protection judiciaire des jeunes en grève pour des ressources « mais surtout du temps »

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Par Jacques Grégoire
Publié le

24 avril 24 à 6h28

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Le mouvement de contestation populaire se poursuit et s’étend de plus en plus loin dans les banlieues. Après les enseignants et les parents d’élèves, ce sont désormais les professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Seine-Saint-Denis qui protestent. Ce dernier a annoncé une grève et un rassemblement devant le tribunal de Bobigny. ce jeudi 25 avril 2024. Les professionnels ont besoin de plus de ressources et de plus de temps pour mener à bien leur travail d’accompagnement.

Un manque de temps

” Nous faisons confronté à de grandes difficultés, nous ne pouvons plus faire notre travail », constate Stéphane Viry, délégué syndical SNPES (Syndicat national du personnel d’encadrement de l’enseignement) de Seine-Saint-Denis. Lui-même éducateur dans le département, il le réaffirme : « Nous n’a plus de moyens, mais surtout plus de temps. »

Un problème lié en partie au nouveau Code de justice pénale pour mineurs en 2021. Son entrée en vigueur « a entraîné une accélération de la procédure. Nous sommes confrontés à une justice expéditive. déplore le délégué syndical. En effet, désormais l’audience doit avoir lieu trois mois après la convocation judiciaire. Mais le temps judiciaire ne correspond pas au temps pédagogique : « On ne peut plus assigner les jeunes à des éducateurs avant leur audience de culpabilité », ajoute Stéphane Viry.

Auparavant, le tribunal se prononçait sur la culpabilité du jeune ainsi que sur sa peine. Désormais, il y a un décalage entre l’audience de culpabilité et l’audience de sanction, augmentant ainsi le nombre de procès à suivre pour les éducateurs, « ce qui engendre des difficultés pour le suivi post-condamnation », explique Stéphane Viry. Il poursuit : « Auparavant, nous avions en moyenne deux audiences par mois, aujourd’hui il est entre quatre et cinq heures. Nous avons moins de temps pour travailler avec les jeunes. »

Un manque de personnel

Avec un tarif d’encadrement 25 jeunes pour un éducateur, les professionnels ne peuvent donc accorder que « trois à quatre heures par mois pour chaque jeune. » Un quota horaire nettement insuffisant pour lutter contre la récidive et permettre de réaliser un véritable travail pédagogique auprès des jeunes.

Parmi les revendications des grévistes, on en trouve justement une volonté de réduire le taux d’encadrement aller « à 20 jeunes pour un éducateur ». Une décision qui doit s’accompagner de recrutements, dans un département en pénurie de personnel dans l’UEMO (Unité Educative Ouverte) : « Il nous faut deux éducateurs supplémentaires et un doublement de psychologues sur toutes les unités », explique Stéphane Viry, qui constate « un manque de six travailleurs sociaux sur l’ensemble des 93. »


Le syndicaliste conclut en exprimant son inquiétude face à l’approche des Jeux Olympiques : « Cela aggrave la situation. De nombreux professionnels ne pourront pas prendre de vacances. » Il espère que le mouvement sera très populaire, non seulement pour lui, mais aussi « pour les jeunes » qu’il soutient.

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Parce que la lutte contre la délinquance passe par sa prévention, les éducateurs doivent aussi disposer des moyens et du temps nécessaires.

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