La Belgique a déjà dépassé cinq des six limites qui « peuvent déstabiliser la Terre », prévient un nouveau rapport

La Belgique a déjà dépassé cinq des six limites qui « peuvent déstabiliser la Terre », prévient un nouveau rapport
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Cinq des six « limites planétaires » ont été dépassées en Belgique. C’est ce que conclut un rapport publié lundi. Ces limites déterminées par la science sont des processus biologiques dont le dépassement pourrait déstabiliser le système Terre. Ensemble, ces seuils, s’ils sont respectés, constituent un « espace de fonctionnement sécurisé » pour la planète. Au niveau mondial, six d’entre eux sont déjà dépassés : le changement climatique, l’intégrité de la biodiversité, le changement dans l’attribution des terres, le changement dans l’eau douce, les flux biochimiques et les nouvelles entités. Il y en a neuf, mais seulement six ont été jugés pertinents à l’échelle belge : le changement climatique, l’intégrité de la biodiversité, le changement dans l’attribution des terres, le changement dans l’eau, les flux biochimiques et la qualité de l’air. Le rapport examine ces seuils sous trois aspects : la production, la consommation et l’impact environnemental sur le territoire belge. Si l’on regarde l’empreinte au niveau productif et territorial, cinq des limites planétaires ont été dépassées. Seule l’eau (en termes de risque de pénurie) reste dans la « zone de sécurité ». Si l’on s’intéresse à la consommation, les six limites sont franchies.

Le rapport a été réalisé par le tout nouveau Cerac ou Centre d’évaluation des risques climatiques et environnementaux en Belgique. L’objectif du Cerac est de fournir au Conseil National de Sécurité et aux décideurs politiques belges des « recommandations afin d’éviter, réduire et s’adapter à ces risques climatiques et environnementaux et à ceux provoqués par les mesures prises dans le cadre d’une transition vers une société durable ». ». Ce nouveau centre indépendant a été créé par le gouvernement fédéral en réponse aux inondations de 2021, et « face à la menace d’autres risques climatiques et environnementaux ». Cerac utilisera notamment l’outil des limites planétaires pour guider ses travaux.

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Vingt-deux pour cent de forêt

La Belgique dépasse notamment « sa part » en termes d’impact sur la biodiversité mondiale d’un facteur 3,5. Pour respecter cette limite, la Belgique devrait maintenir intacte la biodiversité (espèces animales et végétales) à 90 %. Elle était de 60% en 2014. De la même manière, la Belgique dépasse également « sa juste part » en termes d’émissions de gaz à effet de serre : jusqu’à 3 fois et demie pour ses émissions liées à la production et 4 fois pour la consommation. Pour l’utilisation des terres, le facteur d’excédent est de deux, en termes d’espace accordé à l’agriculture. La Belgique ne dispose également plus que de 22 % de forêt, alors que la limite fixée par les scientifiques est de 50 %.

Autre limite « éclatée », celle consacrée à la pollution biochimique. Le rapport met particulièrement en avant celui lié à l’azote. Les processus de production en Belgique émettent quatre fois plus d’azote qu’ils ne le devraient, tandis que la consommation en émet 4,5 fois plus que la part jugée acceptable par les scientifiques. “La pollution azotée et les risques d’eutrophisation qui y sont associés constituent un problème crucial en Belgique.», souligne le rapport, qui alerte également sur les risques sanitaires liés au dépassement des normes de l’OMS en matière de qualité de l’air, une autre limite dépassée. Les auteurs du rapport appellent également à davantage de recherches afin de mieux comprendre pour la Belgique les risques liés au dépassement des limites en matière de réchauffement climatique et d’impact sur la biodiversité.. “Deux domaines prioritaires car ils incluent les autres limites.” Et les bons chiffres sur l’eau pourraient être trompeurs : le modèle utilisé ne prend pas en compte les risques de pénuries saisonnières ou locales… D’autant que la Belgique a été mal placée en la matière par les rapports internationaux, notent les auteurs.

 
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