La scène est émouvante. Alors que notre photographe demande à Frances Foster et Virginie Gauvin de poser, la première prend la main de la seconde et la lève en signe de victoire.
Après plus de 10 ans de lutte, les deux femmes peuvent enfin dire : mission accomplie. L’espace vert qu’elles ont ardemment protégé dans le Mile-Ex est devenu un parc qui sera officiellement inauguré par la Ville de Montréal dans quelques jours.
Le panneau indique même que le parc a été créé par une communauté, et que son nom fait référence à la végétation qui a poussé comme une jungle après la cessation des activités ferroviaires sur ce site de forme oblique qui s’étend sur près de 500 mètres, de la rue Beaubien jusqu’à la rue Saint-Zotique Ouest (entre les rues Saint-Urbain et Waverly).
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Accessible depuis le début du mois, le Parc des Gorilles sera officiellement inauguré prochainement.
Si le Gorilla Park est nommé ainsi, c’est aussi pour faire référence à la « guérilla » qui a suivi en 2013 l’abattage brutal d’une cinquantaine d’arbres matures sur ce terrain vague fréquenté par les habitants. Du jour au lendemain, après qu’Olymbec eut racheté le terrain au Canadien Pacifique, leur oasis de verdure avait cessé d’exister.
Pendant des années, les gens ont cependant investi l’espace avec des meubles, des œuvres d’art, des bacs de jardinage et des tâches de nettoyage. Puis, en novembre 2022, à la suite de consultations pour le campus MIL, le conseil municipal a approuvé le plan de développement de 10,4 millions de dollars pour la création du parc des gorilles sur le terrain.
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Cette structure métallique rappelle la période où les danseurs se réunissaient au même endroit sous une sorte d’abri de fortune pendant la pandémie. C’est désormais un espace gratuit avec eau et électricité.
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Vue aérienne du parc
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Le parc est déjà très fréquenté.
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Les travaux ont débuté en mars 2023 et ont été terminés il y a quelques semaines. « Le panneau officialise l’histoire du Parc des gorilles et son nom. C’est touchant de voir les gens lire pourquoi le parc s’appelle ainsi », confie Virginie Gauvin.
Frances Foster raconte le jour où des centaines d’arbres ont été plantés. « Imaginez… Un jour, je me promène ici et c’était une garnotte. Et le lendemain, il y a une forêt. Comme si elle était tombée du ciel. »
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Frances Foster habite le quartier Marconi-Alexandre, ou Mile-Ex, depuis 32 ans, tandis que Virginie Gauvin s’y est installée en 2017.
Le Parc des Gorilles servira de laboratoire urbain avec un modèle unique de « cogestion » entre la Ville et sa communauté. « Nous donnons aux gens le pouvoir de s’approprier le site », se réjouit Virginie Gauvin.
La mobilisation citoyenne a parfois mauvaise presse avec le syndrome du « pas dans ma cour ». Ici, c’était une vision hyper rassembleuse et ce n’est pas pour rien que la Ville a décidé d’embarquer.
Virginie Gauvin
« C’est incroyable de porter collectivement un projet comme celui-là », confie-t-elle. « C’est une expérience qui a marqué une grande partie de ma vie et qui continuera de le faire pour le reste de ma vie », ajoute Frances Foster, qui fait partie du noyau dur de la « guérilla » qui a mené à la création du groupe Les AmiEs du Parc des Gorilles.
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Le Parc des Gorilles est situé entre les rues Saint-Zotique Ouest, Saint-Urbain, Beaubien Ouest et Waverly.
« Mon cœur est rempli. Mais ce n’est pas fini », dit la femme qui veut désormais militer pour plus de logements sociaux et abordables dans le quartier.
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