MÉTIERS DANGEREUX | Nettoyer les vitres même à plusieurs mètres du sol

MÉTIERS DANGEREUX | Nettoyer les vitres même à plusieurs mètres du sol
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Il fut un temps où les blanchisseurs nettoyaient les fenêtres du Château Frontenac en s’attachant de chaque côté du bâtiment avec leur ceinture de cuir. Ils étaient suspendus dans le vide.

Ghislain Molloy a lavé les vitres du Concorde et de l’Astral assis sur une simple planche de bois, les jambes en l’air et le chauffe-eau à côté de lui. Il était retenu par une corde d’alpiniste. «Aujourd’hui, c’est illégal au Québec», dit-il.

Lui et son collègue Steve Lemay travaillent chez JM Rouleau depuis une trentaine d’années. Ils sont désormais superviseurs et formateurs. Même si leur métier a évolué au fil des années, tout comme les équipements et la sécurité, le danger est loin d’avoir totalement disparu. Chaque bâtiment est un défi.

« Il existe plusieurs facteurs de risque. Je peux mettre en danger mon collègue, moi-même ou les personnes en dessous qui se promènent autour de nous. Nous devons être attentifs à tout ce qui se passe.

— Steve Lemay

Lors de leurs débuts dans le métier, Steve et Ghislain ne se sont pas toujours attachés. Aujourd’hui, les critères de sécurité sont extrêmement stricts. Une bonne chose pour les deux hommes, mais à double tranchant.

« Les jeunes d’aujourd’hui pensent qu’ils savent tout. Ils sont trop confiants. Ils imaginent que rien ne leur arrivera. Je passe mon temps à les rappeler à l’ordre lorsque je fais la tournée des équipes sur le terrain», critique M. Lemay.

Pensez au moindre détail

Ghislain et Steve commencent leur journée en inspectant minutieusement leur équipement et l’endroit où ils travailleront. La moindre erreur ou le non-respect des instructions peut conduire à un événement dramatique.

« Lorsque nous sommes à l’extérieur, le vent peut devenir un facteur dangereux, mais un mauvais positionnement peut aussi conduire à une catastrophe. C’est arrivé à des collègues à Montréal en 2016. L’un des pieds de la grue avait été installé sur de la terre. La grue s’est renversée. Un homme mort», raconte M. Molloy.

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Steve Lemay et Ghislain Molloy travaillent pour JM Rouleau. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

L’été dernier, M. Lemay a écrasé la jambe d’un jeune collègue qui débutait dans la profession. « J’étais dans ma nacelle hydraulique et j’expliquais au gars qu’il devait descendre de la machine parce que j’allais reculer.

« Il a compris le message, mais lorsque j’ai déclenché le mouvement, il a pris l’initiative de se placer devant l’engin pour retirer une pancarte qu’il jugeait gênante. Je me suis mis sur sa jambe. J’ai rarement entendu une personne crier aussi fort.

— Steve Lemay

Depuis, seul le pilote peut intervenir si quelque chose doit être fait. Personne ne doit se trouver à proximité de la machine pendant toute opération.

Un seau d’eau sur la tête

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Un périmètre de sécurité est érigé autour de la plateforme hydraulique pour éviter les accidents. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

À leur arrivée sur place, les laveurs de vitres établissent un périmètre de sécurité. Il a encore besoin d’être respecté par les gens.

« Même s’il est clairement indiqué qu’il est interdit de traverser, les gens trouvent quand même des excuses pour traverser. On doit poster un homme pendant que l’autre travaille à l’étage», déplore M. Lemay.

« Un jour, alors que je lavais des vitres, j’ai vu quelqu’un démolir une pancarte. Avec sa bande, elle pénètre dans le périmètre sécurisé. J’ai pris ma chaudière et je l’ai versée. Ghislain lui a dit : « Considérez-vous chanceuse, ce n’est que de l’eau. Cela aurait pu être un outil », poursuit-il.

Pour se protéger, les laveurs de vitres photographient leur périmètre de sécurité afin de prouver qu’ils ont pris toutes les précautions.

 
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