la riche histoire de ces anciennes sablières devenues espaces naturels

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Par Thibaut Faussabry
Publié le

21 avril 24 à 13h26

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Aujourd’hui îlot de biodiversité regorgeant de nombreuses espèces animales et végétales, le Lac de Montalbot à Vigneux-sur-Seine (Essonne) était un gigantesque carrière de sable Ou, sur plusieurs générationsentre 1864-1984 des milliers d’hommes de toutes les professions sont intervenues.

Du canal de Suez à Vigneux-sur-Seine

« L’histoire commence avec l’arrivée en 1867 à Vigneux de“Alphonse Couvreux. D’abord implanté dans le ferroviaire, il a ensuite mis au point une pelle sur rails qui a servi à creuser le canal de Suez en Egypte jusqu’en 1866», raconte Christian Wanecque, président de la société d’histoire de Draveil. Vigneux.

Sur place, Alphonse Couvreux propose de vendre ses machines d’excavation à Frères Pikettyqui depuis plusieurs années draguait déjà le fond de la Seine pour en extraire du sable.

Dans cette zone, l’étude des sous-sols a révélé la présence de sable de huit mètres d’épaisseur sous terre.

Acquérant également sept hectares de terrain au bord du fleuve ainsi que sept autres hectares à proximité, les deux frères d’origine italienne creusent une première sablière en 1870, en utilisant pelle à godets d’Alphonse Couvreux (ce dernier mourut dans son château de Vigneux-sur-Seine en 1890).

De nombreux vestiges néolithiques mis au jour par les frères Piketty

“Il n’a jamais été rempli” assure Christian Wanecque qui, dans un nouvel ouvrage intitulé Du canal de Suez aux sablières de la Seinerevient en détail sur cette histoire qui a façonné le paysage local pendant des décennies.

« En creusant, les frères Piketty ont trouvé trouvé de nombreux objets et vestiges datant de l’époque néolithique. Ils étaient passionnés d’archéologie et remettaient tout ce qu’ils trouvaient », poursuit l’historien local.

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L’entreprise des deux frères est florissante. L’entreprise est rebaptisée Compagnie des Sablières de la Seine et jusqu’à sept pelleteuses ont été déployées à Vigneux-sur-Seine et Draveil, selon le spécialiste de l’histoire locale.

Christian Wanecque, président de la Société historique de Draveil-Vigneux, a publié en novembre dernier une actualisation de son étude historique sur les sablières de la Seine, apportant un éclairage particulier sur l’origine et l’évolution des sablières avec de nombreuses informations nouvelles. . (©TF / actualité Essonne)

Le sable extrait était principalement envoyé à Paris

Dans les bacs à sable, ce sont principalement des immigrés, notamment les Italiens qui travaillaient dans l’extraction du sable.

« Il y a eu beaucoup de blessés, voire des morts par noyade », relate Christian Wanecque, précisant que le sable “est allé directement à Paris pour permettre la reconstruction du centre de la capitale, sous Napoléon III. Puis plus tard pour la construction du métro.»

Les descendants de ces ouvriers habitent toujours la commune ainsi que celle de Draveil. Pour rédiger son œuvre, le passionné d’histoire locale s’est appuyé sur documents d’archives, visites de musées et témoignages.

Des connaissances enrichies au fil du temps

« Au cours des éditions précédentes de ce livre, j’ai reçu de nouveaux éléments qui ont progressivement enrichi mes connaissances sur l’histoire des sablières de la Seine », explique-t-il.

Son enquête lui a permis de mettre la main sur une copie des mémoires manuscrites de Robert Chodron de Courcel, le premier grand propriétaire terrien de Vigneux-sur-Seine, sur l’histoire des sablières de Seine, notamment pendant l’occupation allemande.

« Pour mémoire, sa petite-fille n’est autre que Bernadette Chirac »glisse Christian Wanecque qui a retrouvé une photo de l’ancienne première dame, alors âgée de sept ans.

Les lacs de l’île de loisirs portent aussi des traces de cette époque

L’aventure s’est terminée en 1978avec le rachat progressif de la Compagnie des Sablières de la Seine par le cimentier Lafarge.

Lorsque l’activité d’extraction a cessé, l’eau arrivait de la Seine, très proches, formant les lacs et autres étangs que l’on connaît aujourd’hui.

Les lacs duÎle de loisirs de Port aux Cerises à Draveil se trouvent ainsi, pour certaines, d’anciennes sablières non remblayées par la société Morillon Corvol, l’autre grande entreprise de dragage implantée à l’époque dans cette partie de l’Essonne.

Du canal de Suez aux sablières de la Seine – Vigneux Draveil – 1864/1984, édité par la Société Historique Draveil Vigneux / 180 pages / Prix : 30 euros / Plus de renseignements auprès de Christian Wanecque au 06 80 12 23 54.

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