Grâces de l’aumônerie nationale des Antillo-Guyanais

Grâces de l’aumônerie nationale des Antillo-Guyanais
Descriptive text here

Accueillir, rassembler, témoigner

Née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que la relance économique de la France nécessitait l’arrivée d’une importante main d’œuvre étrangère, l’aumônerie nationale des Antillo-Guyanais (ANAG) a aujourd’hui 80 ans. Elle rend grâce pour toutes ces années d’existence et pour l’engagement de tous les aumôniers qui ont fait vivre et grandir sa mission : les Pères Miron, Manlius, Lacroix, Ollivier, Renard, Choux, Dauphin, Lof, Crépin et Mgr Riocreux. Aujourd’hui, un nouveau pasteur prend la relève en la personne de Mgr Alain Ransay, évêque de Guyane, venu à Paris, du 9 au 11 avril 2024, pour rencontrer l’association et préciser avec elle les grandes orientations qui devraient sous-tendre son offre. Actions. C’est l’occasion de revenir sur le triple charisme de l’ANAG.

Messe de l’aumônerie nationale des Antillo-Guyanais à Saint-Sulpice le 11 novembre

A leur arrivée en France, la culture, les traditions ou autres différences, réelles ou perçues, peuvent entraver l’intégration pleine et rapide des Antillo-Guyanais dans l’Église locale. Privées du soutien communautaire, leur foi peut alors être fragilisée et provoquer, si l’on n’y prend garde, un véritable déracinement spirituel. Dans ce contexte, il est de la responsabilité de l’ANAG d’apporter un soutien qui tienne compte de la dimension culturelle de la foi et de la vie ecclésiale de ses compatriotes antilo-guyanais. L’accueil des nouveaux arrivants doit viser la totalité de leurs besoins, dans leur dimension matérielle (alimentation, logement, études, emploi, santé, etc.) mais aussi et surtout humaine et spirituelle (souffrances, questions, joies, quêtes de sens). , expériences de foi). La dimension de la foi constitue en effet une préoccupation spécifique pour l’ANAG, surtout dans un contexte de laïcité qui imprègne fortement la société française.

Si la mission de l’ANAG est de défendre l’identité culturelle, linguistique et rituelle de la communauté antilo-guyanaise, elle doit aussi la conduire vers une intégration équitable, en évitant à la fois l’écueil de l’assimilation et celui du communautarisme. Consciente de l’importance des spécificités culturelles de la foi antillaise, l’ANAG veut en même temps promouvoir une pastorale de communion qui met la diversité des croyants au service de la catholicité de l’Église. Il s’agit en effet de prendre conscience des limites d’une pastorale mono-ethnique qui, en focalisant la communauté antillo-guyanaise sur sa propre culture, l’exposerait au risque de repli sur elle-même culturelle. C’est pourquoi l’objectif ultime doit toujours être la pleine communion entre les différentes communautés ecclésiales, antillo-guyanaise et métropolitaine, le chemin vers l’avènement d’une Église véritablement catholique. La foi des chrétiens antilo-guyanais doit donc être, au sein de la société française, un levain de paix et de communion et promouvoir une véritable culture de la rencontre, dans une diversité réconciliée.

L’autre, métropolitain pour l’outre-mer ou outremer pour le métropolitain, ne doit plus être un intrus qui surprend et dérange mais un messager de Dieu qui brise la monotonie du quotidien et revigore la foi. Son patrimoine culturel n’est plus un ornement populaire mais un don de l’Esprit, une contribution essentielle à la vie de l’Église. La présence des Antillo-Guyanais offre ainsi aux paroisses locales l’occasion de vérifier leur catholicité, qui consiste non seulement à accueillir les différentes cultures, mais surtout à réaliser leur communion. C’est pourquoi la présence des chrétiens antilo-guyanais permet à l’Église de mieux comprendre les multiples facettes de l’humanité, de découvrir la richesse qu’apporte la diversité et d’éprouver que l’exode et la migration placent l’universalisme au cœur de la foi chrétienne, destinée à aider à surmonter les limites culturelles, ethniques et linguistiques placées entre les hommes. L’attention portée au nouveau venu redonne son vrai sens à la vie chrétienne qui doit être vécue comme une transformation perpétuelle, dans un esprit missionnaire toujours présent. C’est aussi pourquoi les nombreuses manifestations proposées par les aumôneries antillo-guyanaises (pèlerinages, messes, rassemblements, formations, retraites, week-end de ressourcement, repas de fête, etc.) permettent aux AG d’approfondir leur foi en leur culture mais aussi d’exprimer leur engagement interculturel. hospitalité.

En résumé, l’ANAG veut démontrer toujours plus la préoccupation de l’Église envers les Antillo-Guyanais, tant français eux-mêmes que migrants en raison des milliers de kilomètres qui séparent leur territoire de naissance de celui de la France. Sa triple mission, qui vise à accueillir les nouveaux arrivants, à les encourager à partager la vigueur de leur foi avec leurs frères métropolitains et à faire vivre la catholicité de l’Église, rend ainsi présent l’amour de Dieu qui veut que tous « aient la vie, et vie en abondance » (cf. Jn 10, 10).

Pascal Gbikpi
Secrétaire de l’ANAG
Membre de l’équipe de mission universelle du diocèse de Beauvais

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un nouvel élan pour l’association des commerçants
NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités