un ancien physiothérapeute condamné pour agression sexuelle sur dix patients

un ancien physiothérapeute condamné pour agression sexuelle sur dix patients
un ancien physiothérapeute condamné pour agression sexuelle sur dix patients

Un ancien kinésithérapeute mosellan a été condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, pour agressions sexuelles sur une dizaine de patients. Cet homme de 40 ans, marié et père de famille, était jugé ce mercredi par le tribunal correctionnel de Metz. Résidant à Créhange depuis une dizaine d’années, il était poursuivi pour des faits commis en 2019 et 2020 : dans cette affaire, toucher des parties intimes (seins, fesses, parties génitales) de jeunes femmes, dont une qui était enceinte de huit mois. C’est elle qui a alerté les autorités en mars 2020.

« Des gestes de tendresse, pas ceux d’un professionnel »

A l’audience, cinq des dix victimes sont venues raconter ce qu’elles avaient vécu, encore très émues quatre ans après les faits. Toutes ont décrit le même modus operandi : des rendez-vous tôt le matin, entre midi ou tard le soir, quand il n’y a plus personne au bureau. Le praticien leur a imposé «massages bien-être« Loin des gestes thérapeutiques habituels. Les victimes décrivent des culottes baissées plus que nécessaire, des doigts effleurant leurs seins, des massages de leurs fesses, leur tétanie, la peur de protester par peur des violences. »Ses mains ralentirent leur approche de mes seins. C’étaient des caresses, pas des gestes techniques.“, explique l’un d’eux. D’autres avouent leur méfiance permanente, et ne plus pouvoir consulter des médecins hommes. L’une des victimes, souvent blessée à cause de sa pratique intensive de la danse, a même abandonné une carrière professionnelle : «Danser avec un homme, être touchée, ce n’est plus possible pour moi« .

À la barre, le prévenu ne semble pas comprendre : «Je suivais le protocole, ma main a glissé« . «Sur dix femmes différentes, et de manière répétée sur chacune d’elles ?», s’interroge Me Loïc De Graëve, avocat d’une des victimes. L’argument ne convainc pas les représentants de laordre des kinésithérapeutes de Moselle, qui s’est constitué partie civile dans ce cas: “Nos mains sont nos outils de travail. Nous les maîtrisons« , insiste Charles Lamarche, son vice-président. »Et si nous devons aborder des zones intimes, nous prévenons et obtenons le consentement du patient.“, ajoute l’avocat de l’ordre, Me Stanislas Louvel. La profession est également engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre les violences sexuelles dans le cadre de soins thérapeutiques. Une convention a été signée en ce sens en mars dernier en Moselle, pour faciliter les signalements aux parquets de Metz, Thionville et Sarreguemines.Ces cas sont extrêmement rares, mais ils font honte à toute la profession.“, a encore plaidé M. Louvel.

« Aucune connotation sexuelle »

L’avocat de la défense, Me Mehdi Adjemi, rejette toute perversité chez son client : «La loi autorise les physiothérapeutes à toucher le corps d’autres personnes, le tribunal doit donc décider si mon client avait des intentions sexuelles. Je vous dis que non. Il a simplement mal fait son travail : il aurait dû prévenir ses patients.« Son casier judiciaire était vierge.

Après cinq heures d’audience, le procureur, Jordan d’Ancona, qui craint «que les autres victimes ne se manifestent pas“, réclame quatre ans de prison, dont un an ferme, assorti d’un sursis d’un mois : il souhaite que le prévenu passe la peine de prison derrière les barreaux, tout en lui laissant le temps d’organiser son incarcération. L’ancien kiné, qui a été interdit d’exercer pendant l’enquête judiciaire, est aujourd’hui assistante vétérinaire.

Le tribunal a condamné l’homme à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, mais avec une peine réduite pour la partie ferme, un traitement obligatoire, l’obligation d’indemniser les victimes (soit, toutes parties civiles confondues, près de 30 000 euros de dommages et intérêts), l’inscription au Fijais (fichier des auteurs d’infractions sexuelles), l’interdiction de contacter les victimes et interdiction définitive d’exercer la profession de physiothérapeuteSon avocat, Me Adjemi, lui conseillera de ne pas faire appel de cette décision.

 
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