Un rapport pour ouvrir les yeux sur la complexité menant à l’itinérance autochtone

Plus de financement et une gouvernance autochtone sont les clés pour créer une réponse plus efficace et plus complète à l’itinérance autochtone dans la métropole, a soutenu le Réseau communautaire autochtone de Montréal.

Lors d’une rencontre réunissant 300 personnes impliquées dans le domaine, le Réseau a lancé son rapport intitulé De nos yeux aux vôtres afin de faire la lumière sur les facteurs complexes et croisés qui contribuent à la surreprésentation des Autochtones en situation d’itinérance à Tiohtià:ke (Montréal).

Le rapport a été conçu, réalisé et finalisé par des peuples autochtones. Nous essayons de changer le discours et de rendre les peuples autochtones souverains sur leurs propres données.a expliqué la directrice générale du Réseau, Leilani Shaw.

L’objectif du rapport, a-t-elle poursuivi, est de réduire les cloisonnements et de rendre l’information accessible à tous. C’est un pas dans la bonne direction. Le geste de redonner le pouvoir à un organisme autochtone pour la distribution des fonds permet de mieux répondre aux besoins identifiés par la communauté.a noté Mme Shaw.

En voyant tous ces gens rassemblés pour parler de l’itinérance autochtone, ça représente l’uniona expliqué la directrice générale de Projets autochtones du Québec, Stacy Boucher-Anthony. L’union entre les différents acteurs, organismes de la communauté autochtone de Montréal et des environs qui cherchent à se rassembler pour partager des enjeux, des bonnes pratiques, des solutions possibles.

La directrice générale du réseau, Leilani Shaw

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Le rapport cite différentes raisons (Nouvelle fenetre) contribuant à l’itinérance autochtone, notamment le système de protection de l’enfance, les obstacles à l’éducation, les obstacles financiers, le profilage racial par la police et même l’incarcération.

Le manque de services dans les communautés oblige également les membres à se déplacer vers les zones urbaines pour accéder aux services essentiels.

Le rapport compte une quarantaine de recommandations, a expliqué son auteur principal, Bobby Manning-Leduc.

Les recommandations suivantes, formulées par le Réseau, invitent les différents niveaux de gouvernement et les organismes communautaires à prendre des mesures, à les mettre en œuvre et à les soutenir pour lutter contre l’itinérance chez les Autochtones de Montréal.

Une citation de Extrait du rapport de nos yeux au vôtre.

Parmi eux, le réseau recommande de donner la priorité aux organismes autochtones en matière de financement, d’offrir un soutien culturellement approprié, d’héberger les enfants autochtones sortant du système de protection de l’enfance ou encore de créer davantage de logements supervisés avec des services intégrés.

Il s’agit également de gouvernance autochtone, d’éducation, de santé mentale et de fourniture d’équipements et de logements convenables aux personnes qui en ont besoin. Enfin, le réseau recommande de soutenir la mise en place de cercles de justice autochtone.

En réorientant le financement pour mieux soutenir les organisations autochtones, en encourageant la gouvernance autochtone et en améliorant le partage et la coordination de l’information, nous pouvons créer une réponse plus efficace et plus complète à l’itinérance autochtone.a lancé Leilani Shaw.

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Bobby Manning-Leduc est l’auteur principal du rapport.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

En 2018, les Autochtones représentaient environ 12 % de la population itinérante visible à Montréal, alors qu’ils ne constituent que 0,6 % de la population totale de la ville. Et depuis la pandémie, ça a vraiment augmentéa indiqué la directrice adjointe du Réseau, Amanda Moniz.

Nous constatons une pression sur nos services. Presque chaque jour, nos services fonctionnent à pleine capacité. Nous essayons d’être créatifs, nous essayons d’augmenter nos capacités, mais nos moyens ne sont pas illimités ni notre équipea ajouté la directrice générale de Projets autochtones du Québec, Stacy Boucher-Anthony.

Pour Amanda Moniz, la priorité est donc d’avoir du financement pour augmenter la capacité des organismes autochtones, car ce sont eux qui font le travail, qui servent la communauté autochtone de Montréal.

Caroline Dusablon, directrice adjointe des partenariats urbains de la CIUSSS du Centre-Sud-de-L’Île-de-Montréal, a réaffirmé son engagement à poursuivre sur la voie de la sécurité culturelle tout en veillant à ce qu’elle se reflète en partenariat avec les organismes autochtones aux solutions de demain. L’engagement à lutter contre l’itinérance chez les Autochtones va au-delà du financement. Nous veillons toujours à ce que les spécificités vécues par les populations autochtones soient prises en compte.a-t-elle précisé.

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La directrice générale de Projets autochtones du Québec, Stacy Boucher-Anthony, a profité de l’événement pour discuter avec plusieurs personnes et partenaires.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Les ministres Ian Lafrenière et Lionel Carmant, dans une vidéo diffusée lors de l’événement, ont assuré vouloir continuer à travailler de concert avec les organismes. Ils en ont profité pour indiquer que Québec avait alloué 4,6 millions de dollars au Réseau communautaire autochtone de Montréal.

Cette somme a été redistribuée aux 12 partenaires du Réseau. Plusieurs projets sont donc en cours ou prévus, comme un centre de traitement des dépendances et la clinique de santé autochtone de première ligne gérée par l’organisme autochtone de Montréal.

Projets Autochtones de Québec a déjà lancé une navette communautaire pour relier les Autochtones à différents services : santé, stations de métro, refuges, etc. En juin, PAQ lancera un projet de logement de transition pour les personnes souhaitant arrêter toute forme de consommation. La maison devrait ouvrir ses portes en juillet.

 
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