nouveaux échantillons d’eau près de l’usine Solvay de Salindres – Actualités – .

nouveaux échantillons d’eau près de l’usine Solvay de Salindres – Actualités – .
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Des bénévoles de l’association Générations futures ont effectué de nouveaux prélèvements d’eau ce jeudi 18 avril près de l’usine Solvay de Salindres, dans le Gard. L’objectif? Analyser plus précisément les quantités de PFAS, notamment TFA et TFSK. Décryptage.

Ils sont sous le feu des projecteurs et pour cause. Les substances per- et polyfluoroalkyles, plus connues sous l’acronyme « PFAS » ou « polluants pérennes », inondent notre quotidien. Éternels en effet car leur stabilité chimique limite leur dégradation dans l’environnement.

Des ustensiles de cuisine aux produits ménagers…

Développés dans les années 1940, largement utilisés dans l’industrie depuis les années 1950, les PFAS sont notamment appréciés pour leurs propriétés antiadhésives, résistantes à la chaleur, hydrophobes, voire lipophobes. On les retrouve dans de nombreux objets du quotidien : ustensiles de cuisine, emballages, aérosols, mousses anti-incendie, produits ménagers… Au total, quelque 12 000 PFAS ont aujourd’hui été identifiées.

Ce n’est pas la première fois que Générations futures se penche sur le cas de l’usine Solvay. Fin 2023 déjà, l’association avait réalisé des prélèvements d’eau à proximité de la plateforme chimique de Salindres. Mettant en avant un « taux record » de résidus chimiques et dénonçant ainsi une « pollution inquiétante », le rapport publié le 6 février avait – rappelons-le – fait couler beaucoup d’encre.

TFA et TFSK : un spectre d’analyses plus large

Ce jeudi 18 avril, pour la deuxième fois, les bénévoles des Générations Futures ont prélevé de nouveaux échantillons. Et cela, précise Michel Tachon, animateur, membre de Générations futures Avignon – Gard Rhodanien, pour deux raisons : « Peu de laboratoires en sont capables de réaliser ce type d’analyses. Il existe de nombreuses PFAS, il faut savoir les trier et le processus est à la fois long et complexe. Cependant, le laboratoire chargé d’analyser nos échantillons a amélioré ses méthodes d’analyse. Il nous a donc conseillé de prélever à nouveau des échantillons afin d’analyser plus en détail les quantités de PFAS, notamment de TFA.

Et Michel Tachon d’ajouter : « Nous avons également appris que l’usine Solvay produisait un autre type de PFAS : le TFSK. Ledit laboratoire sait l’analyser, nous avons alors décidé de prélever de nouveaux échantillons afin d’élargir le spectre d’analyse.

7,6 millions de nanogrammes par litre

Pour rappel, dans les cours d’eau autour de l’usine – l’Arias et l’Avène – les analyses de Générations futures ont mis en évidence des taux de TFA particulièrement élevés : jusqu’à 7,6 millions de nanogrammes par litre (mg/L). « À titre de comparaison, des concentrations de TFA de 0,14 mg/L [soit 64 fois moins] découverte en 2015 dans le fleuve Neckar en Allemagne a immédiatement attiré l’attention de l’agence allemande UBA, qui a alors entrepris une vaste campagne de mesures pour en identifier la Source (une autre usine Solvay) et prendre des mesures pour limiter les rejets », indique Générations Futures dans son rapport.

Plusieurs échantillons prélevés

Plusieurs échantillons ont ensuite été prélevés ce jeudi 18 avril. D’abord, au niveau du rejet de l’usine, « là où l’effluent se jette dans la rivière Arias », précise Michel Tachon. Puis au confluent de l’Arias et de l’Avène – plus en aval – et dans le Gardon près de Remoulins. “L’idée est de comprendre comment les produits sont dilués et de constater l’évolution des concentrations, de la sortie de l’usine jusqu’au Gardon, en aval.” Michel Tachon poursuit : « En plus de ces échantillons, n’oublions pas ceux prélevés pour l’eau potable. Celles-ci ont été réalisées chez un particulier de la commune de Moussac, commune située en aval de l’Avène.

Les résultats des analyses précédentes, publiés dans le rapport du 6 février, sont alarmants : l’eau potable distribuée à Moussac contenait alors 18 µg/L de TFA, « soit des concentrations 36 fois supérieures à une norme européenne applicable à toutes les substances perfluorées » et qui « dépasser les recommandations sanitaires internationales ». En raison de la complexité des analyses, les résultats ne seront pas connus maintenant. « Cela prend au moins un mois ou deux », assure Michel Tachon.

Vers une prise de conscience collective

Les PFAS, comme nous l’avons dit, sont partout. Dans une étude récente, les cheveux de 152 personnes ont été testés pour détecter la présence de 12 PFAS. Des polluants pérennes ont été retrouvés chez 94 % des personnes testées. Le PFOA, interdit depuis 2009, et le PFOS, interdit depuis 2020 – deux substances classées cancérigènes avérés par le Centre international de recherche sur le cancer – ont été retrouvés dans plus de 60 % des cas.

A la demande du député écologiste Nicolas Thierry, 13 personnalités ont accepté de faire don d’une mèche de leurs cheveux. Parmi eux, Nagui, Mélanie Laurent ou encore la militante pour le climat Camille Etienne, co-réalisatrice du documentaire « Corps toxiques » qui alerte sur les dangers des PFAS. Le 4 avril, le projet de loi du député Nicolas Thierry visant à interdire, à compter du 1er janvier 2026, certains usages non essentiels des PFAS, a été adopté à l’Assemblée nationale. Une victoire certes, mais une victoire mitigée, les poêles Tefal et autres ustensiles de cuisine ayant été épargnés.

À suivre.

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