Des Québécois partis à Gaza pour faire « le travail » des gouvernements

Des Québécois partis à Gaza pour faire « le travail » des gouvernements
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« Nous pensons que ce sont nos gouvernements qui devraient le faire. Il faut comprendre que la majorité des gouvernements occidentaux sont alliés à Israël, leur apportent leur soutien et ne mettent pas assez de pression sur Israël pour que l’aide humanitaire soit acheminée », affirme d’emblée Jean-Pierre Roy Valdebenito, qui souligne le côté « politique » de cette mission.

Pour apporter leur soutien aux Gazaouis et envoyer un message au gouvernement Trudeau, quatre Québécois et un Canadien se sont joints à la Flottille de la Liberté pour Gaza.

Cette mission humanitaire, dirigée par l’organisation turque Humanitarian Relief Foundation, rassemble 200 civils venus de douze pays. Pour la plupart infirmiers ou médecins, ces civils ne sont pas là pour intervenir sur place, mais uniquement pour « être les yeux » de la cargaison.

“Nous devons seulement nous assurer et témoigner que les denrées alimentaires sont acheminées vers Gaza, notamment vers l’UNRWA”, indique M. Roy-Valdebenito dans un entretien avec LE Soleilà propos de l’acronyme anglais de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine.

Au total, trois navires doivent quitter le port de Tuzla, à Istanbul en Turquie, afin de transporter au total 5.500 tonnes de denrées alimentaires et de marchandises de toutes sortes, qui ont été récoltées par près de quatre millions de donateurs turcs, selon M. Roy-Valdebenito.

La mission humanitaire attend depuis plus d’une semaine de recevoir les autorisations nécessaires du gouvernement turc pour quitter le port. Selon M. Roy-Valdebenito, les gouvernements américain, allemand et britannique « font pression » pour empêcher la cargaison d’arriver à bon port, afin de « ne pas offenser Israël ».

La situation toujours critique

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L’organisation de la Flottille de la Liberté pour Gaza lors d’une conférence de presse donnée à Istanbul le 19 avril.

Informé par des journalistes et des ressortissants de Gaza sur place en Turquie, il affirme que la situation humanitaire y est toujours criante et que les humanitaires de l’UNRAW ne peuvent pas faire leur travail « à cause du blocus israélien ».

« Les médecins sont obligés d’effectuer des accouchements et des interventions chirurgicales sans anesthésie. Ils doivent souvent choisir entre sauver une vie ou une autre », dit-il, indiquant que la situation est toujours « catastrophique » pour les civils sur place.

« Notre flottille est non-violente et appelle à un cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel. Un cessez-le-feu nécessaire pour que les humanitaires puissent travailler en toute sécurité. Vous avez vu les images comme moi, la ville est à terre», déplore M. Roy-Valdebenito.

Toutes sortes de biens seront envoyés à Gaza, notamment du matériel médical pour aider les quelques hôpitaux qui y fonctionnent encore.

Formation et encadrement

Malgré le danger que représente cette mission humanitaire, l’infirmier québécois a pris sa décision « en moins de 24 heures » puisqu’il s’est immédiatement « senti interpellé en tant qu’aidant », mentionne-t-il.

En mai 2010, l’armée israélienne a mené une intervention militaire contre les navires de la flottille qui tentaient d’atteindre Gaza malgré le blocus. Neuf volontaires turcs ont perdu la vie lors de cette attaque.

M. Roy-Valdebenito assure que rien n’est pris à la légère dans cette mission. Il est soutenu par plusieurs organisations internationales et comprend plusieurs formations destinées aux volontaires civils.

« Nous avons reçu une formation des soignants qui sont allés sur place et nous ont expliqué le fonctionnement. Nous avons eu une longue formation sur la non-violence pour pouvoir bien agir face à l’armée israélienne et ne provoquer aucune provocation.

— Jean-Pierre Roy Valdebenito

Si tout se passe comme prévu, le voyage devrait durer « une dizaine de jours », selon lui : quatre à cinq jours de navigation, un à deux jours de déchargement, ainsi que le retour.

Le seul point qui reste à déterminer dans cette aventure ? Quand pourront-ils partir.

« Nous sommes prêts à partir. Nous ne sommes pas là pour être des touristes. Notre objectif est de mener à bien la mission et de revenir au Québec», affirme avec confiance M. Roy-Valdebenito.

Il espère vivement que « l’équipe d’avocats et d’avocats » de la flottille parviendra à convaincre la Turquie de les laisser partir très prochainement, et que les pays occidentaux feront pression sur Israël pour qu’il les laisse décharger les fournitures en douceur.

 
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