Ski, gastronomie et capital-risque

Ferreol Skis, Kairos Éditions et Henri Nutrition sont trois exemples des 44 entreprises qui ont reçu un coup de main de la Ville de Québec cette année lors du Défi-Québec.

Lundi dernier, je me suis rendue à la soirée Défi-Québec à l’église St-Andrews où étaient réunies les entreprises gagnantes. Certaines étaient très jeunes, d’autres bien établies.

J’ai été frappé par la diversité des secteurs représentés.

Voir les jeunes et les moins jeunes des secteurs de l’agroalimentaire, de la santé, des loisirs, de la restauration et des technologies réunis était rassurant en cette période post-pandémique et inflationniste.

« Il y a un dynamisme extraordinaire parmi les jeunes entreprises qui travaillent beaucoup ensemble », affirme David Weiser, conseiller municipal responsable du développement économique, de l’entrepreneuriat et des rues commerciales.

Dans son bureau à la mairie, peu avant la cérémonie de remise des prix lundi, il mesure le chemin parcouru depuis qu’il est lui-même devenu entrepreneur.

Le conseiller élu en 2021 a cofondé le premier studio de jeux vidéo du Québec, Megatoon, en 1991.

Le conseiller municipal David Weiser est membre du comité exécutif responsable du développement économique, de l’entrepreneuriat et des rues commerciales.

« Nous avons reçu 18 000 $, 6 000 $ par entrepreneur », se souvient-il.

Les décennies suivantes au Québec sont marquées par le développement de l’optique et de la photonique, le quartier St-Roch comme pôle techno soutenu par des programmes d’aide gouvernementale et des crédits d’impôt, et l’émergence d’une scène gastronomique très dynamique.

Ces temps récents sont ceux des incubateurs d’entreprises comme Le Camp, Quantino, Mycélium, 2 Degrés, Entrepreneuriat ULaval.

« Cela n’existait pas à l’époque », poursuit le conseiller.

Même s’il constate le dynamisme et la diversité des entreprises, David Weiser ne cache pas ses rêves d’investissements plus importants dans le démarrage de nouvelles sociétés de capitaux.

« Ce qui manque au Québec, c’est du capital de risque, dit-il. C’est quelque chose sur lequel nous voulons travailler. »

La région se porte bien en matière de recherche et développement, mais cela devient plus compliqué en matière d’investissement, dit-il en substance.

En février, l’administration Marchand a accordé une subvention de 3 millions de dollars au Fonds de capital de risque Linéaris Ventures, spécialisé dans les sciences de la vie et l’intelligence artificielle.

Mais il faut faire davantage, soutient-il.

Un fonds régional comme Innovexport a porté ses fruits. Mais sa période d’investissement est terminée et le fonds n’a pas été renouvelé.

Rencontré à la soirée Défi-Québec, le président-directeur général de Québec International, Carl Viel, voit certaines conditions pour un fonds qui fonctionne.

D’abord, réunir des acteurs aux poches profondes pour obtenir de grosses sommes.

Il donne l’exemple d’un fonds de 10 millions, qu’il considère comme trop petit. « Vous ne pourrez pas suivre les entreprises en phase de démarrage et de croissance. Si vous voulez quelque chose, il faut un volume très important. »

Les jeunes entreprises réunies lundi n’ont pas reçu de millions. Environ 50 000 dollars chacune.

Mais le coup de pouce, dédié à un projet précis, est concret.

In total, Défi-Québec is distributing $2 million in grants from the Vision Entrepreneuriale Québec 2026, with assistance from the Fonds de la région de la Capitale-Nationale (FRCN) of the Secrétariat à la Capitale-Nationale.

Les cofondatrices des Éditions Kairos, Jessyca David et Geneviève Simard. (Isabelle Ricard)

Grâce à leur bourse de 50 000 $, Jessyca David et Geneviève Simard partiront bientôt en tournée dans les librairies européennes pour trimballer leurs livres Kairos.

Romans de romance verteune romance positive qui connaît déjà un franc succès quelques mois après la parution des premiers titres. « Nous souhaitons élever les standards de l’amour en donnant des exemples de relations saines et positives dans nos livres », explique Geneviève Simard.

Jonathan Audet, de Ferreol Skis, explique que l’entreprise fondée en 2019 utilisera l’argent pour des missions commerciales. « Il s’agira de développer les affaires au Canada pour former des partenariats avec des détaillants, des montures de ski et réaliser nos premières activités d’exportation. »

Laura Tramonto, fondatrice de l’entreprise Le ferment gourmand, a quitté Montréal pour s’installer au Québec. (Frédéric Matte)

Et la quête de l’innovation dans le domaine alimentaire ne fait pas exception. En fait, elle occupe une place de choix parmi les lauréats de cette année.

« C’est intéressant de voir qu’une ville comme Québec priorise le secteur agroalimentaire et le considère au même titre que la technologie ou les grandes entreprises », affirme Ariane Barbeau-Simpson, directrice soutien et rayonnement de Mycélium.

L’incubateur alimentaire situé au Grand Marché de Québec a vu quatre de ses entreprises remporter des prix cette année : Acrament’Bon, Henri Nutrition, Les Beurrés et Le Ferment gourmand.

« C’est vraiment une belle tape dans le dos. Cela montre que la Ville soutient ces initiatives. »

Pour répondre à cette chronique, écrivez-nous à [email protected]Certaines réponses pourront être publiées dans notre rubrique Opinions.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT L’équipe de France qualifiée pour la demi-finale de la Coupe du Monde après sa victoire face au Paraguay (2-1)