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le dealer avait abattu un homme à bout portant devant une centaine de personnes stupéfaites

le dealer avait abattu un homme à bout portant devant une centaine de personnes stupéfaites
le dealer avait abattu un homme à bout portant devant une centaine de personnes stupéfaites

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Éditorial La République de Seine et Marne

Publié le

28 septembre 2024 à 7h56

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Il y a trois ans et demi, le mercredi 19 mai 2021, vers 19 heures, le méga-désordre qui durait depuis plus de six mois s’est transformé en drame.

Juste au carrefour de Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne), face au centre commercial de Croix BlancheRafic, un trafiquant de drogue, tire sur Yahia à bout portant.

Une seule boule de pistolet automatique c’est suffisant. L’ogive de 9 mm fait des dégâts incroyables dans le ventre de la victime qui s’en sort de justesse.

En fuite

Nous sommes à 2 heures de couvre-feu anti-Covid et une centaine de témoins qui prennent l’air avant de rentrer se confiner, regardent la scène stupéfaits. Puis le tireur s’est enfui dans sa Renault Clio et a disparu dans la nature. Il sera arrêté quelques mois plus tard (en juillet) à Marseilleoù il est entré dans la clandestinité tout en vendant un peu de coca dans le Vieux-Port pour financer son run.

La victime, quant à elle, a été transportée par ses frères au centre hospitalier de Melun, où elle état est considéré comme très critique. L’intestin grêle a été coupé en deux par la balle qui a fait office de munition à fragmentation, détruisant tous les tissus sur son passage. Il termine son parcours dans la dernière vertèbre (le coccyx). Le pronostic vital est engagé.

La balle a laissé derrière elle une série d’infections qui vont considérablement aggraver l’état du blessé pendant de nombreuses semaines et nécessiter son transfert à la Pitié-Salpêtrière à Paris. En tout: 114 jours d’hospitalisation et près de 17 opérations.

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Comparution aux assises

Trois ans et demi plus tard, les deux protagonistes se retrouvent à nouveau face à face. Cette fois c’est aux sièges de Seine-et-Marne, l’un dans le box des accusés et l’autre dans son fauteuil des parties civiles, où il a beaucoup de mal à rester assis en raison des séquelles.

Du mercredi 25 septembre au vendredi 27 septembre 2024, juges et jurés se sont penchés sur cette sombre affaire. L’accusé a 29 ans et sa victime 49 ans. Tout au long des débats, il parlera d’elle comme d’un « grand gaillard » selon la hiérarchie supposée des quartiers.

Yahia, au casier judiciaire impeccable, jouit, comme toute sa famille, d’une réputation honorable dans le quartier de la Mée qui lui a valu le grade de médiateur social. Il répare les choses si les choses s’échauffent, connaît beaucoup de monde et sait calmer le jeu lorsque les choses deviennent chaudes. Sauf cette fois !

Rafik, à l’inverse, est connu de la police et de la justice et a déjà été impliqué dans plusieurs affaires qui lui ont valu plusieurs condamnations en tant que petit dealer.

Vol de drogue et absence du tribunal

D’emblée, les débats porteront sur l’origine du différend entre les deux hommes. Un troisième protagoniste, Yanis, le jeune neveu de Yahia, dont l’absence se fera cruellement sentir tout au long du procès, manque à l’appel. Disparu comme par magie, on ne connaîtra que le prénom et l’âge : 22 ans. Personnage central de la confusion initiale, il aurait volé 1 500 € et 200 grammes de MDMA (drogue de synthèse proche de l’amphétamine) dans le véhicule de Rafik qui servait de point de deal.

Depuis, Rafik recherche des poux dans sa tête. Il veut à tout prix être remboursé de la perte de près de 8 000 € et n’hésitez pas à utiliser la force. « Quelques gifles », avoue-t-il. Une querelle dans laquelle les oncles, dirigés par Yahia, se sont rapidement mêlés.

C’est dans ce contexte explosif de « coups de bélier » successifs et violence mutuelle que le drame final se produise. Rafik, coincé au volant de sa voiture au feu rouge de Croix-Blanche dans la soirée du 19 mai, était encerclé par quatre hommesest venu selon lui pour une expédition punitive. Il dégaine l’arme qu’il vient d’obtenir « d’un gitan de Sénart » et tire sur l’oncle de son débiteur.

“J’ai agi par peur”

La victime assure qu’elle n’a « ni haine ni colère contre » celui qui a failli le tuer ».

Dans sa longue confession au barreau, elle revient sur son calvaire, ses séquelles de toute une vie, la douleur permanente, le départ de son épouse, sa déchéance sociale. L’homme est contraint pendant longtemps, faute d’argent, de dormir dans sa voiture et dans un garage.

Du côté de son agresseur, le ton est plus nerveux, colérique, mais les excuses sont là : « Je n’étais pas dans une logique d’agressivité, J’ai agi par peur ! » dira-t-il

Réquisitions, défense et condamnation

Dans son réquisitoire, la procureure générale réclame contre la tentative de meurtre, évidente à ses yeux : « Au moment où il tire, il veut tuer, puisqu’il cible une zone vitale avec une arme mortelle, sans même un avertissement.

Une version radicale que l’avocat de la défense, Me Mohamed Djema, contredit, s’appuyant pour sa part sur les zones d’ombre du dossier.

L’avocat souligne que la menace envers son client était bien réelle : «Quatre contre unÇa finit toujours mal», a-t-il poursuivi selon la bouche d’un policier cité au début du procès. Il tentera également de semer le doute sur « l’arme mortelle » puisqu’il s’agit en réalité d’une un pistolet d’alarme modifié qu’il aurait acheté pensant qu’il s’agissait d’une arme à blanc.

Durant une heure et demie de plaidoirie, il s’efforcera de ramener l’accusation aux strictes proportions de violence. volontaires avec des armes.

A l’issue du délibéré, Rafik, qui dort déjà en prison depuis son arrestation en juillet 2021, a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, conformément aux réquisitions.

Me Djema a immédiatement annoncé son intention deappelà partir de ce lundi.

Jean-François CALTOT

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