Le Théâtre du Trident donne une première apparition sur scène à l’oeuvre du dessinateur Michel Rabagliati

Le Théâtre du Trident donne une première apparition sur scène à l’oeuvre du dessinateur Michel Rabagliati
Le Théâtre du Trident donne une première apparition sur scène à l’oeuvre du dessinateur Michel Rabagliati

Avec Paul à la maisonLe Théâtre du Trident donne sa première représentation à la scène de l’oeuvre du dessinateur de bande dessinée Michel Rabagliati. C’est à la femme de théâtre Anne-Marie Olivier qu’il revient d’adapter cette oeuvre connue et appréciée.

LE Paul font désormais partie de notre paysage culturel, même si elles voyagent au-delà des frontières, huit langues occupant actuellement des titres différents. La régularité de l’auteur, dès le début Paul à la campagnequi a lancé la série en 1999, a produit une dizaine de titres riches d’observations, ancrées dans des expériences quotidiennes.

En ce sens, le choix d’Anne-Marie Olivier pour assurer cette première adaptation théâtrale semble évident. C’est que la sensibilité au détail de celle qui nous a donné Ile Maurice Et 15 façons de se retrouver correspond particulièrement à l’écriture de la vie ordinaire de Rabagliati, à son authenticité.

La principale concernée se défendra néanmoins, quand d’autres plumes auraient pu aussi s’approprier cet univers : « Le côté que nous pouvons avoir en commun, Michel et moi, c’est avant tout le rassemblement du réel. Et le fait de respecter ça : d’en être proche et d’y faire confiance. Peut-être, là, nous avons une parenté. »

Dans une production de Lorraine Côté qui tournera autour de la relation du personnage avec sa mère, dont la mort est l’un des axes de ce Paul à la maisonOlivier a ainsi cherché à ne pas « gêner », optant plutôt pour une « adaptation invisible ». « Je ne voulais pas que les fans ne reconnaissent pas leur Paul : “Mais qu’est-ce qu’ils ont fait à mon Paul !” »

Elle a souhaité « prendre soin » de la matière vivante qui compose cette œuvre aimée et coller au plus près au souci du détail qui la traverse : « Ce qui fait que parfois, on en est à la virgule près, avec Michel ! » Au fil des vingt versions du texte qui ont accompagné le travail, de nombreux allers-retours avec l’auteur ont permis de confirmer les orientations prises, les évolutions de cette histoire d’alter ego – ce que Rabagliati n’a jamais caché. « C’est sa vie, souligne Olivier : il faut donc en prendre soin. »

L’œuvre populaire

« Toute cette humanité et cette finesse dans cette œuvre, poursuit l’auteure et comédienne, c’est incroyable ! Et c’est fou de voir comment les Québécois, et d’ailleurs aussi, des fans en fait, se l’approprient. Ça fait partie de la famille, si l’on peut dire ! » Elle n’hésite pas à parler d’une « grande œuvre populaire » : « qui parle à nos têtes, à nos cœurs, et qui améliore nos vies. »

L’œuvre de Rabagliati est certainement populaire dans son sens quantitatif — plus d’un demi-million d’albums vendus depuis 1999. Mais « les grandes œuvres populaires nous changent » aussi. Paul y parviennent, entre autres, grâce à leurs différents niveaux de lecture, leurs références culturellement ancrées et la précision des détails pour ces personnages ordinaires – qui vont à la pêche et mangent des toasts, comme cela a déjà été caricaturé Paul à la maison. « C’est une précision presque proustienne à notre sujet ! »

« C’est tellement proche de la vérité, proche de la vie. Du coup, on s’y reconnaît. C’est ce petit détail, le choix des vêtements, tout : c’est beau, beau, beau. Et c’est pop au sens noble du terme : ce que sont les grandes œuvres et ce que j’aime tant. Bien avant de travailler dessus, j’ai été surprise à quel point mon gars et moi étions à fond dedans ; ça touche plusieurs générations, et c’est aussi typique d’une grande œuvre. »

UN Paul sombre ?

Le dernier de la série, cette version « à la maison » de Paul L’album est parsemé de problèmes de santé ; et aussi de deuils, vécus par le personnage que l’acteur Hugues Frenette incarnera ici : celui de sa mère, en premier lieu, mais aussi les suites de sa séparation avec sa compagne, le départ de sa fille pour l’Angleterre. A tel point que cet album paru en 2019 a été présenté comme plus chargé, plus triste – un avis que ne partage pas Anne-Marie Olivier : « On dit que c’est le “chapitre noir”. Mais pour moi, non : c’est quand même très, très drôle. Et super touchant. »

Les lecteurs garderont en mémoire cette image d’une cour arrière laissée à l’abandon, un paysage abandonné qui illustre un personnage flottant, sa vie butant sur des nœuds. La femme de théâtre rappelle néanmoins combien le récit apporte une « transformation » : « Il y a des moments difficiles… Mais le fait qu’ils aient été partagés nous fait du bien — parce que nous les avons aussi. En ce sens, c’est un récit vraiment beau Paul où l’on se reconnaît.

Un constat qui nous ramène à l’œuvre de Rabagliati, à la façon dont sa sincérité et sa générosité ont su se tailler une place dans le cœur du public québécois, et au-delà : « L’impudeur est un cadeau qu’on fait aux autres en parlant de ses zones d’ombre. »

Paul à la maison

Texte de Michel Rabagliati. Adaptation d’Anne-Marie Olivier. Mise en scène de Lorraine Côté. Au Trident, à Québec, du 25 septembre au 19 octobre.

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