Canne à sucre : en Guadeloupe, le conflit se termine mais sans grand enthousiasme : Actualités

Canne à sucre : en Guadeloupe, le conflit se termine mais sans grand enthousiasme : Actualités
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Le conflit qui paralyse la campagne sucrière depuis le 1er mars en Guadeloupe s’est soldé par un accord conclu entre les planteurs et l’usine Gardel sur la question du prix de la canne à sucre.

Une réunion organisée par le préfet de Guadeloupe et des élus locaux a abouti vendredi à une légère augmentation du prix d’achat de la canne à sucre par l’usine via une compensation financière.

Un collectif d’agriculteurs, rejoint par la majorité des syndicats agricoles de la région, réclamait une rémunération de 120 euros la tonne de canne. Le prix fixé par convention pluriannuelle a été fixé en 2023 entre 109 et 113 euros, un prix modulé notamment par la teneur en sucre des tiges de canne.

Pour financer cette hausse des prix qui intervient alors que plus de 80 % du prix de la canne est déjà payé par des subventions publiques, 2 millions supplémentaires ont été annoncés, payés par le département (250 000 euros), l’Etat (900 000 euros), le région (500 000 euros), et même l’usine (500 000 euros).

“Nous ne sommes pas entièrement satisfaits, mais il a fallu trouver un consensus pour commencer les récoltes”, a déclaré Willem Monrose, leader du Collectif paysan, alors que les tracteurs quittaient la zone économique de Jarry qu’ils bloquaient depuis deux jours, le local des chefs d’entreprise dénonçant une « situation d’otage ».

“C’est un petit pas en avant, il y a encore du travail à faire, mais certains agriculteurs commençaient aussi à râler, il fallait une issue”, a également précisé Eugène Mardirivin, une autre figure du collectif.

L’usine, touchée par des mesures de chômage partiel depuis plusieurs semaines, attend son redémarrage dimanche.

“Nous avons un retard considérable dans la récolte”, a déclaré à la presse Nicolas Philippot, directeur de Gardel, l’usine sucrière de Guadeloupe.

Seules 2.700 tonnes de sucre, sur les 12.000 prévues pour cette période de l’année, ont été produites selon lui.

– Les échecs –

“Cette enveloppe supplémentaire représente entre 8 et 10 euros de plus par tonne, quand on est sur des richesses en saccharine autour de 8 ou 7%, comme c’est le cas actuellement”, a précisé Xavier Lefort, le préfet de la région Guadeloupe, qui a également prévenu : “nous il faudra continuer à travailler sur le secteur ».

Parce qu’il “n’est pas en bon état”, a-t-il déploré, rappelant les défauts de la culture sucrière locale. Outre une production réduite par rapport aux volumes mondiaux, le secteur du sucre de canne souffre d’une baisse des rendements, d’une baisse de la richesse en saccharine et d’une structure qui doit être réformée, selon de nombreux rapports.

Parmi les acteurs du monde de la canne, le constat de ces échecs est unanime. Le dernier accord, signé au terme d’un conflit tout à fait similaire, est même resté « ouvert », afin de lancer des projets autour de la rénovation du monde de la canne, qui représente 10 000 emplois sur l’île, dont moins de 2 000 planteurs.

“On peut s’interroger sur la manière dont est calculée la richesse (les saccharines, qui servent de base à une partie de la rémunération des planteurs, ndlr)”, a également déclaré le préfet, rappelant que la formule datait de 1983. Le prix du La canne, “constituée de segments avec des modes de calcul différents”, est devenue “illisible”, a-t-il encore regretté. Les aspects techniques du rendement à l’hectare et des variétés de canne à sélectionner doivent être reconsidérés.

“Il y a aussi un sujet historique qui est le partage de la valeur : une frange du résultat pourrait être, lorsqu’elle existe, redistribuée aux planteurs”, a ajouté M. Philippot, précisant que l’accord a été “entendu par les actionnaires”.

De son côté, l’usine s’appuie sur la production de sucres spéciaux (60 % de la production), vendus plus cher sur les marchés mondiaux. “Il faut aussi lancer cette année, la première production de sucres biologiques en Europe”, a-t-il déclaré. Nouvel espoir pour ce secteur en construction.

 
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