Reber croque dans un sandwich pour reprendre des forces. La jeune femme, qui travaille au Groupe Mutuel, n’en est pas à sa première participation : « Je donne du sang environ trois fois par an. » Habitués ou novices et venus d’horizons professionnels variés, les donateurs du jour ne se réunissent cependant pas dans la salle d’attente d’un local standard de la Croix-Rouge suisse (CRS). En effet, la collecte de sang du lundi 22 avril est le fruit d’une initiative privée, lancée par l’Association du Parc d’Activités Moncor (APAM), située à Villars-sur-Glâne.
L’APAM redynamise son site
Pour rappel, l’asbl a été initiée en 2012 par la Promotion économique du canton de Fribourg Innoreg et Cleantech, dans le cadre de la nouvelle politique régionale. L’initiative s’est concrétisée en 2013 avec la création de l’association interentreprises APAM, dont la mission est de défendre les intérêts des acteurs économiques regroupés dans le parc d’activités de Moncor. Elle est présidée par Edgar Vandel, directeur du site Richemont, et regroupe une quinzaine d’entreprises pour un total de plus de 3 500 salariés. Parmi les adhérents, on retrouve, outre le groupe Richemont, Cremo, Groupe Mutuel, Corden Pharma, Jesa, Parker et Verfora, mais aussi la Carrosserie Moncor, une PME locale, et le domaine Notre-Dame de la Route. « La consolidation et la promotion des intérêts communs est notre priorité, mais nous travaillons également à développer des projets pour faciliter la vie des salariés, en mutualisant certains services », explique Virginie Python, secrétaire de l’association et collaboratrice de l’entreprise Richemont.
Aujourd’hui, l’APAM cherche à dynamiser son fonctionnement en créant des événements qui impliquent les salariés, comme par exemple à travers la collecte de sang : « C’est un moyen de rencontre entre salariés de différentes entreprises, l’occasion de partager tout en faisant une bonne action », raconte-t-elle. Cependant, la réalisation du projet a mis en lumière le défi de coordonner des entreprises aux fonctionnements parfois très différents : « Sur environ 3 000 personnes qui ont reçu l’invitation, seulement une centaine se sont inscrites. La faute en revient à plusieurs facteurs qu’il faudra mieux comprendre à l’avenir. Par exemple, dans certaines entreprises du parc, les salariés doivent tamponner ; ce n’est pas facile pour eux de quitter leur poste. Il en va de même pour ceux qui travaillent dans un secteur industriel », note Virginie Python. Malgré un succès mitigé, elle reste optimiste : « Les personnes employées par les entreprises sur le site ne connaissent pas encore bien l’APAM, il faut faire en sorte qu’elles puissent s’identifier à l’association, à travers des projets comme la collecte de sang, que nous allons renouveler, et la promotion d’autres comme le covoiturage.
« Ces initiatives nous permettent de démarcher de nouveaux donateurs »
Emmanuel Levrat
Les CRS accueillent les initiatives privées
Comme en témoigne Virginie Python, l’arrivée des CRS au sein de la zone d’activité de Moncor a nécessité une logistique importante. Ainsi, on peut être tenté de s’interroger sur l’utilité de mener une telle initiative sur un site privé, alors que l’hôpital cantonal fribourgeois se situe à quelques kilomètres seulement et prévoit régulièrement des collectes de sang. Selon Emmanuel Levrat, médecin directeur du centre transfusionnel de Fribourg, ces initiatives sont précieuses. «Ils nous permettent d’approcher de nouveaux donneurs potentiels qui ne se seraient pas spontanément rendus sur les sites de collecte. Nous organisons en moyenne deux collections privées par an, en entreprise mais aussi dans des établissements d’enseignement supérieur », explique-t-il. Le médecin souligne néanmoins que ces déplacements nécessitent une organisation importante en amont : « Il faut planifier la collecte environ un an à l’avance car il faut anticiper les besoins en sang. Le sang ne dure que 4,2 jours. Il faut donc éviter de rassembler les collections de manière trop rapprochée.» Elle précise que les établissements doivent répondre à des exigences en matière d’accessibilité et de sécurité et garantir un nombre minimum de donneurs. Emmanuel Levrat tient avant tout à souligner l’importance des donateurs et à leur exprimer sa gratitude : « Ils jouent un rôle crucial. Sans leur engagement bénévole, nos hôpitaux ne pourraient pas fonctionner », conclut-il.
