Pourquoi vous ne ferez pas la queue pour le nouvel iPhone 16

TIl n’était pas facile de déterminer sur quoi se concentrer pour le premier TechScape post-Alex Hern. (Si vous l’avez manqué la semaine dernière, vous pouvez et devriez revoir sa newsletter d’adieu après 11 ans au Guardian). Pourquoi ? Eh bien, tout se passe tout le temps maintenant – il y a donc un certain nombre de sujets à aborder.

Nous pourrions évoquer la possibilité qu’Elon Musk dirige la « commission pour l’efficacité gouvernementale » de Donald Trump s’il est réélu président des États-Unis. Mais cela impliquerait de rédiger une autre newsletter sur Musk, et vous en avez peut-être aussi marre qu’Alex. La probabilité que ce soit le cas est encore une question de chance ; la probabilité qu’Elon Musk cesse de diriger ses entreprises de plusieurs milliards de dollars pour un emploi gouvernemental mal payé, moins.

Nous pourrions parler de la première déclaration publique de Pavel Durov depuis son arrestation en France le mois dernier, et de la façon dont la position anti-censure de Telegram s'est effondrée (vous pouvez désormais signaler du contenu dans ce qui était auparavant des discussions privées qui seront examinées par un modérateur).

Ou nous pourrions parler du rôle essentiel de Nvidia dans l'économie – mais j'en ai parlé avec Nimo Omer pour la première édition de la newsletter de lundi.

Parlons plutôt du dernier grand moment de l'actualité technologique, qui a pris une ampleur épuisante ces dernières années : l'annonce du dernier iPhone d'Apple. Et pourquoi, malgré tous les gadgets et le fait d'être un grand adepte de la technologie, je parie que beaucoup d'entre vous ne feront pas la queue pour l'acheter.

Les raisons sont complexes. L’une d’entre elles est le prix de base de l’iPhone 16, qui démarre à 799 dollars (610 livres sterling). Pour beaucoup, un prix aussi élevé est excessif, en particulier dans un contexte économique difficile, où le travail se fait rare et où le nouveau Premier ministre se présente comme le chef d’un gouvernement « pessimiste », comme l’a déclaré Toby Helm, rédacteur politique du journal The Observer.

« Les ventes de nouveaux téléphones portables ont chuté de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie », explique Ben Wood, analyste en chef de la société d’études de marché CCS Insight. En 2013, les Britanniques ont acheté près de 30 millions de nouveaux appareils. L’année dernière, ils n’en ont vendu que 13,4 millions. CSS Insight prévoit que les chiffres resteront à peu près au même niveau. Selon ses recherches, la plupart des gens s’attendent à conserver le prochain téléphone qu’ils achètent pendant cinq ans.

Parallèlement, les fabricants de téléphones proposent de moins en moins de changements radicaux à leurs produits d’une année sur l’autre. « De nos jours, les mises à jour des téléphones mobiles sont principalement progressives du point de vue du matériel », explique Wood. « L’iPhone de l’année dernière ressemblera probablement beaucoup à celui de cette année, même s’il aura un écran légèrement plus grand, un appareil photo légèrement meilleur et peut-être une meilleure autonomie de la batterie. C’est un contraste assez frappant avec la période du milieu des années 1990 à 2007, où les performances et les capacités des téléphones mobiles ont connu une accélération incroyable. »

Tous les regards sont tournés vers l’IA

L’adoption de l’IA dans l’iPhone – dont Apple a fait preuve lors de sa conférence mondiale des développeurs (WWDC) en juin – pourrait être considérée comme un changement radical dans le fonctionnement de l’iPhone. Mais il se peut que l’envie d’utiliser ChatGPT sur votre téléphone ne soit pas très forte, comme je l’ai expliqué dans un commentaire controversé en juin.

Si vous pensez que je suis un journaliste pessimiste et blasé, sachez que les analystes de marché sont de mon avis. Wood estime que l’intelligence artificielle est devenue un « champ de bataille » entre Google (qui possède Gemini), Samsung (qui vante son IA Galaxy) et Apple (qui a compris la mission et a astucieusement baptisé sa version Apple Intelligence, essayant de rendre son nom synonyme de technologie). Est-ce que tous les investissements pour intégrer l’intelligence artificielle dans leurs téléphones en valent la peine ? « Je ne suis pas convaincu que cela fera beaucoup bouger les choses sur les ventes globales de nouveaux appareils », dit-il.

De plus, Apple a déjà déclaré que les utilisateurs européens ne bénéficieraient pas d'IA intégrée sur ses appareils cette année, car l'entreprise n'est pas sûre de pouvoir le faire sans enfreindre les règles du Digital Markets Act dans l'Union européenne. Il existe une exception à cette règle : l'IA sera accessible au Royaume-Uni, qui ne fait bien sûr plus partie de l'UE, à partir de décembre. Mais si vous passez beaucoup de temps sur le continent, elle ne sera pas utilisable là-bas. Vous payez donc pour des mises à jour marginales et pour l'attrait potentiel de l'IA à un moment encore à déterminer.

Si ce n'est pas cassé, ne le répare pas

C'est là que je fais un aveu embarrassant : même si je couvre les dernières technologies à la mode, je ne vois pas l'intérêt de me tenir au courant des derniers matériels. Je ne suis pas un fanboy d'Apple, même si j'utilise mon iPad (un iPad de septième génération, sorti en septembre 2019 et abandonné un an plus tard) tous les jours.

Cela fonctionne, et cela fonctionne bien, même si cela date de cinq ans. C'est en partie dû au fait que, à quelques exceptions près, les mises à jour matérielles annuelles d'Apple ne font que peaufiner les choses. Est-ce vraiment important que mon application d'actualités soit un peu plus nette grâce à un écran plus élégant, ou que les applications s'ouvrent une milliseconde plus vite grâce à un processeur légèrement plus rapide ? Et si c'est le cas, ces avantages marginaux justifient-ils le coût d'un nouvel appareil ?

Mon téléphone est le même : quand j'ai laissé tomber mon Samsung vieux de plusieurs années il y a deux mois et que j'ai dû le remplacer après qu'une réparation d'écran ait endommagé le clavier, j'ai choisi d'acheter un téléphone tout aussi obsolète : un Samsung A52 de 2021. Je l'ai choisi parce que c'était le dernier modèle que je pouvais trouver à un prix semi-abordable et qui avait encore une prise casque 3,5 mm, une technologie à laquelle je m'accroche parce que les écouteurs Bluetooth ne nous ont rien donné d'autre que l'agonie des écouteurs perdus et de devoir écouter la musique des autres dans les transports en commun.

Je dirais que le nouvel iPhone coûte beaucoup d'argent pour pas grand-chose de nouveau. Mais vous pouvez ne pas être d'accord. Et si c'est le cas, faites-le-moi savoir. Vous pouvez me retrouver sur X à @stokel.

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