polémique autour de l’installation d’un élevage porcin près du lac d’Aiguebelette en Savoie

polémique autour de l’installation d’un élevage porcin près du lac d’Aiguebelette en Savoie
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En Savoie, un couple de jeunes agriculteurs envisagent d’implanter leur élevage porcin en plein air sur la commune de Lépin-le-Lac, près du lac d’Aiguebelette. Ce projet, loin de faire l’unanimité, fait l’objet d’une pétition lancée par une association d’opposants.

Nous cherchons vraiment à avoir un élevage modèle», assurent Laurine Pineau et Arthur Joffrin. Ces jeunes agriculteurs viennent d’acquérir 10 hectares de terrain destinés à l’élevage de 80 porcs (et sept reproducteurs) en «plein air», à la sortie sud-est du village de Lépin-le-Lac, en Savoie. Leur projet suscite pourtant la colère et l’opposition de plusieurs riverains, inquiets pour la biodiversité et leur qualité de vie.

Si le couple espère se décanter d’ici 2025, ils font aujourd’hui face à une vague d’opposition malgré l’organisation d’une réunion publique. En effet, plusieurs habitants de Lépin-le-Lac se disent inquiets, dont Bruno, un voisin qui craint les nuisances olfactives. “Nous mettons de l’argent de côté pour avoir des lodges et il suffit d’une petite odeur pour que les avis clients gâchent tout ce que nous avons construit.“, il chuchote.

Sur leur site Internet, destiné à présenter leur futur élevage, Laurine Pineau et Arthur Joffrin assurent «éviter les nuisances olfactives grâce à la combinaison de conduites techniques variées“.”En agriculture extensive de plein air, il n’y a pas de fosse à lisier ni d’accumulation de fumier», précisent-ils, affirmant également que les cochons ne seront pas visibles depuis la route.

On ne peut pas comparer une ferme qui produira 5 000 porcs de boucherie par an et la nôtre qui en produira 80.

Arthur Joffrin, responsable du projet élevage porcin

« On met 14 porcs par hectare, c’est presque 800 fois plus d’espace que pour un charcutier élevé dans un bâtiment.», ajoutent les agriculteurs qui comptent sur la communication pour répondre aux questions des riverains.

Les risques de pollution des eaux du lac d’Aiguebelette sont réels», écrit une association d’opposants dans une pétition lancée le 10 avril, «exploiter une ferme d’élevage sur ces terres humides et imperméables, bordées par deux ruisseaux, à moins de 800 mètres du lac classé réserve naturelle représente un facteur de risque majeur« . Un argument démenti par les opérateurs.

Non, notre petite ferme ne polluera pas.

Laurine Pineau et Arthur Joffrin, responsables du projet élevage porcin

La réglementation implique une distance réglementaire de 35 mètres entre les parcs et les cours d’eau», explique Laurine Pineau, «de plus, les parcs doivent être situés à 200 mètres des lacs, et notre premier parc sera à 900 mètres du lac d’Aiguebelette“.”Nous souhaitons vraiment communiquer sur la réalité de notre projet», défend le futur opérateur.

Comment croire que ce projet n’aura pas d’impact environnemental ?», demandent les opposants, «le projet actuel prévoit déjà d’élever une centaine de porcs, mais qu’en sera-t-il dans deux ans ? Cinq ans ? Dix ans ? (…) Aucune législation n’empêche d’étendre cette exploitation à 900 animaux équivalents« .

Contacté, le maire de Lépin-le-Lac affirme que le conseil municipal «s’est prononcé contre cette installation“Il y a plusieurs mois.”Nous ne sommes pas contre l’installation de ces jeunes, nous ne sommes pas contre cette exploitation», nuance l’édile.

Ce n’est tout simplement pas le bon endroit car c’est une zone urbanisée.

Serge Grollier, maire de Lépin-le-Lac (Savoie)

Ce n’est pas facile tous les jours», confie Arthur Joffrin, «c’est frustrant de mettre autant d’énergie, de temps et de passion dans un projet agroécologique mais on s’y attendait. Nous avons contacté beaucoup d’éleveurs et à chaque fois, que ce soit en porc ou en volaille, les gens sont réticents.« .

Il y a un vrai malentendu.

Arthur Joffrin, responsable du projet élevage porcin

En France, aujourd’hui, moins de 2 % des élevages porcins sont en plein air, les citoyens ne savent donc pas de quoi il s’agit ni à quoi s’attendre.», poursuit l’agriculteur qui affirme que ce projet représente un investissement de 400 000 euros, soutenu par la Chambre d’agriculture et la Safer (entreprises d’aménagement du territoire et d’implantation rurale). Leur exploitation de type « sylvopastoralisme » reposerait sur un comportement durable et respectueux de l’environnement, consistant à faire paître les animaux sous les arbres.

Malgré l’opposition à laquelle ils font face, Laurine Pineau et Arthur Joffrin espèrent s’implanter d’ici l’année prochaine et que leur viande soit vendue en circuit court. Pour ce couple de jeunes agriculteurs, nul doute que leur exploitation agroécologique et leur magasin de vente directe attireront les touristes dans la région.

 
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