Des vacanciers déçus. Sur le dos du mythique dragon de Calais, une quarantaine d’entre eux attendaient d’être secourus ce samedi 27 avril 2024. Alors qu’ils s’imaginaient profiter d’une balade magique dans la ville, le dragon n’a pas bougé d’un mètre. Retour sur un incident qui ne s’était pas produit depuis deux ans.
Bouche grande ouverte, queue en berne. Ce samedi 27 avril 2024 vers 15 heures, alors qu’il commençait tout juste sa ronde quotidienne, le dragon de Calais n’a pas pu faire un pas. Peu après l’annonce du départ, il s’est figé et n’a pas bougé. Les visiteurs avaient pourtant pris place, avec impatience, sur son dos.
Vous pensiez faire une balade sur le dos du majestueux dragon calaisien ce week-end ? Oublier. Suite à la panne, l’équipe s’est donnée au moins jusqu’à lundi pour la remettre en marche.
Car trouver l’origine de ses problèmes n’est pas chose aisée : 12 mètres de haut, 25 mètres de long, pour 72 tonnes de bois et de métal. Les mécanismes qui le composent sont tout aussi complexes et impressionnants. Il faut prendre son temps pour ne pas braquer le gardien de la baie de Calais.
La quarantaine de visiteurs perchés là aurait pu contempler la baie en contrebas, les étendues de sable au loin, le panorama sur la mer et les cabines de plage. Si seulement le soleil était au rendez-vous. Pour ne pas épargner les malchanceux du jour, la pluie et le vent sont venus se joindre à la fête…
Les visiteurs du jour ont perdu du temps : une heure et quart perchés sur le dos de l’animal, immobiles. Alors que certains ont pu s’énerver, Alice, 11 ans, a profité de l’arrêt forcé pour terminer un manga qui venait de démarrer.
Pour le groupe d’à côté, le temps qui passe n’est pas si bien utilisé : il semble que la deuxième activité de la journée, la visite du musée de la dentelle, passe à la trappe.
Pas de quoi enlever la bonne humeur à Serge, venu de l’Essonne avec un groupe de retraités pour le week-end. “C’est vraiment pas de chance, en plus je suis mort de froid, mais bon, c’est le nord après tout, je ne vais pas pleurer pour ça», plaisante-t-il.
Sur le dos de la bête, l’ambiance est restée légère et conviviale. Les passagers qui le pouvaient se sont enveloppés dans des couvertures de survie fournies par Shanon, un pilote mécanicien qui a courageusement débarqué pour les récupérer.
Descendre les escaliers situés dans la file du fond était trop risqué, les touristes devaient donc attendre l’arrivée du technicien de garde.
Pas de chance non plus pour le pilote. C’était sa première journée au volant du génial Dragon, et ce sera mémorable, pour toutes les mauvaises raisons. Elle n’a rien à voir avec l’incident, mais elle aussi est coincée dans son poste de commandement en attendant de l’aide.
Shanon, qui accompagnait les visiteurs, explique «ne pas avoir vu une telle panne depuis au moins deux ans.» Au bout d’une heure et quart, l’ennui s’installe. On frissonne, on devient moins patient. Mais finalement les premiers passagers sont évacués.
Quelques minutes plus tard, tout le monde descendit de cheval et se dirigea vers le comptoir pour se faire rembourser. La déception est réelle, mais n’éclipse pas la magie d’avoir été juchée sur cet engin fascinant.