L’arrivée de Pablo Rodriguez dans la course à la direction du PLQ démontre que les libéraux du Québec sont «infiltrés» par leurs homonymes fédéraux, affirme le ministre caquiste Simon Jolin-Barrette.
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Le gouvernement Legault n’a pas tardé à baisser les gants, mercredi, face à la candidature du ministre des Transports et lieutenant québécois de Justin Trudeau.
Pablo Rodriguez a annoncé à ses collègues son intention de quitter ses fonctions gouvernementales pour briguer la direction du PLQ. Il doit s’expliquer devant les médias lors d’une conférence de presse prévue à Gatineau jeudi.
Pour l’instant, tout indique qu’il demeurera membre du caucus libéral et qu’il continuera de siéger comme député. Selon des sources fédérales, les rumeurs entourant sa candidature, qui ont commencé à circuler au milieu de l’été, ont traîné un peu trop longtemps au goût d’Ottawa, qui a hâte de tourner la page.
“Bifurquer”
« Encore une fois, on voit que le Parti libéral du Québec a été infiltré par le Parti libéral du Canada. Et on voit que l’arrivée de M. Rodriguez ne fera que confirmer le fait que le Parti libéral du Québec n’est qu’une branche du parti de Justin Trudeau », a déclaré Simon Jolin-Barrette, à sa sortie du conseil des ministres à Québec.
À la fois leader parlementaire et ministre de la Justice, M. Jolin-Barrette s’oppose au refus des libéraux provinciaux d’appuyer une motion visant à dénoncer les récents propos de Justin Trudeau.
« Ce n’est pas un parti qui défend et promeut l’identité québécoise, la langue française […]», a dénoncé M. Jolin-Barrette.
À quelques jours d’une élection partielle cruciale dans LaSalle-Verdun-Émard, le premier ministre canadien a déclaré sur les ondes d’une radio anglophone que le projet de loi 96 interdit d’être servi en anglais dans les hôpitaux de la province, une affirmation démentie à plusieurs reprises par Québec.
Mais dans le clan Rodriguez, on minimise les critiques du Québec. « Si la pire attaque qu’ils peuvent avoir, c’est qu’il est fédéraliste et qu’il a travaillé pour le Québec au PLC, ça ne change rien. C’est clair que ça veut dire qu’il est le favori « Dans tous les esprits », confie une Source proche de lui.
Enthousiasme
De toute évidence, la candidature de M. Rodriguez ne laisse personne indifférent. Dans les couloirs du Parlement, mercredi matin, les élus libéraux étaient tout sourire en commentant la nouvelle.
« C’est une candidature de qualité », a déclaré la députée Marwah Rizqy, résumant le sentiment dominant parmi ses collègues qui ont parlé aux journalistes.
De son côté, la députée Virginie Dufour a souligné que l’actuel ministre des Transports est « un ‘militant’, quelqu’un qui a de l’expérience ».
Candidat en attente
L’arrivée de Pablo Rodriguez signifie un cinquième candidat masculin, alors qu’aucune femme ne s’est encore présentée pour ce poste.
Par ailleurs, un autre homme envisage de se présenter : le président du Conseil des employeurs, Karl Blackburn.
De passage au Québec pour témoigner devant une commission parlementaire, M. Blackburn n’a pas caché son intérêt.
Atteint d’un cancer, il attend une opération dont la date reste inconnue. « Une fois que ma santé sera rétablie, je verrai ce que je ferai », a-t-il commenté.
Qui pourrait être le nouveau lieutenant de Trudeau au Québec?
Avec le départ de Pablo Rodriguez, Justin Trudeau devra trouver un nouveau lieutenant au Québec. Voici quelques candidats :
Jean-Yves Duclos : Le premier ministre voudrait peut-être offrir plus de visibilité au député québécois, afin de protéger l’une des rares circonscriptions libérales de la région de la Capitale-Nationale.
François-Philippe Champagne : Le ministre de l’Industrie est l’un des meilleurs communicateurs du gouvernement Trudeau.
Pascale St-Onge : La ministre du Patrimoine a remporté son élection par moins de 200 voix en Estrie. Elle sait défendre la place du Québec et du français avec conviction.
Soraya Martinez Ferrada : La députée d’Hochelaga et ministre du Tourisme est également coprésidente de la campagne nationale du Parti libéral.
Steven MacKinnon : Le député de Gatineau est récemment passé à la vitesse supérieure, puisqu’il a été nommé ministre du Travail.
