en Sud Gironde, les éleveurs craignent la fermeture de l’abattoir de Bazas

en Sud Gironde, les éleveurs craignent la fermeture de l’abattoir de Bazas
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Liquidation judiciaire ou poursuite de l’activité ? L’avenir de l’abattoir de Bazas se décide ce mercredi devant le tribunal de commerce de Bordeaux. En redressement depuis le 28 février 2024, le site cumule les difficultés : endettement, flambée des prix de l’électricité, baisse des volumes et de la consommation de viande… Bien que fragilisé, sa fermeture provoquerait une onde de choc pour tout un secteur.

« Nous sommes très inquiets car depuis des années et des années l’abattoir de Bazas est notre outil de travail, explique Richard Bamale, éleveur de 90 Bazadaises au lieu-dit La Grande Prade, à Bazas. J’engraisse une quinzaine d’animaux par an. Je les emmène à l’abattoir. C’est à deux kilomètres de ma ferme, et après l’abattoir, la carcasse part chez mon boucher qui est à un kilomètre et demi. On ne peut pas dire qu’il ne s’agit pas d’un court-circuit.

La crainte d’une « catastrophe économique »

La disparition de l’abattoirserait une grande perte pour la filière locale, pour la viande bovine de Bazas, pour la race Bazadaise, pour les bouchers, et pour la Fête des Bœufs Gras», poursuit Richard Bamale, ancien producteur laitier converti à la viande bovine il y a 15 ans.

« Si l’abattoir de Bazas ferme, c’est une catastrophe économique pour notre territoire», prévient Nicole Coustet, présidente de la Communauté de Communes du Bazadais et présidente de la SEMAP, l’entreprise d’économie mixte à opération unique, qui gère l’abattoir de Bazas. La commune du Sud-Gironde a déjà souffert, en juillet 2023, de la fermeture de l’entreprise Fonmarty qui employait 165 salariés.

L’abattoir de Bazas a traité 940 tonnes en 2023, soit 25 % de moins qu’en 2022. © Radio-France
Jules Brélaz

« Il y a des emplois à l’abattoir et chez les bouchers de la ville, tout ce qui tourne autour économiquement. Les éleveurs avec lesquels nous travaillons viennent pour certains du Lot-et-Garonne et des Landes. Nous nous étendons jusqu’à Sauveterre-de-Guyenne, Monségur, Saint-Symphorien et nous allons plus loin que Casteljaloux Lors du dernier conseil communautaire du 10 avril, nous avons reçu une quarantaine d’éleveurs inquiets et ils ont été catégoriques, si cet abattoir ferme, ce sera . leur activité est terminée.

Porcs, cantines, masse salariale : les pistes de sortie de crise

Directeur de l’abattoir de Bazas depuis le 11 septembre 2023, Romain Quéré déclare :confiant» avant l’audience prévue mercredi en milieu d’après-midi. « C’est toujours une chose sérieuse de s’adresser au tribunal de commerce. Mais on a travaillé pour y arriver, on a des perspectives plutôt positives »assure le directeur dont le salaire est pris en charge par la Chambre d’agriculture de Gironde.

En pleine restructuration, l’abattoir a réduit ses effectifs (de 18 à 10 salariés). La salle de montage, criblée de dettes, a été liquidée. Et de nouveaux marchés sont recherchés. « Aujourd’hui, par exemple, nous avons mis en place un petit piquet avec des cochons. Nous accueillons une trentaine de porcs par semaine sur l’année. Nous allons essayer de continuer à le développer. 30 porcs par semaine pendant 52 semaines, cela fait entre 170 et 200 tonnes par an. C’est ce dont nous avons besoin pour atteindre le seuil de rentabilité en 2024.

Le CDC et la direction de l’abattoir bénéficient également du soutien des communautés. Propriétaire du terrain, la Communauté de Communes du Bazadais a décidé une année blanche (2024) concernant les loyers. La sénatrice Nathalie Delattre s’est également mobilisée en adressant une lettre au ministre de l’Agriculture dans laquelle elle a réitéré le caractère vital de l’outil de travail. Le directeur de l’abattoir indique également que des discussions sont en cours avec le département pour fournir de la viande locale aux cantines publiques.

L’été dernier, l’abattoir de Bazas a traversé une période de grandes turbulences. Le 26 juillet 2023, après la publication d’une vidéo choc, l’association L214 a dénoncé «souffrance extrême« enduré par les animaux. Après une inspection des services vétérinaires sur place qui n’a pas révélé”anomalies majeures», la préfecture de la Gironde avait exclu toute fermeture et maintenu l’activité. Une information judiciaire est toujours en cours suite à la plainte de L214.

 
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