l’enquête pour traite des êtres humains se poursuit en Haute-Vienne

l’enquête pour traite des êtres humains se poursuit en Haute-Vienne
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En , la traite des êtres humains est toujours une réalité. À Châtenet-en-Dognon, en Haute-Vienne, une enquête a été ouverte par le parquet de Limoges. Notre reportage dans cette commune de 400 habitants où chacun a sa version des faits.

«Il y a de l’aide et de l’aide. » En 2021, Éric

arrive à Châtenet-en-Dognon, au nord-est de la Haute-Vienne, pour travailler comme maçon dans une propriété. « J’ai été déclaré et hébergé. Tout allait bien. Puis un agriculteur m’a proposé de me loger et de travailler pour lui. J’avais déjà travaillé avec des agriculteurs et il n’y avait eu aucun problème, j’étais nourri, logé, j’avais tout ce dont j’avais besoin », raconte le sans-abri.

Mais avec cet agriculteur, c’est une toute autre histoire. Si Éric a d’abord été bien accueilli, la vie à la ferme est vite devenue de plus en plus dure : « J’étais logé et en échange, je travaillais. Je dormais dans une grange, il n’y avait ni douche ni eau potable. Je prenais l’eau de la Source, quand il y en avait. Sinon j’allais me laver au Taurion, au pont Dognon. La toiture était endommagée, j’ai donc acheté des tuiles pour la refaire. Je lui ai donné 30 euros par mois pour avoir l’électricité. »

Avec Eric dans cette grange, un autre homme plante sa tente de temps en temps, et un troisième est logé dans une cabane délabrée au bord de l’étang. Il n’a pas non plus d’eau potable, seulement de l’électricité.

Il y avait de plus en plus de travail

Dès le départ, Eric et l’agriculteur s’accordent sur quelques heures de travail à la ferme, en échange d’un logement. «J’ai aimé ça chez l’autre agriculteur. Au début, j’aidais le propriétaire pour le foin et les semailles, puis il y a eu de plus en plus de travail. Je n’étais ni payé, ni déclaré, il venait de m’inscrire à la mairie pour dire que j’habitais avec lui. Avec un autre gars qui est arrivé plus tard, on a tout fait. Le propriétaire s’est levé à 11 heures et n’a cessé de répéter : « Je ne sais pas travailler ». Par contre, il savait faire travailler les autres pour lui et venir voir si le travail était bien fait. Et dès qu’il nous a aidé, nous lui sommes redevables. En janvier 2023, j’ai dit stop, et je suis parti. »

Si Éric a décidé de ne pas porter plainte contre l’agriculteur pour ce travail non rémunéré, il a en revanche porté plainte pour vol : « Je lui ai rendu service, et quand j’ai voulu récupérer mes affaires, tout avait disparu. Il m’a tout pris, tous mes papiers. Ce ne sont pas des choses de valeur, mais des objets que j’apprécie, comme mes cannes à pêche. »

Une enquête ouverte pour « traite des êtres humains »

Une situation à laquelle un habitant a décidé de réagir en alertant la gendarmerie et l’inspection du travail. « Je ne pouvais plus fermer les yeux comme tant d’autres. Ces agriculteurs disent qu’ils les aident, mais en réalité, ils exploitent des personnes vulnérables, dans des situations très précaires. Ils profitent de leur misère. Ils les logent dans des cabanes sans leur fournir d’eau potable et en échange ils doivent travailler leurs terres, c’est inacceptable. »

En septembre 2023, la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de la Haute-Vienne (DDETSPP) s’est rendue sur la commune, afin de contrôler l’exploitation agricole en question. Deux mois plus tard, en décembre 2023, l’ancien procureur de la République de Limoges, Baptiste Porcher, ouvre une enquête pour « rémunération inexistante ou insuffisante du travail effectué par une personne vulnérable », et « traite des êtres humains dans des conditions de graves dommages matériels ». ». Dans le village de 400 âmes, la nouvelle n’est pas passée inaperçue. Et depuis, tout le monde semble sur ses gardes.

De tels actes n’ont pas eu lieu

« C’est une affaire qui ne fait pas bonne presse à la ville. Dans ce genre d’histoire, mieux vaut ne pas trop s’impliquer », se défend un riverain lorsque le sujet est abordé. Au lieu-dit Orgnac, « on connaît l’affaire, on connaît les protagonistes visés, on sait que cela s’est passé dans le coin, mais on ne veut pas en parler ». Et certains refusent même d’imaginer que de telles accusations reflètent la réalité : « On ne peut pas interpréter les comportements. Personne ne connaît vraiment le fond de l’affaire. Seule la justice peut nous le dire. Je suis moi-même opérateur et certains ont pu penser que j’étais inquiet alors que je ne l’étais pas. Je pense sincèrement qu’il s’agit d’une guerre entre exploiteurs, ou du moins entre gens qui ne s’aiment pas. De tels actes n’ont pas eu lieu », assure un autre habitant. prime

En France, l’esclavage moderne concerne principalement les femmes exploitées dans les foyers privés

Les enquêtes se poursuivent

« Deux hommes sans abri sont arrivés à Châtenet-en-Dognon il y a quelques années, mais il n’a jamais été question de les exploiter. Personnellement, j’ai embauché quelqu’un pour faire de la maçonnerie en CDD”, se défend Philippe

, un opérateur visé par ces accusations. Car si l’inspection du travail a visité une exploitation agricole, plusieurs agriculteurs sont accusés d’avoir fait travailler cette main d’œuvre à moindre coût. Philippe concède que son employé travaillait également pour plusieurs agriculteurs de la commune. « Ce sont des voisins qui m’ont prévenu qu’il travaillait ici et là dans des fermes, mais je ne sais pas pour qui. Je me fiche de ce qui arrive aux autres. Tout ce que je sais, c’est qu’il logeait chez un paysan, aux Brutines. »

Logement. Un point sur lequel les versions divergent, mais sur lequel le parquet de Limoges est clair. « Au vu de la situation et des conditions dans lesquelles ces personnes ont été hébergées, on peut considérer qu’il y a une atteinte à leur dignité », indiquait en décembre 2023, le procureur, Baptiste Porcher. ” Je vais te montrer. C’est ici qu’ils étaient hébergés », révèle un habitant. En approchant, nous découvrons une petite ferme avec un corps de ferme et une partie de la grange assez délabrée dont le toit est recouvert d’une bâche bleue. Ci-dessous, on voit une cabane au bord d’un étang qui ressemble à celle décrite par Eric. « Ils étaient hébergés ici par le fermier. Le toit est endommagé et n’est pas étanche. Il n’y a ni eau ni électricité. Comme tout le monde était au courant et qu’il y a eu une inspection des travaux, ils ont tout vidé et scellé la porte d’entrée », assure le riverain.

Les personnes qui auraient été exploitées étaient hébergées dans cette grange située dans une ferme.

J’espère que l’enquête aboutira et qu’il y aura des résultats car ce sont des accusations graves

Philippe décrit également des logements sans eau ni électricité, mais pas pour les raisons évoquées : « L’agriculteur lui a demandé une compensation financière pour payer l’eau et l’électricité, mais le sans-abri a refusé. Le logement était vieux, vétuste, mais pas insalubre, ce n’est pas vrai. L’agriculteur hébergeait également une deuxième personne dans une cabane au bord de l’étang et en échange, le « locataire » effectuait des travaux pour elle. Mais ils étaient d’accord. Ce fermier est un type bien, il est toujours prêt à aider comme il l’a fait avec ces deux hommes. »

Pour cet autre riverain, cette affaire n’est que désaccords : « Quand l’agriculteur lui a demandé de partir parce qu’il ne pouvait pas le loger gratuitement pour toujours, le sans-abri a pris sa caravane, l’a placée devant le hangar agricole et l’a mise en route. feu. Je pense qu’il n’a pas accepté la situation et c’est pour cela qu’il a porté plainte à la police. Toutes ces histoires sont avant tout des conflits personnels. Cette situation est insupportable car ils ont mis de nombreuses personnes en désaccord, dont le maire, et porté des accusations sans réelles preuves. »

« Ce sont des accusations très graves. Une enquête est diligentée par le procureur de la République suite à une plainte de l’inspection du travail. J’espère que cela réussira et qu’il y aura des résultats pour que l’on connaisse les tenants et les aboutissants de cette affaire. On ne s’attend pas à de telles choses quand on est maire d’une petite ville comme la mienne», souffle Hervé Valadas.

En attendant, Éric est de retour dans les rues de Limoges, où il mendie pour gagner sa vie. Les investigations se poursuivent, menées par la compagnie départementale de gendarmerie de Limoges et l’inspection du travail.

 
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