un franco-américain en campagne pour être élu au Congrès américain

un franco-américain en campagne pour être élu au Congrès américain
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Par Julie Eslan
Publié le

20 avril 24 à 18h16

Après enfance dans les Yvelines, près de Feucherolles, Bruno Grandsard s’envole pour les Etats-Unis. LE Franco-Américain a décidé de se lancer en politique après avoir été contesté par le système électoral en vigueur dans son pays d’adoption.

Son objectif désormais : entrer au Congrès. Le 25 juin 2024, il devra remporter le Primaire démocrate pouvoir briguer, en novembre, la présidence du 10e district de l’État de New York. Entretien.

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance dans les Yvelines ?

Bruno Grandsard : « Je suis née à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), mais j’ai grandi dans les Yvelines, dans un petit village à côté de Feucherolles. Quand j’y vivais, il y avait à peine 200 habitants. J’ai grandi dans une ancienne ferme du XVIIIe siècle.e siècle, transformé en maison. J’en garde un très bon souvenir. J’aime la nature, donc c’était merveilleux. En revanche, c’était très franco-français. Mon père est français et ma mère est américaine. Je me souviens qu’à l’époque les gens n’étaient pas toujours très tolérants. »

Quand avez-vous décidé de quitter la ?

« Je suis restée dans les Yvelines jusqu’à l’âge de 17 ans. Puis mes parents se sont séparés et j’ai déménagé à Paris. J’ai fait ma dernière année dans un lycée parisien. À 18 ans, j’ai eu l’opportunité d’étudier aux États-Unis. J’ai sauté sur l’occasion. J’ai fait mon master en relations internationales. Je me suis installé aux Etats-Unis pendant quinze ans, avant de revenir vivre quelques années en France pour me rapprocher de ma famille. Aujourd’hui, je suis définitivement installé à Brooklyn. »

Il fait campagne pour Joe Biden

Aviez-vous déjà en tête de vous lancer en politique ?

« Au départ, je voulais devenir diplomate, mais j’ai vite réalisé que ce n’était pas la meilleure option pour moi. Nous étions alors en septembre 2016 et, quelques mois plus tard, Donald Trump était élu. Je me suis donc immédiatement posé la question suivante : « En tant que citoyen, que puis-je faire pour éviter que cela ne se reproduise ? En 2019, j’ai commencé à m’impliquer pour Joe Biden. Pour moi, il était le seul candidat capable de battre Donald Trump. J’ai fait du porte-à-porte en tant que bénévole pendant un an. »

Et vous avez décidé de franchir le pas vous aussi…

« Des élections primaires démocratiques ont lieu tous les deux ans. Et tous les deux ans, la situation empire. En réalité, j’ai compris qu’il y avait un problème dans le système primaire. Le rôle de l’argent est devenu effrayant. Les groupes les plus motivés et les mieux financés gagnent. Les élections sont souvent courues d’avance et cela explique pourquoi les gens ne votent pas. Le représentant actuel du 10e district de l’État de New York [Dan Goldman] a dépensé 7 millions de dollars pour sa campagne. Les autres ont dépensé environ 500 000 $. D’ailleurs, en examinant tout cela, j’ai découvert que personne ne s’y opposait. »

Il veut être « le candidat du changement »

Vous êtes donc le candidat du changement !

” C’est ça. Je suis le candidat du changement. Historiquement, lorsqu’il y a déjà quelqu’un élu aux primaires, on est soit extrêmement à gauche, soit extrêmement à droite. Je ne suis ni l’un ni l’autre. J’essaierai de faire des choses rationnelles et réfléchies. »

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A-t-il été difficile de se lancer en politique, d’obtenir des signatures, d’avoir de la crédibilité ? Surtout d’être franco-américain ?

« Au début, je n’ai pas ressenti beaucoup d’intérêt. Mais j’ai fait les choses différemment. D’abord, j’ai dépensé très peu d’argent, puis j’ai fait beaucoup de porte-à-porte. J’ai dû parcourir 400 km de rues. Il y avait un certain scepticisme. Mais pas parce que j’étais franco-américain, mais simplement parce que j’étais nouveau. Et finalement, j’ai réussi à convaincre les habitants, j’ai obtenu mes 2 500 signatures, soit le double de ce qui était attendu, et elles ont été validées il y a quelques jours. »

Ses marqueurs : « Réforme électorale, environnement et économie »

Quels sont les trois temps forts de votre programme ?

« La première, comme je l’ai déjà dit, est la réforme électorale. C’est pour ça que je cours et c’est ce qui me motive le matin. Le deuxième point important est l’environnement. J’ai des startups dans le climat, je travaille dans ce secteur depuis vingt ans. Ce qui m’a surpris, c’est qu’il y ait un intérêt général pour ce sujet. Enfin, il y a l’économie. L’un des sujets les plus urgents à ce niveau est la retraite. Le fonds de retraite, financé par les impôts, se rétrécit de plus en plus aux Etats-Unis. Dans moins de dix ans, nous serons en déficit. Il faut faire quelque chose. »

Si vous êtes élu, quelle serait votre première action ?

«Je proposerai une législation interdisant aux membres du Congrès de faire du commerce. Je trouve ça absurde. C’est symbolique, mais cela infecte la vision des gens. Mais je dois être honnête, je suis l’outsider dans cette élection. Il n’est pas impossible que je gagne, mais je n’ai que 10 % de chances que cela se produise. »

Que faites-vous lorsque vous ne faites pas campagne ?

« Je travaille la plupart du temps pour mes startups. Je fais du vélo, je cours beaucoup. J’ai fait plusieurs fois la course Paris-Versailles et le marathon de Paris. Quand j’étais en France, je me promenais souvent dans la vallée de Chevreuse. Maintenant, je vais à Central Park à la place. »

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