Les municipalités trouvent des alternatives à la conduite en solo

Les municipalités trouvent des alternatives à la conduite en solo
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(Montréal) Réduire la dépendance à l’automobile et sa place toujours croissante dans notre société représente un défi de taille pour plusieurs municipalités, surtout dans un contexte où les réseaux de transport collectif annoncent des compressions. Mais des solutions existent, même pour les petites communautés rurales.

Stéphane Blais

La Presse Canadienne

De plus en plus de villes au Québec réussissent à démontrer que l’autopartage, le transport collectif et le vélo ne sont pas seulement des solutions applicables aux grandes métropoles.

Par exemple, Chelsea, Cantley, La Pêche et Val-des-Monts, en Outaouais, ont récemment lancé leur propre projet d’autopartage.

Assomption, pour sa part, s’est concentrée sur plusieurs initiatives visant à réduire la dépendance à la conduite seule.

La municipalité située dans la région de Lanaudière permet aux citoyens d’emprunter, de façon ponctuelle, un des véhicules électriques appartenant à la Ville, grâce à une plateforme d’autopartage appelée Sauvér, présente dans des dizaines de municipalités au Québec.

Plus largement, la Ville a « vraiment réfléchi à l’optimisation du parc automobile », a expliqué Blandine Sébileau, chargée de projet en électrification des transports pour Équiterre, aux participants du Forum national action climat qui s’était tenu mardi à Montréal.

« L’Assomption essaie d’optimiser les déplacements, de réfléchir à la réduction du nombre de véhicules, à l’utilisation de véhicules plus petits, donc moins énergivores », explique Blandine Sébileau.

L’Assomption a également mis des trottinettes électriques à la disposition de certains employés municipaux.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

“Quand la météo le permet, les salariés utilisent des trottinettes électriques pour certains déplacements, par exemple pour effectuer des contrôles”, précise M.moi Sébileau.

Selon le site Internet de la Ville, l’utilisation d’un scooter « en remplacement d’un véhicule à moteur thermique, une fourgonnette de type F-150, très fréquemment utilisée par les municipalités pour le transport des salariés sur le territoire, permet d’économiser 12 tonnes de GES ».

Faire du vélo, travailler, dormir

Le président du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), qui a également participé au Forum national action climat, a fait état du succès de Vélovolt, financé par le gouvernement du Québec.

« Le projet est assez simple. Nous prêtons des flottes de vélos à assistance électrique aux entreprises pour deux à quatre semaines afin que les employés puissent les utiliser pour se rendre au travail », a résumé André Lavoie.

« Le taux de transfert modal est impressionnant. Il y a des familles qui se sont débarrassées de leur deuxième ou troisième voiture après l’avoir essayée », a-t-il déclaré.

Le président du RNCREQ a expliqué que la Société de transport de Trois-Rivières, qui l’a testé, « a installé un abri à vélos avec recharges à l’intérieur, mais les vélos étaient tellement populaires que l’année suivante, ils ont dû ajouter un autre abri avec recharges. ‘

L’utilisation de vélos électriques par un petit nombre d’employés a finalement eu un effet d’entraînement auprès d’autres employés, et certains ont « décidé d’acheter des vélos électriques ».

Mais il faut parfois tricher un peu pour favoriser l’effet d’entraînement, a expliqué André Lavoie.

« Si vous êtes une entreprise qui décide d’installer des supports à vélos et que personne ne les utilise, commencez par y mettre les vélos », a-t-il conseillé.

« Le monde dira : « ah !, peut-être que je peux venir en vélo », et ils l’utiliseront. Nous l’avons fait et je vous dis que ça marche ! “, il expliqua.

Partager des véhicules d’entreprise

De son côté, la Ville de Laval tente de favoriser l’autopartage en offrant des subventions aux utilisateurs de ce type de transport et elle prévoit également partager les véhicules municipaux avec ses citoyens.

« Cette année, nous lancerons ce principe de partage des véhicules corporatifs avec les citoyens. Vous savez, après les heures de travail, le véhicule est là, il est garé et il ne sert à rien. Alors si on peut éviter à nos concitoyens d’acheter un véhicule, tant mieux», a soutenu le conseiller municipal Alexandre Warnet.

Il a expliqué que la Ville « travaille également au développement de la culture du vélo chez les enfants et les adultes » et qu’elle a donc créé « des parcs ou jardins pour la circulation des vélos ».

L’objectif est de familiariser les citoyens avec les règles de la circulation routière, sans circulation automobile. Ces parcs sont constitués de véritables rues de taille réduite qui comportent des arrêts obligatoires, des passages piétons et des voies à sens unique.

«Nous essayons de nouvelles approches pour développer la culture de la mobilité active», a expliqué l’édile municipal.

Changer le paradigme de la mobilité

Pour que les citoyens abandonnent leur voiture pour une mobilité active, «il faut des infrastructures», comme des supports à vélos dans les commerces, des espaces de stationnement réservés au covoiturage ou encore tout simplement, des trottoirs en bord de rues, a ajouté André La Voie.

« On recommence à voir des trottoirs dans les villages. Ceux qui travaillent au développement savent que les quartiers se sont développés sans trottoirs depuis des années », a déclaré M. Lavoie.

Jérôme Laviolette, chercheur à l’Université McGill, a rappelé aux participants du Forum national action climat un certain nombre d’initiatives qui permettent de réduire la dépendance à la conduite seule. Il demeure « difficile de changer le paradigme de la mobilité personnelle », car le Québec est pris dans un système de transport et d’aménagement du territoire principalement centré sur l’automobile, a-t-il néanmoins soutenu.

« C’est un système qui a été construit, au fil des décennies et des décisions politiques, de manière à favoriser l’automobile au détriment de ces alternatives » et c’est « un système qui a assuré la domination de l’automobile, qui l’a fait socialement indispensable », selon lui.

Les chiffres semblent lui donner raison. Dans le Plan des infrastructures 2023-2033, Québec prévoit des investissements de 31,5 milliards dans le réseau routier, comparativement à 13,8 milliards pour le transport collectif.

70 % des investissements vont donc au réseau routier, contre 30 % pour les transports publics.

Selon le chercheur, ce système de transport centré sur l’automobile « ne poserait pas autant de problèmes s’il n’y avait pas de nombreuses externalités négatives sur l’environnement, la santé publique et la société ».

Ce sont des externalités, a-t-il précisé, « car en réalité, ce sont des coûts qui ne sont pas assumés par l’utilisateur, mais bien répartis dans la société ».

Les Canadiens veulent une mobilité plus durable

Il y a quelques semaines, le Jour de la Terre publiait une enquête Ipsos sur les habitudes des Canadiens lorsqu’ils se déplacent entre la maison et le travail.

Selon cette enquête, 76 % des personnes interrogées ayant un emploi préféreraient se rendre au travail à pied ou à vélo s’ils en avaient la possibilité. Le même pourcentage de personnes interrogées souhaiterait également disposer d’options de mobilité plus durables pour se déplacer entre le domicile et le travail.

 
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