Le CIQ recommande au ministère de ne pas avancer la vaccination contre la rougeole

Le CIQ recommande au ministère de ne pas avancer la vaccination contre la rougeole
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MONTRÉAL — Une épidémie de rougeole frappe actuellement le Québec et les bébés de moins d’un an sont parmi les plus vulnérables puisqu’ils ne sont pas vaccinés. Le Comité québécois d’immunisation (CIQ) conseille toutefois au ministère de la Santé de ne pas augmenter l’âge de la vaccination puisque cela risque de compromettre l’immunité collective.

Il existe actuellement une transmission communautaire de la rougeole au Québec, l’une des maladies les plus contagieuses au monde. Les complications graves de cette maladie comprennent l’encéphalite, la pneumonie et, dans un cas sur 3 000, la mort.

Selon les données les plus récentes du gouvernement provincial, au 24 avril, il y a eu 50 cas confirmés de rougeole depuis le début de 2024.

La vaccination est le meilleur moyen de se protéger contre la rougeole puisqu’il n’existe pas de remède, seulement des traitements en fonction de la complication développée.

Selon le calendrier vaccinal québécois, les enfants sont vaccinés contre la rougeole à l’âge de 12 et 18 mois et ils sont protégés à 95 % contre cette maladie tout au long de leur vie.

Depuis qu’un premier cas de transmission communautaire a été confirmé au Québec, la santé publique s’inquiète d’un faible taux de vaccination dans certaines régions. Elle a lancé une campagne de vaccination ciblée pour tenter d’augmenter ces taux.

La proportion d’individus qui doivent être protégés contre la rougeole afin d’éliminer la transmission communautaire est estimée à environ 95 %.

Dans ce contexte, de nombreux parents s’inquiètent pour leur bébé de moins d’un an non vacciné. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) confirme dans un avis que le service Info-Santé a reçu des appels de parents qui souhaitent avancer la vaccination de leur enfant de 10 mois.

Les régions ont demandé au ministère de la Santé de fournir des orientations sur cette question. Il a mandaté le CIQ pour évaluer les risques et lui transmettre une recommandation.

Le CIQ a indiqué que les données suggèrent que « l’efficacité à long terme de deux doses de vaccin est moindre lorsque la première dose est administrée avant l’âge de 12 mois ».

Il conclut que même avec une couverture vaccinale très élevée, la perte d’efficacité du vaccin peut compromettre la capacité à contrôler la transmission de la rougeole au niveau de la population.

De plus, aucune étude ne démontre si deux doses administrées après l’âge de 12 mois compenseraient la perte d’efficacité de la première dose précoce.

Pour ces raisons, le CIQ conseille au gouvernement de ne pas avancer la première dose de vaccin avant l’âge d’un an.

Dans sa recommandation au ministère de la Santé et des Services sociaux, le CIQ souligne que la France maintient l’âge de la première dose à un an « malgré une transmission considérée comme endémique et une incidence de cas plus élevée qu’au Québec ». Le Royaume-Uni, qui a récemment déclaré l’état d’urgence en raison d’une résurgence de la rougeole, n’avance pas non plus la première dose pour les nourrissons.

Le CIQ note cependant une exception : les Pays-Bas, qui ont autorisé la vaccination des enfants de 6 à 14 mois dans des communautés où la couverture vaccinale était inférieure à 90 % lors d’une épidémie de rougeole en 2013-2014. Les anticorps chez les enfants ayant reçu une dose précoce étaient significativement inférieurs à ceux ayant reçu une première dose à 14 mois.

Le contenu sur la santé de la Presse Canadienne est financé grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable des choix éditoriaux.

 
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