La fraude aux investissements en hausse en Belgique : « La prévention est essentielle »

La fraude aux investissements en hausse en Belgique : « La prévention est essentielle »
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Encore peu connue du grand public, la fraude à l’investissement est une forme d’arnaque dans laquelle des fraudeurs proposent à des particuliers d’acheter des actions ou d’autres produits financiers fictifs ou sans valeur. Tout commence, le plus souvent, par une vidéo ou une publicité sur les réseaux sociaux et les plateformes en ligne, comme Facebook ou YouTube. Dans leur discours, les escrocs promettent des revenus importants grâce à un algorithme révolutionnaire. Il suffit d’investir un premier montant, même relativement modeste, pour que le cercle vicieux s’enclenche. La victime reçoit alors des appels téléphoniques répétés des escrocs lui demandant d’investir davantage. Ces derniers ont avancé l’argument de rendements très encourageants pour convaincre leur interlocuteur. S’engage alors la spirale descendante, avec des conséquences financières désastreuses pour les personnes concernées.

Afin d’endiguer ce phénomène, la Febelfin (Fédération belge du secteur financier), la FSMA (Autorité des services et marchés financiers), la police fédérale et le Centre pour la Cybersécurité de Belgique se sont associés pour créer une vidéo informative et révéler les rouages ​​de la fraude aux investissements. Partagée ce jeudi 25 avril, elle vise à mieux armer les citoyens contre les pièges des escrocs, en leur permettant de reconnaître les signaux d’alarme.

Des clients alertés, mais peu conscients du danger

Concrètement, si l’on vous promet des revenus incroyables, sans risques, et qu’on vous invite à transférer votre argent sur un compte bancaire à l’étranger, mieux vaut passer à autre chose. Votre banque peut vous alerter, mais sa capacité d’intervention reste limitée. “Pour tous les cas de fraude, dès qu’un doute apparaît sur certaines transactions, la banque bloque préventivement le virement et appelle le client. Ce qui est très frustrant dans les cas de fraude à l’investissement, c’est que la personne ignore complètement qu’elle est victime et nous explique qu’elle veut réellement transférer cet argent. Ces réactions sont courantes »indique Alexandre Pluvinage, responsable de la lutte anti-fraude chez ING.

Dans de nombreuses situations, la victime ne pourra malheureusement pas récupérer son argent. “Au moment où la personne se rend compte de cette arnaque, des jours voire des semaines se sont écoulés. Si nous sommes avertis le jour du virement, nous pouvons récupérer le montant. Mais le lendemain ou le surlendemain, c’est compliqué. […] Soyons clairs, en matière de phishing par exemple, nous sommes plutôt bons, nous détectons au moins 80% des fraudes et récupérons l’argent dans la plupart des cas. Mais lorsqu’il s’agit de fraude à l’investissement, c’est beaucoup plus délicat.»

La tranche d’âge 50-60 ans particulièrement à risque

Ce phénomène relativement récent est apparu en 2019. Contrairement aux idées reçues, et selon les données d’ING, ce ne sont pas les jeunes qui sont les principales victimes de ces arnaques. Le groupe le plus à risque est celui des 50-60 ans. C’est dans cette tranche d’âge que l’on enregistre le plus de cas. Le montant moyen investi – et donc perdu – est également très élevé, autour de 8 300 euros. A titre de comparaison, cela représente environ 1000 euros en moyenne pour les 20-30 ans. “Une des explications qui pourrait être avancée est que les 50-60 ans bénéficient de revenus plus élevés. Habituellement, les enfants sont partis, la maison est payée et ils peuvent consacrer leur argent à autre chose.

Une prévention très précieuse

Du côté de la police fédérale, on confirme le danger que représente la fraude à l’investissement. “Dans la plupart des cas, il s’agit de transferts vers des comptes étrangers. La collaboration avec Europol est présente, mais les succès sont encore assez limités », développe Christophe Axen, chef de service adjoint à la Cellule de criminalité informatique de Liège. C’est toute la difficulté des enquêtes internationales, qui doivent composer avec des législations différentes, des remontées d’informations plus complexes, etc. »La prévention est essentielle car les criminels trouveront toujours le moyen de contourner les solutions techniques ou procédurales mises en place. Il s’agit donc vraiment d’une sensibilisation sur laquelle nous devons travailler.

Selon Alexandre Pluvinage d’ING, ces arnaques se multiplient : «Concrètement, ce qu’on observe au niveau des banques, c’est que le nombre d’incidents est multiplié par deux chaque année. Si vous êtes victime, le meilleur conseil est évidemment d’agir et de contacter en premier lieu votre organisme bancaire. Alors n’hésitez pas à porter plainte au commissariat. Votre plainte sera transmise à un magistrat qui demandera à une unité spécialisée de la police judiciaire fédérale de mener l’enquête. Signaler de tels faits sur la plateforme safeonweb.be facilitera également la lutte contre ces nouvelles fraudes.

 
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