Le lac Saint-Charles vieillit vite

Le lac Saint-Charles vieillit vite
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Les actions déployées à grands frais ces dernières années pour préserver le lac Saint-Charles avaient pourtant permis de ralentir l’hémorragie de sa « dégradation ».

Au cours de ses presque 175 années d’existence, la plus importante prise d’eau de Québec a connu des épisodes de forte détérioration, allant jusqu’à devenir, au tournant des années 1910, un « danger permanent » pour la population.

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Le lac Saint-Charles est le plus grand réservoir d’eau potable de la ville. Elle approvisionne plus de 300 000 citoyens du Québec. (Archives Le Soleil)

Dans un passé récent, le plan d’action lancé en 2006 comme un « électrochoc » avait permis de ralentir son vieillissement. Création de 11 écoroutes (plus de 20 km) pour réduire le sel de voirie, réglementation spécifique sur les bateaux à essence, les pesticides et la conservation des milieux naturels : depuis 2012, les interventions pour protéger le lac Saint-Charles se sont multipliées.

Or, dans son bilan sanitaire 2022 dévoilé jeudi aux élus municipaux lors d’une séance de la commission plénière à l’hôtel de ville, l’asbl Agiro dresse un constat « inquiétant ».

« Le lac vieillit à un rythme accéléré. »

— Sonja Behmel, coordinatrice scientifique chez Agiro

Comme un enfant qui quitte la maison le matin à 10 ans et revient le soir à l’adolescence, a-t-elle illustré.

Le diagnostic le plus récent montre que le lac « continue de subir les effets néfastes de l’urbanisation et de l’accumulation de nutriments et de contaminants », note Agiro.

Les eaux usées, les eaux pluviales, les sels et le développement exercent une pression sur cette masse d’eau cruciale. Agiro observe notamment une augmentation de la courbe de contamination du lac par les eaux usées, sans doute le « principal problème » derrière son état. De même, les sels de déglaçage répandus sur les routes « peuvent être terribles ».

“Pas trop tard”

Même si le lac Saint-Charles est « résilient », il ne vieillit pas en bonne santé.

Mais « il n’est pas trop tard », insiste Sonja Behmel. Il subit beaucoup de pression, mais si nous agissons, il peut rapidement s’améliorer. Nous verrons les résultats de nos efforts musculaires si nous les mettons en œuvre rapidement.

Selon elle, sans les mesures initiées par la Ville de Québec et ses partenaires au fil des années, les résultats auraient pu être « encore plus inquiétants ».

« Les efforts de préservation et de conservation déployés actuellement vont dans la bonne direction. Le danger est de pouvoir maintenir les bons mouvements.

— Sonja Behmel, coordinatrice scientifique chez Agiro

“Mais il reste des actions plus difficiles et ambitieuses à mettre en place avec toutes les villes du bassin versant, comme des projets de raccordement là où nous le pouvons”, insiste l’expert.

Toujours à l’étude, le projet autrefois estimé à 100 millions en 2016 est maintenant estimé à 450 millions pour le raccordement de deux usines de traitement des eaux usées à Stoneham et Lac-Delage ainsi que 911 installations septiques autonomes autour du lac Saint-Delage. Charles. Ce projet de loi comprend également une optimisation des travaux en cours au Québec afin que la Ville puisse gérer et transporter ces volumes supplémentaires d’eaux usées jusqu’à sa station de traitement.

Un projet long « coûteux » qui ne doit pas remplacer des actions à court terme, fait valoir Carl Desharnais, directeur général adjoint des infrastructures durables à la Ville.

Agiro préconise également, pour assurer la pérennité des ressources en eau pour les 175 prochaines années, une réduction, voire l’arrêt des aménagements et densifications en amont de la prise d’eau pour des raisons de qualité et de quantité d’eau. eau.

Ainsi, suggère Mme Behmel, il faut veiller à « encadrer l’avenir et se donner des limites ». « Il serait important de garantir que nous ayons un pacte de solidarité pour réduire les pressions du développement et de travailler avec les municipalités sous forme de péréquation pour limiter les nouvelles pressions auxquelles est confronté le bassin versant.

« Sans un approvisionnement en eau potable en quantité et en qualité suffisante, nous mettons en danger la santé publique, la sécurité publique mais aussi le développement économique d’une région », prévient-elle.

Au total, des investissements de 71 millions sont prévus pour les années à venir.

 
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