Havana Resort de retour devant le tribunal pour retrouver sa licence d’alcool

Havana Resort de retour devant le tribunal pour retrouver sa licence d’alcool
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Le 13 mars 2023, la RACJ a refusé le transfert du permis d’alcool de l’ancienne vers la nouvelle administration du camping, la révoquant par la même occasion. A l’époque, la direction de l’établissement Maricourt avait indiqué intention de faire appel du jugement.

C’est désormais chose faite. Prétendant que « la RACJ a commis des erreurs d’interprétation au regard du droit des sociétés applicable à une demande de permis d’alcool qui nécessitent l’intervention de cet honorable tribunal », le camping souhaite faire infirmer le jugement initial afin de pouvoir commencer à servir l’alcool à nouveau sur ses terres.

La galerie a mis la main dessus, grâce au Loi sur l’accès aux documents détenus par les organismes publicssur des milliers de pages de documents, dont l’acte d’appel qui détaille les arguments des avocats du camping pour faire appel du premier jugement de la RACJ.

Concrètement, le Havana Resort remet en cause plusieurs conclusions de la Régie dans son jugement de mars 2023. Cette dernière avait déterminé, sur la base de plaintes et d’amendes, que les activités du camping étaient nuisibles à l’ordre public et que l’établissement violait plusieurs normes environnementales.

La RACJ a également constaté que la société gérant le camping utilisait un système de mandataires pour sa demande de transfert de permis. Essentiellement, la société 9267-1551 Québec inc., qui a tenté d’obtenir le permis d’alcool, est administrée par Diane St-Marseille et ses deux principaux actionnaires sont les petites-filles de Mme St-Marseille, Laurence et Arianne Perrier.

La Régie avait toutefois déterminé que la demande de transfert de permis était faite au profit du fils de Mme St-Marseille et père de Mme Perrier, Dominic Perrier. Ce dernier n’apparaît nulle part sur aucun document officiel du camping, mais gère en fait les activités du Havana Resort, écrit l’Autorité.

Elle a également ajouté que M. Perrier aurait entretenu des liens avec un proche ou ancien ami proche du clan Rizzuto, Gianpietro (JP) Tiberio.

Ces conclusions sont d’ailleurs aujourd’hui vigoureusement contestées par le camping, qui les considère fondées sur des « non prouvées » et « mal fondées », notamment.

L’établissement se défend également contre les plaintes concernant le bruit en affirmant qu’elles émanent principalement du même petit groupe de citoyens.

« La RACJ a omis, à tort, de constater qu’elles émanaient toujours des mêmes plaignants, que la grande majorité d’entre elles se sont révélées infondées avant 2022 et toutes infondées en 2022, que leur nombre a drastiquement diminué au cours de la dernière année « d’exploitation et d’exploitation ». que les mesures mises en place ont porté leurs fruits», écrit-on.

Ni les avocats du camping ni sa direction n’ont souhaité commenter le dossier, actuellement entendu par le Tribunal administratif du Québec. Idem du côté du RACJ.

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Arianne et Laurence Perrier sont les deux actionnaires de la société qui gère le camping Havana Resort.
(Jessica Garneau/Archives La Tribune)

De nouvelles preuves

Les documents que nous avons consultés montrent néanmoins que la RACJ a déposé de nouvelles preuves contre la direction du camping.

Il présente par exemple les résultats de l’enquête Mygale, menée par la Sûreté du Québec (SQ) en 2014. Celle-ci visait un réseau de contrebande de tabac entre le Canada et les États-Unis.

L’enquête a conclu que Dominic Perrier était lié à des personnes accusées en lien avec Mygale, dont la conductrice de camion Ève Dyell. Un document judiciaire datant de 2018 précise qu’elle a reconnu avoir « fait preuve d’un aveuglement volontaire ». [en transportant du tabac illégal] et que par conséquent, l’intention criminelle est prouvée.

Entre le 1er janvier et le 3 juillet 2015, Ève Dyell a communiqué près de 5 000 fois avec M. Perrier par texto ou par téléphone. Lorsque la camionneuse s’est rendu compte qu’une équipe de policiers surveillait ses déplacements, elle a « immédiatement prévenu Dominic Perrier » à cet effet.

M. Perrier n’a jamais fait l’objet d’accusations formelles en lien avec le projet Mygale. Son visage et son nom apparaissent pourtant dans un organigramme de la structure de transport organisé du tabac ciblée par la SQ en 2014.

La RACJ a également soumis en preuve plusieurs jugements antérieurs rendus dans d’autres dossiers qui confortent notamment son pouvoir de refuser un transfert de permis si elle juge qu’il existe un risque pour la paix publique.

La Régie explique également que trois autres avis de non-conformité du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs ont été transmis au camping Havana Resort depuis le jugement de mars 2023. Le plus récent est daté du 26 février. , 2024.

On apprend notamment que le camping a rejeté une trop forte concentration de phosphore dans un cours d’eau situé à proximité de son terrain.

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Dominique Perrier.
(Jessica Garneau/Archives La Tribune)

Audiences

Quatre jours d’audiences ont déjà eu lieu dans cette affaire. Des policiers, des voisins du camping, des membres de l’administration municipale de Maricourt et des gérants du Havana Resort ont témoigné.

Les plaidoiries des deux parties devant le Tribunal administratif du Québec auront lieu dans les prochains jours.

 
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