De Vienne à Venise, le rêve du train de nuit devient peu à peu réalité – Libération – .

Abandonné par l’Europe occidentale depuis la fin des années 1970, le train de nuit réapparaît dans les politiques ferroviaires nationales et européennes, encouragées par des considérations environnementales. Avec ses 21 lignes, l’entreprise publique autrichienne donne l’exemple.

A deux mois des élections européennes, nous partons sur les voies ferrées pour raconter cette Europe ferroviaire au quotidien qui lie les nations et les peuples, entre retour en grâce du ferroviaire et concurrence de la route ou de l’aérien. Au menu : fret, industrie, histoire, trains de nuit et tourisme. Et à la fin de chaque article, retrouvez notre carnet de voyage sur les rails.

Le train de nuit pour Venise et Zurich arrive à la gare de Vienne. Deux hommes montent dans le compartiment numéro 5 de la voiture réservé aux sièges inclinés les moins confortables. L’un a la trentaine, les cheveux coupés court, et enfile immédiatement un t-shirt – la température à l’intérieur contraste avec celle sur le quai de la capitale autrichienne ; l’autre a à peu près le même âge, mais plus grand, casquette, écouteurs, vêtements noirs, tatouages ​​sur toutes les parties visibles du corps. Après des salutations polies mais brèves et des sourires entre trois personnes qui vont passer la nuit ensemble mais ne se connaissent pas, le train part. Il est 21h39

Le véhicule traverse l’Autriche dans l’obscurité. Peu avant minuit, à la gare de Linz, deux Néerlandaises, une mère et sa fille de 25 ans, se sont relayées dans le compartiment pour six personnes, allongées sur les sièges face à face, les pieds rapprochés.