Le Pantoum a besoin d’aide pour continuer à exister

Le Pantoum a besoin d’aide pour continuer à exister
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Le Pantoum, véritable vivier de la relève musicale québécoise, a besoin d’aide pour compléter le financement d’un projet entrepris à l’automne dans son nid du 76, rue Saint-Vallier Ouest. Sans le soutien financier du ministère de la Culture, cet incubateur de carrières désormais établi menace de s’effondrer sous la lourdeur du projet de loi – au grand désarroi d’une vingtaine d’artistes de renom qui implorent le Québec de desserrer les cordons de sa bourse.

Les marteaux travaillent depuis plusieurs mois dans le bâtiment acquis en 2022 par l’asbl (OBNL). Il a fallu restaurer un ascenseur pour assurer un accès universel aux salles de répétition, aux studios d’enregistrement et à la salle de spectacle perchée au troisième et dernier étage, insonoriser l’ensemble du bâtiment grâce à un ensemble de gros œuvre, profiter également de l’occasion pour donner du nouveau beauté à ce lieu qui est devenu, en une décennie, un catalyseur de l’effervescence culturelle du Québec ces dernières années.

Première estimation du coût des travaux en 2022 : deux millions de dollars. Depuis, l’inflation et quelques imprévus, notamment la présence d’amiante à des endroits inattendus, ont alourdi la facture d’environ 25 %.

Alors que le projet en est à sa phase finale, l’OBNL fait face à un manque à gagner d’environ 500 000 $.

«Nous avons eu des augmentations de coûts importantes, comme pour tout travail de nos jours», explique Émilie Tremblay, la directrice générale du Pantoum. Une grande partie du travail est derrière nous, mais nous avons besoin d’une dernière dose d’amour. Nous sommes dans la dernière ligne droite, notre concept fonctionne bien, mais nous avons vraiment besoin du soutien du gouvernement provincial. »

Le Pantoum n’a rien reçu de Québec, ajoute le directeur général, puisque les travaux de l’OBNL sont tombés dans les mailles du filet du ministère de la Culture et ne répondaient pas aux critères d’admission à ses subventions.

Déjà, la situation financière précaire de l’organisme compromet certaines activités. Le Festival Pantoum, qui stimule les découvertes avec sa programmation aveugle abordable, pourrait entamer cette année une période sabbatique à durée indéterminée. « Le festival, reconnaît Émilie Tremblay, est avant tout celui qui risque de tomber à l’eau. »

L’OBNL espère pouvoir compter sur l’aide de la population et du gouvernement fédéral. Ottawa ne ferme pas la porte à l’injection d’une somme supplémentaire pour couvrir une partie de la facture qui reste à payer. Une campagne de financement participatif doit également être lancée avec l’ambition de récolter 85 000 $. La part demandée au Québec s’élève donc à 250 000 $.

« Cela me paraît beaucoup d’argent pour un tout petit OBNL qui compte peu d’employés et qui tient le projet à distance, mais cela ne représente pas grand-chose pour un gouvernement », estime l’artiste québécoise Lou-Adriane Cassidy.

Une lettre ouverte

Sensibilisées aux difficultés financières du Pantoum, elle et sa complice Ariane Roy ont écrit une lettre ouverte à l’attention du ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, qui a imploré ce dernier d’agir pour assurer la pérennité de l’organisme.

«En tant qu’artistes évoluant dans l’industrie musicale québécoise, nous avons vu le travail titanesque déployé par les fondateurs de cet établissement», ont-ils écrit dans une lettre relayée par Le devoir. D’une petite organisation autonome et tenue à distance par des personnes déterminées à faire bouger les choses, le Pantoum s’est transformé en une structure reconnue et respectée, apportant un réel changement dans un environnement de plus en plus précaire. . Une éventuelle fermeture de cet établissement pourrait avoir des conséquences majeures pour les artistes québécois, mais aussi pour tout un réseau culturel qui compte sur des institutions comme le Pantoum pour que la culture puisse s’épanouir partout au Québec et pas seulement à Montréal. »

Une vingtaine de signataires soutiennent leur demande, aussi divers qu’Hubert Lenoir, Serge Fiori, Cœur de pirate, Les sœurs Boulay, Les Louanges et Michel Rivard.

« Le Pantoum est un lieu qui n’existe peut-être même pas ailleurs dans le monde », renchérit Lou-Adriane Cassidy. C’est vraiment précieux, nous sommes nombreux les artistes à le reconnaître — et nous aimerions que le ministre de la Culture le reconnaisse aussi. »

La démarche entreprise par les artistes signataires, dont certains n’ont jamais mis les pieds au Pantoum, mais qui connaissent son importance de réputation, touche particulièrement Émilie Tremblay. «C’est une grande vague d’amour», salue-t-elle, émue après des journées difficiles passées le nez en comptabilité. Nous ne faisons pas le Pantoum pour la reconnaissance ou la visibilité, c’est pour les artistes et pour les personnes avec qui nous travaillons. »

Les déboires du Pantoum ont résonné jusqu’à l’Assemblée nationale, mardi, dans le cadre de l’étude des crédits budgétaires alloués à la Capitale nationale. Le député favorable à Jean-Lesage, Sol Zanetti, a profité de son temps de parole pour lancer un cri du cœur au ministre responsable de la région, Jonatan Julien : « Je sais que vous êtes au courant, mais j’en profite pour prendre la parole ici. : il faut sauver le Pantoum», a argumenté l’élu de la deuxième opposition.

“Nous apporterons certainement notre soutien”, a répondu le ministre.

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