C’est la fin de la saison régulière de football. Le Lausanne-Sport a réalisé une très bonne phase. Le club enchaîne les bons résultats et La Tuilière devient de plus en plus fréquentée. On fait le point avec le vice-président, Vincent Steinmann.
Depuis le 10 février, LS est quasiment invaincu. Lors des 11 derniers matches, les hommes de Ludovic Magnin n’ont perdu que contre le Servette et Lugano et ont enregistré 5 victoires. Preuve de l’évolution qu’a connue cette équipe. En début de saison, il a fallu attendre le 10e Journée de Super League pour voir Lausanne s’imposer, avec seulement deux nuls avant cela pour limiter la casse.
Une ville entière en ébullition
Mieux encore, le Stade de la Tuilière a pu compter sur plus de 11 000 spectateurs lors de la victoire face aux Young Boys le mois dernier. Ensuite, plus de 7 000 personnes sont venues suivre les matchs au stade. «C’est extrêmement agréable à voir», s’exclame Vincent Steinmann, vice-président du club. « Cela a commencé avec ce match extraordinaire contre YB où on va gagner contre le champion. On continue avec un match spectaculaire contre St-Gall. Une victoire ensuite contre GC C’est extrêmement positif et reflète la ville qui vit de belles émotions du côté de Lausanne-Sport Mais aussi de très grandes émotions du côté du LHC avec cette patinoire pleine.
Le Lausanne Hockey Club qui dispute sa première finale en Ligue Nationale. Les billets pour ces matchs éliminatoires se sont vendus comme des petits pains chauds. L’enthousiasme pour un club crée-t-il l’enthousiasme pour l’autre ?
De belles affluences qui, au stade ou à la patinoire, se constatent lorsque les clubs fonctionnent bien. N’est-il pas frustrant de voir que le public est moins disposé à soutenir l’équipe dans les moments plus difficiles ?
Au-delà des résultats
Lausanne-Sport se développe sur le plan sportif, mais aussi sur le plan humain. Ludovic Magnin l’a souligné après la victoire contre Zurich. “La différence entre les adversaires et mon équipe, c’était les résultats, la maturité et aussi un peu cette mentalité, cet esprit d’équipe qui était là un peu plus tôt chez les autres parce qu’ils avaient un noyau, a analysé le “On n’avait pas grand-chose”. d’un noyau donc nous avons dû beaucoup travailler là-dessus et comme cette équipe est une équipe, nous commençons à prendre des points mérités.
Les joueurs ont de plus en plus d’alchimie entre eux sur le terrain. Mais des personnalités commencent aussi peu à peu à conquérir le cœur des supporters. C’est aussi ce qui fait bouger la foule. Sauf que pour que ça marche vraiment, il faut être capable de construire sur le long (ou du moins le moyen) terme.
L’équipe et les résultats, bien sûr. Il existe cependant d’autres aspects sur lesquels le club peut jouer pour attirer du public. En proposant une expérience avant et après le match par exemple. A La Tuilière, l’esplanade devant le stade est toujours pleine d’une belle ambiance avant le coup d’envoi et il fait bon prendre un verre ou s’amuser avec les enfants. Mais un point essentiel est l’accessibilité.
Les kops, véritables cœurs des stades
Le vice-président évoque également le comportement des supporters. Les choses seraient plus simples « si on pouvait éviter potentiellement d’avoir une grosse casse par saison, comme on l’a eu avec nos supporters et ceux du Servette ». Il reconnaît que la configuration du Stade n’est pas idéale, notamment en ce qui concerne le trajet que doivent emprunter les groupes de supporters. “Mais en même temps, est-ce vraiment important de vouloir absolument démontrer qui est le plus fort ?” demande Vincent Steinmann.
Il s’agit donc d’apaiser cela. Et il y a des cas où tout se passe paisiblement. L’entraîneur note par exemple l’arrivée de 1’400 supporters zurichois qui « sont arrivés dans la ville de Lausanne sur la pointe des pieds et sont repartis presque sur la pointe des pieds. C’est extrêmement appréciable et positif pour tout le monde. D’autant que ces groupes de supporters ont aussi un rôle à jouer dans l’engouement autour des matchs et du club.
Les kops ont donc un rôle important. Mais les ultras peuvent aussi être Source de problèmes. On l’a vu à La Tuilière lors des débordements après le derby lémanique contre le Servette. Mais aussi à Genève où les déprédations commises par les supporters zurichois dans le stade ont été estimées à 100’000 francs.
Mais comment gommer ce côté sombre des supporters et ne garder que les meilleurs ? Il y a quelques jours, les cantons ont exprimé leur souhait d’introduire des billets nominatifs. Une mesure à laquelle sont opposés les clubs et la Ligue suisse de football. Pour Vincent Steinmann, « les enjeux, les problèmes, les violences ne sont pas à l’intérieur des stades mais à l’extérieur. Et aujourd’hui, toutes les solutions qui nous sont proposées sont à l’intérieur des stades, ce qui paraît un peu fou. » Le sentiment actuel est donc « que nous essayons de déplacer le problème à l’intérieur du stade ». Le dossier est loin d’être clos.
Trop tôt pour une évaluation
Sur le plan sportif, Lausanne-Sport fait désormais partie du « Relagation Group ». Mathématiquement, le maintien du club n’est pas encore assuré. Difficile donc à ce stade de parler de saison réussie.
Il reste 5 matchs à jouer en championnat et donc 15 points à prendre. Les hommes de Ludovic Magnin, avec leurs 40 points, sont assurés de ne pas finir à la dernière place, synonyme de relégation automatique. Le Stade Lausanne Ouchy est dernier avec 23 points. Mais il faut encore se détacher de Grasshopper qui occupe la place de barragiste avec 30 points.
Le prochain match du Lausanne-Sport aura lieu à Yverdon le 5 mai. Les Lausannois retrouveront La Tuilière le 10 mai pour la réception du FC Bâle.
