Dans l’Aude, Boris Cyrulnik est allé aux racines de la violence

Dans l’Aude, Boris Cyrulnik est allé aux racines de la violence
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l’essentiel
Lors d’une conférence organisée à la Faculté de droit de Narbonne ce mardi 23 avril, le célèbre médecin, psychanalyste et neuropsychiatre, vulgarisateur en France de la notion de « résilience », est revenu sur les mécanismes conduisant les jeunes à ne plus pouvoir contrôler. leur violence. Une évolution défavorable de leur environnement aurait une influence considérable.

Le procureur, le maire et le directeur du centre hospitalier de Narbonne commencent par prendre place aux côtés de Boris Cyrulnik pour quelques propos introductifs. Ils ne resteront pas plus longtemps, rejoignant le public de l’amphithéâtre, comme pour laisser le champ libre à l’illustre conférencier invité ; et peut-être aussi exprimer ainsi l’immense respect que leur inspire cet orateur.

Ce n’est en effet pas un hasard si ce mardi 23 avril, deux amphithéâtres de la Faculté de droit de Narbonne (le deuxième diffusant la conférence sur écran) étaient remplis d’acteurs sociaux et d’étudiants (en soins infirmiers). également) évaluant la juste valeur de la chance d’assister à une présentation de Boris Cyrulnik. Écrivain, médecin, psychanalyste et neuropsychiatre, l’homme s’est fait connaître du grand public et des médias en vulgarisant, en France, la notion de résilience. Mais ce 23 avril, le spécialiste est surtout venu parler des « sources de violences » essentiellement chez les enfants, à l’heure où des actes extrêmement graves commis par des adolescents ont marqué l’actualité récente. Or, selon les données et analyses de Boris Cyrulnik, le cadre et le contexte social jouent un rôle essentiel… doublé d’une forte responsabilité.

« J’ai vécu deux guerresdit Boris Cyrulnik. La Seconde Guerre mondiale étant enfant, puis la guerre d’Algérie. Mais on se réapproprie des discours identiques à ceux que j’entendais quand j’étais jeune, ce qui me touche énormément.» Savoir que« Un enfant qui se développe bien est une bonne graine »alors que « celles qui se développent mal sont de mauvaises graines, qui deviendront des mauvaises herbes ; mais il faut arracher les mauvaises herbes ». Métaphores construites selon lui sur “les préjugés” ce qui ferait finalement de l’enfant le seul responsable de son agressivité potentielle, sans aucune chance de rédemption. Boris Cyrulnik, au contraire, n’a cessé de défendre une autre thèse.

« J’avance une idée : l’augmentation de la violence est due à un dysfonctionnement cérébral, provoqué par un appauvrissement de l’environnement. » Par « appauvrissement », le spécialiste cite les violences intra-familiales ou la précarité sociale (sans même parler de guerre), phénomènes néfastes pour l’enfant dès la grossesse. « Des études ont prouvé que le stress de la mère se transmet directement au bébé dans son ventre. Or, si un stress passager est corrigé par le retour d’un bien-être rassurant, une situation de stress permanent provoque déjà une altération cérébrale. A défaut d’être corrigé par un foyer serein, un « structure affective » et une communication équitable avec l’enfant, Boris Cyrulnik est catégorique : « A terme, le jeune ne pourra pas ne pas être violent, car il n’aura pas appris à se retenir. Il se retrouve dans une situation où, même sans savoir pourquoi, un certain type de personne, religion ou autre va le mettre en danger. colère”. Et l’orateur reprend le terme de « décivilisation » : « On n’apprend plus le mécanisme pour empêcher d’agir ». Rappelant qu’au XIXème siècle en France, « 10 à 15 % des hommes ont été tués par d’autres personnes ».

Lacunes

Selon Boris Cyrulnik, le phénomène s’accentue à l’adolescence « si le jeune n’a pas d’autre structure sociale que la drogue et la violence »en notant que « Chaque fois qu’il y a désorganisation sociale, la violence apparaît presque instantanément chez les garçons ». Autorité publique? Justice ? « Les seules personnes avec lesquelles ces jeunes communiquent sont souvent, en fait, des policiers, des juges, des gens qui incarnent la loi. Mais ces garçons doivent être préparés à l’avance à le recevoir, ce qui n’a pas été fait en raison de carences relationnelles, éducatives ou politiques.

Une question demeure : pourquoi les filles sont-elles moins violentes que les garçons ? “Parce qu’ils connaissent un développement plus précocedit Boris Cyrulnik. Lorsqu’ils sont bébés, ils accèdent au langage avant les garçons et, à l’âge de 12 ans, leur développement neurologique est en avance de deux ans. D’un point de vue académique, c’est stupéfiant ! De quoi suggérer (espérer ?) que dans le contexte délétère actuel, la femme sera à nouveau l’avenir de l’homme.

 
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