Le PS tourne le dos à la culture de gouvernement

Le PS tourne le dos à la culture de gouvernement
Le
      PS
      tourne
      le
      dos
      à
      la
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      de
      gouvernement

Olivier Marleix peut en savourer la saveur. Le 10 juillet, l'ancien président du groupe LR à l'Assemblée avait suggéré la nomination d'un Premier ministre de droite et provoqué moqueries et éclats de rire du Nouveau Front populaire en pleine euphorie. « Il fallait oser ! » puis a montré un éléphant au JDD. Deux mois plus tard, le nouveau chef du gouvernement s'appelle Michel Barnier, et ironie du sort, c'est au PS qu'il doit sa nomination !

Il y a quelques jours encore, la piste Bernard Cazeneuve avait pourtant les faveurs de l’Élysée. Si Faure faisait adopter le principe de « non-censure », il serait nommé, assure aujourd’hui un proche du chef de l’État. Mais le Premier secrétaire « J'ai déployé beaucoup d'énergie pour le vaincre »regrette un proche de l'ancien Premier ministre socialiste. Au motif qu'il avait claqué la porte du PS au moment de l'alliance avec LFI au sein du Nupes en 2022, il est aujourd'hui relégué au rang de “traître social” après 35 ans de militantisme socialiste.

Lorsque son nom a commencé à circuler ces dernières semaines pour Matignon, la direction fauriste s'est immédiatement mise en colère : « Une telle nomination n’aurait d’autre but que de briser notre unité »souligne le député et porte-parole du PS Dieynaba Diop lors des universités du parti, fin août, à Blois. Et de reprendre les éléments de langage du Premier secrétaire : « Nous n’avons pas vocation à être les auxiliaires d’une Macronie agonisante, mais à gouverner avec Lucie Castets. »

« Une ligne qui a conduit à la nomination d'un ministre de droite avec la bienveillance du RN, bravo »

Ce qui importe, c'est que les chances de survie d'un gouvernement dirigé par le haut fonctionnaire étaient nulles et qu'à l'inverse, un Bernard Cazeneuve soutenu par le PS échappait à la censure. L'idéologie a ses raisons que la raison ignore. Pas plus tard que mardi, le bureau national du PS a rejeté un amendement porté par des adversaires internes d'Olivier Faure prévoyant « la non-censure automatique d’un gouvernement Cazeneuve »Proposition rejetée par 38 voix contre 33.

À l'intérieur, la colère couve

« Notre ligne est majoritaire, fin du débat »coupe un proche du Premier Secrétaire du PS. « Une ligne qui a donc conduit à la nomination d'un ministre de droite avec la bienveillance du RN, bravo »grince le député Patrick Mennucci. « Une fable » rejeté vendredi matin par Olivier Faure sur France Inter : « Il faut en finir avec cette idée, véhiculée par le chef de l’État lui-même, qui tente de se disculper, de faire porter la responsabilité de cette nomination incongrue, véritable déni de démocratie, à la gauche. » Ses opposants déplorent cependant une réécriture de l’histoire.

Suite après cette annonce

Lors d'un nouveau conseil national convoqué jeudi soir après la nomination de Michel Barnier, la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, a interrogé Olivier Faure sur sa responsabilité face à cette situation. « un énorme échec ». « Au contraire, nous avons déjoué le piège de la division. Macron n’a jamais eu l’intention de nommer Cazeneuve »justifie le numéro 1 du PS. L'argument ne convainc pas l'entourage de l'ancien Premier ministre : « S’il en était si sûr, pourquoi ne pas s’engager à ne pas le censurer a priori ? » Sans doute parce que la maison rose est plus préoccupée par le soutien des Insoumis pour préserver ses positions électorales que par la situation du pays.

 
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