Cinq migrants – trois hommes, une femme et une petite fille – sont morts en mer dans la nuit du lundi 22 avril au mardi 23 avril, à bord d’une embarcation au large de Wimereux (Pas-de-Calais), lors d’une tentative de traversée de La Manche, a indiqué le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, lors d’un point presse à Wimereux. Quatre personnes ont été hospitalisées sans que leurs jours ne soient en danger.
Quelque 112 personnes, dont des Syriens et des Irakiens, se trouvaient à bord du bateau – ” jamais vu “, a souligné le préfet. Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), le bateau a pris la mer vers 6 heures du matin depuis la plage de Wimereux mais le moteur s’est arrêté à quelques centaines de mètres du rivage et des personnes sont tombées. à l’eau. Les secours, alertés, ont tenté de réanimer six personnes sur la plage de Wimereux, sans succès pour cinq d’entre elles.
La tentative de traversée s’est déroulée sur une mer calme, par temps clair, mais dans une eau à seulement 10 degrés. Une cinquantaine de migrants ont été secourus, puis débarqués à Boulogne-sur-Mer. Mais cinquante-huit personnes ont refusé d’être prises en charge, préférant rentrer au Royaume-Uni, “sous surveillance” de la marine, dit le préfet. Une enquête pour « homicide involontaire, association de malfaiteurs et aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » a été confiée au procureur de la République de Boulogne-sur-Mer.
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Quinze migrants morts dans la Manche en 2024
Cette nouvelle tragédie migratoire, qui porte à au moins une quinzaine le nombre de migrants morts lors de tentatives de traversée en 2024, intervient quelques heures après l’adoption par le Parlement britannique d’une loi controversée autorisant l’expulsion vers le Rwanda des demandeurs d’asile entrés au pays. pays illégalement. Ce drame « nous rappelle pourquoi mon plan est si important »a réagi le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, en évoquant un événement “tragique”. « Nous voulons empêcher les gens d’emprunter ces traversées très dangereuses. » « Ce gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à ce commerce, stopper les bateaux et à terme briser le modèle économique des gangs de passeurs »» a ajouté le ministre britannique de l’Intérieur James Cleverly sur X.
Le dernier drame remonte au 3 mars avec la mort par noyade d’une fillette de 7 ans dans le canal de l’Aa à Watten (Nord) alors qu’elle se trouvait sur une petite embarcation avec une quinzaine d’autres migrants. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, sont morts à Wimereux, alors qu’ils tentaient de rejoindre un bateau déjà en mer dans une eau par 9 degrés.
“J’ai eu un coup de gueule” à l’époque, a rappelé mardi le maire de la ville, Jean-Luc Dubaële (sans étiquette). “Aujourd’hui, je suis encore plus en colère”ajoute-t-il, s’inquiétant de la période des Jeux Olympiques (26 juillet-11 août), où “toutes les forces de police” sera à Paris. « Nous n’en pouvons plus. Nous alertons sur ces situations depuis des années”a réagi Nikolaï Posner, de l’association Utopia 56.
Après avoir atteint un record en 2022 (45 000), puis diminué en 2023 (près de 30 000), le nombre de personnes ayant traversé la Manche illégalement à bord de pirogues de fortune a augmenté de plus de 20 % depuis le début de l’année par rapport à l’année dernière.
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