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316 890 € pour Maggie De Block, 265 632 € pour Jean-Claude Marcourt… Des indemnités de sortie pour les élus, des chiffres qui font rêver : « Il faut mettre fin à ces privilèges »

316 890 € pour Maggie De Block, 265 632 € pour Jean-Claude Marcourt… « Il faut mettre fin à ces privilèges », dénonce la députée du PTB Sofie Merckx. Chaque élu sortant peut encore y renoncer…




Par Françoise De Halleux

Journaliste à la Rédaction Générale
Publié le 23/04/2024 à 04h00

Les élections du 9 juin renouvelleront toutes nos assemblées : Chambre, Sénat, Parlements wallon, bruxellois et flamand. De nouveaux élus arriveront, d’autres quitteront la chambre parce qu’ils ne se présentent plus ou parce qu’ils n’ont pas été réélus. Ils auront droit à une indemnité de départ. C’est la loi qui le veut ainsi, une loi votée par les députés eux-mêmes pour eux-mêmes.

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Ces allocations sont assez confortables. Les montants peuvent dépasser les 500 000 euros pour ceux qui ont derrière eux une longue carrière avec des postes à responsabilité, comme l’ancien président de la chambre Patrick Dewael (Open VLD). Ces sommes ne leur sont pas versées en une seule fois mais sur plusieurs mois. Depuis au moins 4 mois, mais jusqu’à 4 ans pour les plus âgés. Cela permet donc à un ancien député de continuer à percevoir un bon salaire, sans travailler. C’est de l’argent public, ce sont les assemblées qui paient. Le PTB a calculé que, pour tous les parlements, au moins 40 millions d’euros de primes de départ seront versés lors de la prochaine législature !

Un François Bellot (il apparaît comme le dernier adjoint MR au niveau fédéral) ou un André Antoine (l’élu des Engagés ne se présente plus) pourront par exemple prétendre à une indemnité de sortie de 265 632 € sur 24 mois. Soit environ 11 000 € brut par mois (avant taxes). Maggie De Block, qui a annoncé son retrait de la politique la semaine dernière, pourra repartir avec la confortable somme de 316 890 € sur 30 mois. « Elle vient d’annoncer à la presse qu’à 62 ans, elle arrête de fumer et compte devenir grand-mère à plein temps. Ce système privilégié lui permet de le faire tout en conservant ses revenus, même si elle a voté avec son parti pour que le reste de la population travaille plus longtemps », s’insurge la députée fédérale et leader du groupe PTB Sofie. Merckx.

Sofie Merckx, chef du groupe PTB à la chambre, annonce que les députés PTB non réélus renonceront à leurs indemnités de sortie.
Sofie Merckx, chef du groupe PTB à la chambre, annonce que les députés PTB non réélus renonceront à leurs indemnités de sortie. -BELGA

“Pendant que les travailleurs en fin de contrat se retrouvent à percevoir des allocations de chômage, les politiques non réélus continuent de percevoir pendant des mois leurs salaires faramineux”, poursuit Sofie Merckx. “100 000 €, 200 000 € et dans certains cas plus de 500 000 € : ce n’est pas un filet social, mais un parachute doré.” Le PTB a proposé à plusieurs reprises d’abolir ce système, mais aucun autre parti ne l’a soutenu. Le parti de gauche présentera à nouveau sa demande avant le 8 mai au greffe de la Chambre.

“Même s’ils ont un autre emploi ou s’ils en trouvent immédiatement un nouveau, ils reçoivent toujours cette prime”, ajoute Sofie Merckx. Ils ne peuvent tout simplement pas accumuler leur pension. Elle précise qu’au PTB, “tous les députés renonceront à leurs indemnités de sortie”. Antoine Hermant (Wallonie) ou Maria Vindevoghel (Fédérale) par exemple, qui s’en vont.

Chaque député est en effet libre de renoncer à ses indemnités. S’il ne les demande pas, il ne les a pas. S’il y renonce, il a alors la possibilité de postuler au chômage (pour une carrière commencée avant son mandat), de demander sa pension (s’il est en âge) ou… de trouver un autre emploi. En tant qu’ancien parlementaire, il me semble que ce n’est pas si compliqué de trouver un emploi.

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On se souvient que Nicolas Parent par exemple (Eco) a renoncé à 35 000 € d’indemnité de sortie en 2023 lorsqu’il a perdu son mandat de député fédéral (pour céder sa place à Sarah Schlitz). Ayant trouvé un emploi dans le bureau du nouveau secrétaire Leroy, il ne voulait pas avoir deux revenus. Olivier Maingain (DéFI) avait également renoncé, mais seulement une partie de son indemnité.

Comme illustré ci-dessus, le PTB a calculé des indemnités de sortie pour plusieurs élus sortants. Vont-ils y renoncer ? François Bellot (MR) nous confie qu’il n’y a pas encore réfléchi. « Parce que j’envisage de me présenter comme député provincial et dans ce cas, je n’aurai pas droit à mes indemnités. En cas d’absence d’élections, j’aurai le choix entre mon indemnité ou ma pension (j’ai 70 ans), qui sera de toute façon plafonnée au plafond Wijninckx (8 000 € brut/mois).

Le socialiste Jean-Claude Marcourt (qui pourrait toucher, selon le PTB, 265 632 € en 24 mois) n’a pas répondu à nos appels. Ni Josy Arens (Les Engagés) qui pourrait réclamer 274 638 € en 26 mois. Et Maggie De Block va-t-elle demander cette compensation ou y renoncer ? « Je verrai cela après les élections », nous a-t-elle répondu par texto.

Jean Faniel, chercheur chez Crisp, indique que plusieurs mesures ont réduit cet aspect « privilège ». « Celui qui démissionne n’y a plus droit et ces indemnités sont limitées à 2 ans dans le temps (au lieu de 4) pour les dirigeants élus après 2014. »

 
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