« Il y a un détournement de beaucoup de médicaments sensibles »assure Marion Lemaire, coprésidente de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France en Haute-Vienne. « Entre deux et trois fois par semaine dans le département », dit-elle encore. Depuis près d’un an, les pharmaciens du Haut-Vienne observent une augmentation du nombre fausses ordonnances dans leurs pharmacies.
« Notamment en termes de douleurs neurologiques. En effet, ces médicaments sont soit détournés de leur indication principale (utiliser comme stupéfiant par exemple, ndlr), analgésiques utilisés à d’autres fins. Ou des médicaments qui partent vers d’autres marchés, en France ou à l’étranger. Le marché noir par exemple”explique Marion Lemaire.
Des petits signes qui alertent
« Souvent, la personne n’a pas sa carte santé, veut payer ses médicaments. Il y a des erreurs d’orthographe, de syntaxe et de dosage sur les ordonnances. On cherche aussi des médecins et ils n’existent pas forcément, voilà, il y a plein de petits signes qui nous alertent.continue-t-elle.
« Les fraudeurs sont également de plus en plus sophistiqués et il est de plus en plus difficile de détecter ces fausses prescriptions », constate encore Marion Lemaire. DONC un groupe WhatsApp a été créé avec tous les pharmaciens en Haute-Vienne de sorte que « dès qu’un collègue détecte une prescription falsifiée, il peut la communiquer à d’autres »conclut Marion Lemaire.
Une tâche de plus pour les pharmaciens
“Cette vigilance nous demande aussi beaucoup d’énergie, on nous demande aussi quelque part de faire office de gendarme, ce qui n’est pas la mission principale d’un pharmacien, sans indemnité, sans rémunération et récompense”conclut-elle, alors que les pharmaciens sont également préoccupés par une pénurie générale de médicaments depuis de nombreux mois. Un sentiment d’injustice pour de nombreux pharmaciens qui seront peut-être fermé le 30 mai prochain. Plusieurs syndicats professionnels, dont la FSPF, ont déposé un préavis de grève.
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