L’idée de créer un fonds unique en Suisse est un long serpent de mer politique. À deux reprises, le peuple l’a balayé devant les urnes. La première fois en 2007 de 71,2% non et en 2014 de 61,9%. Mais avec la hausse des primes et l’inflation, le vent tourne. Ainsi, selon une enquête représentative de Comparis, 71% des Suisses y seraient désormais favorables, voire très favorables. Seulement 20 % des personnes interrogées jugent cela mauvais ou très mauvais.
Ce sont surtout les plus de 55 ans qui soutiennent un changement de système : 78% d’entre eux disent oui au fonds unique, contre 71% chez les 36-55 ans et 65% chez les jeunes adultes. Et 8 personnes interrogées sur 10 seraient favorables à un test grandeur nature d’abord dans un canton.
Mais si un fonds unique devait être créé, il faudrait au moins qu’il serve à faire baisser les primes, réclament plus de deux personnes interrogées sur trois. Et 63% d’entre eux s’attendent donc à une réduction d’au moins 40 francs par mois sur leur facture, soit une réduction de 10% des tarifs moyens actuels en Suisse. « C’est à partir de ce seuil que sa mise en œuvre devient intéressante à leurs yeux », souligne Comparis.
Une réduction qui paraît pourtant quasiment impossible aux yeux de Felix Schneuwly, expert en assurance maladie au comparateur internet. « Les frais administratifs des caisses de santé représentent 5 % des primes. Même si le coût de fonctionnement du fonds unique était nul, l’objectif des 10 % serait loin d’être atteint », prévient-il.
A noter qu’un sondage réalisé à l’automne dernier sur la même question du fonds unique révélait que près de 80% des Suisses y étaient déjà favorables. Mais d’un autre côté, 77% d’entre eux ne souhaitent pas que l’assurance maladie obligatoire soit affectée. Par ailleurs, l’été dernier, le conseiller d’Etat Baptiste Hurni (PS/NE) envisageait de relancer une initiative fédérale.