Bientôt un procureur du Roi officiellement en place à Bruxelles ? Le texte de la loi autorisant la nomination approuvé par la Commission de Justice

Bientôt un procureur du Roi officiellement en place à Bruxelles ? Le texte de la loi autorisant la nomination approuvé par la Commission de Justice
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L’avant-projet de loi qui doit permettre la nomination d’un procureur du Roi au parquet de Bruxelles a été voté ce mercredi en commission Justice de la Chambre. Il est notamment question de nommer rapidement un procureur francophone mais aussi d’instaurer une alternance entre les sexes linguistiques. Autre élément : plus de question d’obligation de « grand bilinguisme » comme c’était le cas avant – ce qui était un frein, car les commandants parfaitement bilingues sont rares. Seule une « connaissance formelle » de l’autre langue est désormais requise.

Ce texte est jugé favorable aux francophones, même si plusieurs sources l’avaient affirmé Le Libre qu’il s’agissait d’un compromis décidé par tous les partis du gouvernement, “au nom de la paix communautaire et pour une union sacrée”.

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Selon certains observateurs, cela aura le mérite de permettre de nommer prochainement un procureur du Roi pour qu’il puisse enfin diriger le parquet de Bruxelles, le plus grand du pays privé de véritable patron depuis plusieurs années.

Pour d’autres, il ne s’agit que d’une solution de crise avant que le texte, jugé constitutionnellement faible, ne soit renversé par l’un ou l’autre recours, devant la Cour constitutionnelle. Du côté flamand, des rumeurs courent que des recours seraient déjà en cours de rédaction…

Lors du débat qui a précédé le vote, la N-VA et surtout le Vlaams Belang (VB) ont fustigé le texte. Le VB a même dénoncé un « un marchandage politique permettant une francisation de la justice bruxelloise, au détriment des néerlandophones ».

Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt (Open VLD) a balayé cet argument, rappelant qu’il s’agit du meilleur compromis trouvé pour une sortie de crise et dans l’intérêt de la justice bruxelloise.

Pour comprendre ce qui se passe, revenons sur ce que prévoit ce projet de loi, et sur les raisons du vide juridique qu’il tente de combler.

Il était une fois le BHV…

Pour rappel, cela fait dix ans que le parquet de Bruxelles ne dispose plus d’un procureur du Roi officiellement nommé. Une situation qui remonte à la scission de l’arrondissement judiciaire de Bruxelles Hal-Vilvorde (BHV), inscrite dans une loi de 2012 et mise en œuvre en 2014.

Avant cette loi, il y avait une alternance entre francophones et néerlandophones à la tête du parquet de Bruxelles. Mais l’accord « BHV judiciaire » prévoyait que, désormais, le procureur du roi de Bruxelles serait automatiquement francophone, avec un adjoint néerlandophone. Sauf que la loi en question a fait l’objet de plusieurs recours en annulation devant la Cour constitutionnelle. L’un de ses recours fut couronné de succès : celui concernant la nomination du procureur du Roi et son rôle linguistique.

Dans son arrêt du 30 juin 2014, la Cour constitutionnelle a estimé qu’il n’y avait pas de motivations suffisantes pour justifier l’exception linguistique et permettre qu’un procureur du Roi à Bruxelles soit francophone.

« Le plus grand parquet du pays est abandonné par la politique »

Restait à l’homme politique à répondre devant la Cour. Soit en rétablissant une alternance francophone/néerlandophone pour la fonction, soit en défendant les raisons pour lesquelles un procureur du Roi francophone à Bruxelles se justifiait (comme cela a été adopté pour l’arrondissement judiciaire de Hal-Vilvorde où le procureur du Roi est automatiquement néerlandais). -parlant, malgré les facilités linguistiques). L’affaire n’a jamais abouti et rien n’a été fait pour trouver une solution. Jusqu’à l’attentat du 16 octobre à Bruxelles au cours duquel deux supporters suédois ont perdu la vie.

L’enquête a révélé que le dossier de cette agression avait été oublié dans une armoire du parquet de Bruxelles. Or, ce dossier contenait une demande d’extradition de la Tunisie, demande qui n’a donc jamais été exécutée. D’où cette volonté de doter rapidement le parquet de Bruxelles d’un leader. Le texte a évolué et a abouti en commission de la Justice où il a été adopté avant un vote prochain au Parlement. Malgré le risque de faire appel.

L’urgence d’avoir un patron

Selon certaines sources, si ces risques sont réels, la situation devient tellement intenable au parquet de Bruxelles qu’il est préférable de voter un texte, même fragile, s’il permet d’avoir bientôt un patron. “Cela vaut mieux vaut prendre le risque d’avoir une loi contestable et, en attendant, remettre de l’ordre, plutôt que de pinailler, confie une Source bien informée. Le temps qu’un recours soit validé, on aura gagné un an et demi, voire deux ans. D’ici là, le parquet aura eu le temps de se réorganiser. Et ce n’est pas un luxe quand on voit l’état de la criminalité à Bruxelles».

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Et une autre personne est d’accord. “Le parquet était le fleuron du pouvoir judiciaire. C’est devenu un modeste bateau qui prend l’eau partout. Vous avez besoin d’un capitaine, peu importe qui, mais vous avez besoin de quelqu’un pour gérer. C’est urgent.”

Selon d’autres observateurs, tout aussi proches du sujet, ce qui est proposé est un «fausse solution qui permettra surtout de placer le premier idiot utile à la tête du plus grand parquet du pays. Ce texte est du pain sacré pour une nouvelle guerre communautaire et l’instauration d’une justice défédéralisée.»

 
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